Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/183

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II

Le jeudi d’avant la Mi-carême, de deux à quatre, sur le Mail, pendant la musique, une grande nouvelle se répandait parmi les Coqs. La chose se passait à peu près ainsi. Soit un groupe d’étudiants, plantés devant quelques grisettes de la ville qu’ils dévoraient des yeux, qu’ils frôlaient de temps en temps du coude, aux motifs les plus passionnés de la Traviata. Et l’aîné des deux Bernard, du Var, par exemple, venant à passer, prenait à part un de ces dilettanti :

— Arrive, toi… j’ai quelque chose à te dire.

Puis, l’ayant entraîné à l’écart, bien mystérieusement, toujours au son de la musique de Verdi :

— Tu ne sais pas, M. Lefèvre a pris ce matin le train de neuf heures…