Page:Alexis - Le Collage.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
LE COLLAGE

dans un étroit cabinet meublé sans fenêtre, Jacques s’éveillait.

— Tiens ! il ferait nuit ?… Comment ai-je pu dormir aussi longtemps ?

Jacques se sentait encore harassé de fatigue. Son pantalon passé, il courut dans l’escalier où il fut tout étonné d’être ébloui par le grand jour. Il se penchait sur la rampe et demandait l’heure au garçon, lorsque deux heures sonnèrent. Habillé à la hâte, Jacques sortit, mangea une bouchée. Puis, bien qu’il n’eut pas dormi suffisamment, louant pour quelques sous un crochet de commissionnaire, il employa son après-midi à aller prendre sa malle à la gare de Lyon.

Son dîner, chez un traiteur au coin de la rue Biot, montait à vingt-deux sous. Ayant déjà donné quatre francs, le matin, pour régler, une huitaine de cabinet meublé, Clouard paya les vingt-deux sous en changeant une pièce de dix francs, sa fortune. Mais, bast ! c’était suffisant ! Sa femme, si les indications données par Chamonin étaient justes, serait retrouvée le soir même. Demain, il retournerait chez son patron.

Sept heures. Jacques sortit du traiteur ; comptant commencer ses recherches à l’instant même, il n’eut qu’à traverser la place pour se trouver à l’entrée de la rue de Clichy. Les ouvrières remontaient déjà, marchant par deux, par trois. Puis, des bandes de six ou sept aussi se tenaient par