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point, on consultera avec truit le chapitre que J. Lebon a consacré a l’exposé du monoïdiotisme, du monénergisme et du monothélisme des sévériens dans son ouvrage, Le monophysisme séviritll, Louvain, 1909, p. 413-477. Voiries interprétations pas toujours concordantes de la doctrine monothélite parles divers historiens du dogme depuis Petau, De incarnalione, 1. VIII et IX, et Thomassin, De incarnatione, t. V, jusqu’aux plus récents, comme Schwane, Histoire des dogmes, trad. Degert, t. ii, ’fixeront, Histoire des dogmes, t. iii, Paris, 1912, p. 160-192. J. Maritch a entrepris une étude approfondie de la doctrine monothelite et a publié sur ce sujet, depuis 1917, plusieurs articles dans la Bogoslovska Smolra, organe de la Faculté de théologie.catholique de l’université de Zagreb. Voir en particulier sa monographie intitulée : Celebris Cyrilli Alexandrini formula christologica de una aclivitaleChristi, in interprelatione Maximi Confessoris et recenliorum theologorum, Zagreb, 1926, et son étude sur le monénergisme et le monothélisme du Pseudo-Denys, dans la Bogoslovska Smolra, 1919, p. 27-37, 81-89.

Pour l’histoire du monothélisme, nous renvoyons aux bibliographies données aux articles Constantinople (Troisième concile de), Honorius, Martin I er, Maronite (Église), nous contentant d’indiquer les travaux les plus récents : G. Owsepian, Die Entsichungsgeschichte des Monoihelismus nach ihren Qucllen geprii/t und dargeslellt, Leipzig, 1897 ; S. Vailhé, Sophrone le Sophiste et Sophrone le Patriarche, dans la Revue de l’Orient chrétien, t. viii (1903), p. 3765 (pour les origines) ; A. Pernice, L’imperatore Eraclio. Saggio di storia bizanlina, Florence, 1905 ; Pargoire, L’Église byzantine de 627 à 847, Paris, 1905, p. 157-170 ; V. Grumel, Recherches sur l’histoire du monothélisme, en cours de publication dans les Échos d’Orient, 1928, t. xxvi, p. 6-16 ; 257-277 ; t. xxvrn, p. 19-34.

M. Jugie.

    1. MOIMOZLOY (André de)##


MOIMOZLOY (André de), d’une noble famille hongroise, d’abord prévôt de Presbourg, fut élevé en 1600 sur le siège épiscopal de Veszprim, où il mourut le Il décembre 1601. Il avait composé : 1° De invocatione et veneratione sanctorum, in-4°, Tyrnau, 1589, qui fut attaqué par le ministre réformé Nicolas Gyarmati, lequel fut à son tour réfuté par le cardinal Pazmany. — 2° Brevis ac catholica confutatio impiorum novorum articulorum nuper in Galantha a sacramentariis concinnatorum, in-8°, Tyrnau, 1593.

Jôcher-Rotermund, Gelehrten-Lexikon, t. iv, col. 2001 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, t. viii, p. 444.

É. Amann.
    1. MONSABRE Jacques-Marie-Louis##


MONSABRE Jacques-Marie-Louis, des frères prêcheurs, célèbre prédicateur français (1827-1907). I. Biographie. II. L’exposition du dogme catholique (col. 2325). III. Ouvrages et écrits divers (col. 2332).

I. Biographie.

Jacques-Marie-Louis Monsabré naquit à Blois le 10 décembre 1827. Après une enfance paisible, il devint élève du grand séminaire et reçut la prêtrise le 15 juin 1851. C’est alors qu’il songea à entrer dans l’ordre de saint Dominique, récemment rétabli en France par le P. Lacordaire. L’abbé Monsabré dut attendre quatre ans la permission épiscopale qu’il avait sollicitée. Durant cette période, il fut successivement vicaire à l’église Saint-Vinccntdc-Paul à Blois, puis à l’église de Mer où son frère Henri était curé. Les deux frères montraient, avec le même tempérament jovial, les mêmes dons d’orateur. Le futur Père Monsabré remplit encore pendant deux anx les fonctions de précepteur dans une famille. Enfin il put mettre son projet ù exécution et prit l’habit de saint Dominique au noviciat de Flavigny le 31 mai 1855. L’année suivante, après sa profession religieuse, il fut assigné au convint de Chalals dans les Alpes. Il devait y recevoir une initiation suffisante aux doctrines de saint Thomas d’Aquin.

En 1857, le P. Monsabré débutait dans le ministère de la prédication par une neuvaine à Lyon, en l’église Saint-Nizier. Le cardinal archevêque, Mgr de Bonald, sut y apprécier son talent et le réclama sans aucun délai, pour le carême de sa Primat iale. Au mois de juillet, il ét.’iit assigné au couvent de Paris qui se trou vait alors dans l’ancienne maison des Carmes. Là, à la rentrée scolaire, il commença, pour une cinquantaine de jeunes gens qui les désiraient, une série de conférences familières sur la foi catholique. Il parla très simplement selon les principes de son maître saint Thomas en la salle du chapitre conventuel, à la lueur d’une modeste lampe, dans le pétillement d’un petit feu de bois. Ainsi le futur orateur de Notre-Dame apprit à maîtriser la pensée d’un théologien riche, mais abrupt, et à en faire une exposé adapté à un auditoire moderne. Ces conférences se répétèrent en 1858, 1863, 1864, 1865. Simultanément, par des prédications plus brillantes en province, à Paris, à Bruxelles, à Londres, le P. Monsabré atteignait à la célébrité. La défection du P. Hyacinthe Loyson ayant rendu libre la chaire de Notre-Dame de Paris pour l’Avent de 1869, Mgr. Darboy appela le P. Monsabré qui choisit comme sujet de ses conférences : Le Concile. On s’intéressait alors beaucoup à la proche réunion du concile du Vatican. Sur ce sujet où le P. Hyacinthe n’avait pas conservé son orthodoxie, le P. Monsabré sut parler avec force, dignité, à-propos. Aussi, comme le P. Félix, ayant teminé sa carrière, abandonnait les stations du Carême, fut-il décidé que le P. Monsabré prendrait sa succession. La guerre de 1870 empêcha l’orateur nouvellement désigné de prendre possession de sa chaire. Ce n’est pas Notre-Dame de Paris, mais à Metz, ville perdue pour son pays, dans la cathédrale de Mgr Dupont des Loges, qu’il prêcha le carême de 1871. Son sermon de Pâques contient une vive allusion aux événements et à l’espoir d’une revanche.

Dans une première station à Notre-Dame, en 1872, le P. Monsabré prêcha sur le christianisme dans la société.

Enfin, en 1873, il commença sa série de dix-huit carêmes consacrés à l’exposition du dogme catholique. En 1890, son enseignement achevé, il descendit de chaire, laissant avec assez de bonne grâce sa place à Mgr d’Hulst. II devait terminer sa vie au couvent de son ordre, au Havre. Il y fut prieur. Pendant les premières années de sa retraite, il prêcha car il était loin d’être arrivé au bout de sa vie et de ses forces. Jusqu’à la fin il continua d’écrire : et lorsqu’il succomba, dans sa quatre-vingtième année, d’une plaie cancéreuse à l’estomac, s’il n’eut pas en ces temps de dispersion, la joie de mourir dans un couvent peuplé de ses frères, du moins eut-il la petite satisfaction de laisser achevés deux nouveaux volumes sur la Prière. Il disparaissait en pleine réputation. Dix-sept ans d’interruption n’avaient pas dissipé l’écho des conférences de Notre-Dame dans les cœurs reconnaissants.

Cette estime persistante pour le prédicateur dominicain ne s’expliquait pas seulement par l’ampleur et la solide harmonie de l’édifice doctrinal qu’il avait bâti pour ses contemporains. Elle tenait aussi aux qualités toutes personnelles du P. Monsabré, à sa piété digne et profonde, à son naturel parfait, à la bonhomie qui l’animait dans la vie privée, donnait de la verve à sa conversation et relevait sa parole publique. Sur les conseils du P. Lacordaire, il s’était très tôt appliqué, d’ailleurs, à bannir de ses prédications ce qui eût été, dans son ton, trop plaisant et trop familier pour la chaire chrétienne, mais il avait su y conserver un incomparable entrain.

Écrivain fécondfqui a laissé quarante-sept volumes renfermant des centaines de sermons, orateur qui ne se repète pour ainsi dire pas, parlant en de vastes vaisseaux, entreprenant des œuvres de longue haleine dans « les circonstances politiques, sociales, morales défavorables, il lui a fallu un courage prodigieux. Il est comme un Balzac de la parole, un Mirabeau de la chaire chrétienne, mais un Balzac ou un Mirabeau qui sciaient devenus apôtres et qui. par discipline reli-