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ALPHONSE (PIERRE) — ALPHONSE DE LIGUORI (SAINT)

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proverbes et d’apologues moraux composés à la manière des Orientaux.

D. N. Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, Rome, 1696, t. n ; Labouderie, Préface de son édition de la Disciplina cleri, dans P. h., t. clvu ; D. Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, 1e édit., t. xiv ; 2’édit, t. xxi ; Brunet, Manuel du libraire, Paris, 1842.

V. Oblet.



2 et 3. ALPHONSE DE BENAVENTE. Ce nom fut porté par deux jurisconsultes espagnols, le père et le fils, qui se succédèrent comme professeurs de droit canonique à l’université de Salamanque, dans la seconde moitié du xve siècle. Benavente est une ville de l’ancienne province de Visillo-Castille, d’où leur famille était originaire. — Le père, Jean-Alphonse, fut, pendant un demi-siècle, professeur à l’université de Salamanque, où il enseigna d’abord la rhétorique et la philosophie, puis le droit pontifical et les décrétales. Il était réputé comme orateur, mais c’est surtout comme canoniste qu’il acquit une grande célébrité. Il laissa de nombreux témoignages de son activité et de son érudition. Au dire d’un écrivain contemporain, il composa plus de soixante ouvrages. Lucius Marineus, De Hispanise laudibus, l. VII, cité par Nie. Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, Madrid, 1788, t. ii, p. 347. — Le fils, Alphonse, désigné ordinairement sous ce nom : le docteur de Benavente (doctor Beneven tamis), succéda à son père dans la chaire de droit pontifical de Salamanque et s’éleva presque à une égale réputation : « Il enseigne de notre temps, écrit Lucius Marineus (1504), avec une grande science et une grande autorité. » Loc. cit. — Nous faisons mention de ces deux canonistes et nous les réunissons dans un même article, parce que nous sommes redevables à l’un et à l’autre de la publication d’un ouvrage qui appartient par son objet à la théologie autant qu’au droit canonique. Cet ouvrage, écrit par le père, et resté manuscrit à la mort de celui-ci, fut édité par le fils en 1502 : Traclatus de pœnitentiis et actibus peenitentium et confessorum, cum forma absolut ionum et canonibus pœnitentialibus, Salamanque, 1502, in-4o ; nouvelle édition, Burgos, 1506, in-4o. En tête du livre, on trouve une préface qui est écrite par le fils, et dans laquelle celui-ci donne quelques détails sur la vie et les œuvres de son père.

Nie. Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, Madrid, 1788, t. il, p. 347 ; Hœfer, Nouvelle biographie universelle, Paris, 1852, t. II, p. 61.

A. Beugnet.



4. ALPHONSE DE BURGOS Pierre, bénédictin du Montserrat, en Espagne, vivait au xvie siècle. Il a publié les ouvrages suivants imprimés à Barcelone, in-8o : De immensis Dei beneficiis et de tribus virtutibus theologalibus, 1562 ; De eucharistia, 1562 ; De vita solitaria, 1562 ; De religione tribusque votis religiosorum, 1562 ; De immortalitate animæ, 1562 ; De vita et lauciibus B. Mariée V., 1562 ; De preeparatione ad mortem, 1568 ; Dialogos entre Christo y et aima, 1562.

Antonio, Bibliotheca hispana nova, Madrid, 1783, t. II, p. 167 ; Ziegelbauer, Historia rei litterariæ ord. S. Benedicti, Augshourg, 1754, t. IV, p. 165.

B. Heurtebize.



5. ALPHONSE DE CASTRO, de l’ordre des mineurs de l’Observance, est né à Zamora (Espagne). A la fois docte théologien, écrivain renommé et puissant orateur, il fut en grande estime auprès de Charles-Quint et de Philippe II. Au concile de Trente, il était du nombre des théologiens qui représentaient l’empereur. Plus tard, il fut le fidèle conseiller de Philippe II dans les efforts que fit ce prince pour affermir ou mieux pour réimplanter la foi catholique en Angleterre. Bellarmin lui fait néanmoins quelques reproches, mais Wading l’a défendu et énumère ses diverses œuvres littéraires. En voici la nomenclature en ce qui concerne les sciences sacrées et la théologie en particulier : 1° Une compilation alphabétique adversus omnes hæreses, sorte d’encyclopédie où plus de 40 hérésies sont exposées et réfutées avec la dernière vigueur. On l’a appelé pour cela hserelicorum fagellum ou hæresiomastrix, dans les diverses éditions qui en ont été faites, Paris, 1534, 1543 ; Lyon, 1546, 1555 ; Anvers, 1565, 1568. Cet ouvrage a été traduit en français par Hermant, 3 vol. in-12, Bouen, 1712 ; — 2° De justa hæreticorum punitione, 1 vol. in-fol., Salamanque, 1547 ; Anvers, 1568 ; — 3° De potestate legis pœnalis, 2 vol., Salamanque, 1550 ; Paris, 1571, 1578. Il y soutient avec chaleur que les lois pénales obligent en conscience, voire même gravement, avant la sentence du juge. Il écrivit aussi différents ouvrages d’Écriture sainte et notamment : 25 homélies sur le psaume l, vol. in-8o, Salamanque, 1537 ; 24 homélies sur le psaume xxxi, vol. in-8o, Salamanque, 1568 ; Commentaria in XII prophetas minores, Majorque, 1617. La somme de ses œuvres a paru à Paris en 4 vol. in-fol., 1571-1578. Sa célébrité s’était répandue bien au delà de l’Espagne et il venait d’être désigné pour l’archevêché de Compostelle quand la mort vint le frapper à Bruxelles, le Il février 1558.

Hurter, Nomenclatorliterarius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 1184 ; Pallavicini, Histoire du concile de Trente, édit. Migne, Paris, 1841, t. iii, p. 1046 ; Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868.

C. Toussaint.



6. ALPHONSE DE LIGUORI (saint). - I. Vie. II. Écrits.

I. Vie. — Saint Alphonse-Marie de Liguori naquit d’une noble famille napolitaine le 27 septembre 1696. Sa pieuse mère, sœur de Msi r Cavalieri évêque de Troja, voulut elle-même présider à sa première éducation ; elle déposa dans le cœur de son enfant les premières semences des vertus chrétiennes dont elle était un exemple vivant. Le jeune Alphonse était orné des dons les plus riches de la nature : imagination brillante, esprit prompt, jugement sûr, mémoire tenace, cœur d’une exquise délicatesse ; ces qualités se développant avec l’âge lui attiraient l’admiration universelle. Son père résolut de ne rien épargner pour faire valoir un fonds d’une aussi grande richesse, aussi sut-il procurer à cet enfant privilégié des maîtres renommés, et voulut-il que son éducation se fit sous ses yeux, dans la maison paternelle. Les études classiques et les arts d’agrément devaient marcher de front ; ainsi, au programme traditionnel des écoles venaient s’ajouter des leçons de français, de peinture et de musique. Alphonse atteignit dans toutes ces branches une perfection qui, plus tard, contribua beaucoup à ses succès apostoliques.

Ses progrès dans les études n’opposèrent pas le moindre obstacle à sa piété, celle-ci s’épanouissait admirablement sous l’influence de sa sainte mère et de son directeur, le père Pagano de la congrégation de l’Oratoire. Vers l’âge de dix ans, il fut admis à la sainte table, et dès lors il ne cessa de s’en approcher régulièrement selon les conseils de son confesseur. Alphonse était le modèle des jeunes gens de son âge ; il s’appliquait à la philosophie et aux mathématiques avec non moins de succès qu’aux belles-lettres, jusqu’à ce qu’enfin il pût aborder l’étude du droit. Tout concourait à lui assurer de rapides progrès dans cette branche : ses maîtres étaient hommes de haute valeur, son intelligence remarquable et déjà bien développée, son application soutenue. C’est à l’étonnement de tout Naples qu’il affronta, à l’âge de seize ans, les multiples épreuves du doctorat. On lui décerna la palme haut la main et avec une dispense de quatre ans il fut proclamé docteur le 21 janvier 1713.

Après un stage de trois ans, employé avec succès à une étude plus approfondie de la jurisprudence et au maniement des affaires, il plaida, âgé seulement de vingt ans. L’étendue de ses connaissances la pénétra-