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MARTI NEZ DEL l’HAlxi — MARTYRE


forte impulsion aux études. Trop attaché aux opinions de son ordre sur la conception de.Marie, il encouru ! la disgrâce de Philippe IV pour un mémoire qu’il lui avail adresse au sujet d’une ordonnance royale prescrivant aux prédicateurs de saluer, au début de leurs sermons, .Marie conçue sans péché. Relégué, de ce chef, au Pefton de Francia, il n’en sortit qu’après avoir adressé à la province une instruction conforme aux ordres royaux. Il mourut à Ségovie le 25 février 1068. Son œuvre imprimée est considérable, et comprend d’une part un cours de philosophie, de l’autre plusieurs ouvrages importants de théologie. Elle a paru tout entière à Alcala.

1° A la philosophie se rapportent : l. Controversiee metaphysicales sacrée theologiæ ministræ, in-fol. s Alcala, 1649 ; 2. Dialecticie institutiones quas summulds vocant, in-8°, 1650 ; 2e édit., 1651 ; 3. Quæstiones logicæ, in-4°, 1651, 2e édit., 1655 ; 4. Quæsticnes philosophie naturalis super VIII libros Physicorum, in-4 ii, 1651 ; 5. Quæstiones super II libros Arislotelis de generatione et corruption ?, in-4°, 1651 ; 6. Quiestiones super III libros de anima, in-4°, 1652.

2° Non moins imposante par la masse est l’œuvre théologique : l. Theologiæ moralis quæstiones præcipuse, in-fol., t. i, 1653 (auquel est annexée une dissertation sur les stigmates de sainte Catherine de Sienne, parue d’abord comme opuscule séparé en 1652), t. ii, 1656 ; 2. De sacramentis in génère, et in specie de baplismo et confirmations ; dubitationes scholasticse et morales super III*™ parlem, q. LX-LXXII, in-fol., 1660 ; 3. De eucharistiæ sanctissimo sacramento et divino misses sacrificio, q. LXXIII-LXXXIII, in-fol., 1662 ; 4. De pseniteniise sacramento a q. lxxxiv ad q. xxv/n supplem., publié après la mort de l’auteur, in-fol. 1669. Le P. Martinez avait commencé la rédaction d’un ouvrage sur l’immaculée conception où il entendait mettre au point la doctrine de son ordre sur le privilège mariai, et montrer que les diverses décisions pontificales laissaient intactes la position de saint Thomas. Seul le t. i cr a paru, Notilia veridica doctrinee O. P. de præserualione immuculalæ virginis Mariée a peccato originali, in-4°, Alcâia, 1661 ; encore fut-il bientôt condamné par l’inquisition d’Espagne. Nous avons dit les inconvénients que lui attira son Memoriale ad regem Philippum IV, que l’on trouvera dans Alva, Radii solis veritatis, rad. 322.

Quétif-Kchard, Seriptores ordinis prxdicatorum, t. ii, p. 624 ; Nicolas.Antonio, Bibliotheca hispana nova, 2e édit., t. I, p. 73fi ; Hurter, Numencluior, 3e édit., t. iv, col. 278.

É. Amann.
    1. MARTINEZ DE RIPALDA##


4. MARTINEZ DE RIPALDA, voir Ri PALDA.

    1. MARTIN ISTES##


MARTIN ISTES, secte fondée par Pasqualis Martinez. Voir Pasqualis.

    1. MARTINON Jean##


MARTINON Jean, (Moraines Antonin) (15861662), né à Rrioude en 1586, entra au noviciat des jésuites le 4 avril 1604 ; il enseigna la philosophie pendant deux ans et la théologie pendant vingt ans à Rordeaux, où il mourut le 5 février 1662. Le P. Martinon a laissé deux ouvrages capitaux : Disputationes theologicse quatuor tomis distincts, quibus universa Iheologia scholastica, tiare, breviter et accurale explicatur. Le t. i cr fut publié par lui, in-fol., Rordeaux, 1644 et a pour objet De Deo et de angelis ; le t. ii, De fine ultimo, de beatitudine hominis, de actibus humanis, de peccalis, de legibus et de gralia, in-fol., Paris, 1663 ; le t. iii, 1° partie, De ftde, spe et earitale, in-fol., Poitiers, 1663 et 2e partie, De justitia et jure et reliquis vlrtutibus moralibus, in-fol., Poitiers, 1663 ; t. iv, De incarnatione et sacramentis, in-fol., Rordeaux, 1645 ; t. v (seu melius, t. iv, altéra pars), De peenitentia et

reliquis sacramentis, deque censuris ecclesiaslicis, in-fol., Bordeaux, 1645. Comme on le voit, les t. i, ivet v furent imprimés par Martinon lui-même à Rordeaux, 16 11-16 10, tandis que les t. u et ni en trois volumes ne furent imprimés qu’après la mort de l’auteur à Paris et à Poitiers, en 1663. L’autre ouvrage de Martinon a pour titre : Anli-Jansenius, hoc est, Sélects disputationes de heercsi pelagiana et. semipelagiuna, deque variis staiibus naturee humante et de gralia Christi Salvaioris, in quibus nera île illis doctrine : proponitnr et Cornelii Jansenii Iprensis jalsa dogmata refutantur, in-fol., Paris, 1652. Cet écrit parut sous le pseudonyme d’Antonin Morair.es et est dédié à Louis XIV ; on y trouve d’abord une préface ad orthodoxos, puis une dissertation préliminaire sur Jansénius et son Augustinus : le premier traité en XI disputes se rapporte aux hérésies pélagiennes et semipélagiennes ; le second traité (disp. XII-XIX) étudie les divers états de la nature humaine, considérés dans leur rapport avec la grâce ; le troisième traité (disp. XX-XL) étudie la grâce du Christ Sauveur et spécialement la question du libre arbitre (disp. XXX-XXXVII) et ensuite la prédestination et la réprobation. Le P. Martinon suit l’Augustinus dans ses grandes lignes. L’écrit se termine par une triple Anlistatera qui montre l’opposition de la doctrine de Jansénius avec les définitions du concile de Trente, et son accord avec les propositions déjà condamnées de Raïus et les erreurs des hérétiques modernes. Le P. Sommervogel cite, en outre, deux lettres du P. Martinon ; la première est adressée au P. Petau, . Il avril 1643, et la seconde au P. Labbe, 21 juillet 1762.

Aigueperse, Biographie des grands hommes de V Auvergne, 2 vol. in-8°, Clermont-Ferrand, 1834, t. ii, p. 67 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 651652 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 942 ; Hurter, Nomenclalnr, 3e édit., t. iii, col. 949-950.

J. CARREYRE.

    1. MARTYRE##


MARTYRE. — I. Notion théologique d’après saint Thomas d’Aquin. IL Notion canonique d’après Renoît XIV (col. 223). III. Histoire du martyre dans l’Église catholique (col. 233). IV. Valeur apologétique du témoignage des martyrs (col. 246).

I. Notion théologique d’après saint Thomas d’Aquin. — Nous allons d’abord analyser la notion théologique du martyre en suivant pas à pas le Docteur angélique, II a —II aî, q. cxxiv. On ne peut suivre une méthode plus nette, plus concise et plus progressive.

1° Le martyre est un acte de vertu, car il consiste à demeurer ferme dans la vérité et la justice contre les assauts de la persécution ; d’ailleurs des actes de vertu, seuls, peuvent procurer la béatitude éternelle promise aux martyrs : « Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume du ciel est à eux. » Matth., v, 10.

Les saints Innocents semblent une exception à ce principe, puisque l’Église les honore comme martyrs bien que leur martyre ne soit pas volontaire de leur part. Plusieurs théologiens ont essayé d’éluder l’objection en imaginant que, chez eux, l’usage du libre arbitre aurait été miraculeusement avancé, mais cette assertion est gratuite, n’étant nullement appuyée sur la sainte Écriture. Il vaut donc mieux dire que ces enfants obtinrent, par une pure miséricorde de Dieu, une gloire qui exige chez les autres le concours de la volonté. En effet nous savons que le sang répandu pour le Christ équivaut au bienfait du baptême, nous pouvons donc dire : de même que les mérites ù Christ communiqués aux enfants baptisés les rendent dignes de la gloire éternelle, de même les mérites du martyre du Christ confèrent la palme du martyre aux enfants dont le sang fut répandu pour Lui. Ainsi