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LES RUINES DE PARIS

au pied d’un lourd banc de pierre placé sous les fenêtres de ma salle à manger. Ce petit monde existait là depuis près de dix ans ; j’avais assisté à sa fondation, à ses accroissements successifs. Les industrieuses petites bêtes agrandissaient, embellissaient sans cesse leur cité, et elle était peu à peu devenue la plus opulente, la plus peuplée, la plus merveilleusement administrée qui fut sur la terre.

Sa microscopique civilisation m’était connue dans ses moindres détails. J’étais arrivé à comprendre la mimique expressive par laquelle ces intelligents hyménoptères remplacent le langage ; et les passions qui s’agitaient sous cette motte de terre me rappelaient, en mille