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PROBABIL ISMK. L’AGII NT K R MÉD1AIRE, GERSON

S i

par J. Hoffmans, Le neuvième quodlibel de G. <b j P.. dans Les philosophes belges, textes et études, t. iv, fuse.’i. Lou vain, l ! » 28). Elle débat une question plus spéciale, mais qui sera beaucoup étudiée par la suite, donnant lieu à des positions caractéristiques. Si un pénitent, auteur d’un péché mortel dont il ne se l’ait pas conscience, accuse tous ses autres péchés, sauf celui-là, et que le confesseur le sache coupable de ce péché, doit-il lui

en faire conscience, exigeant qu’il s’en repente et l’accuse’.' Éd. cit., p. 264 266. La réponse procède d’une double distinction : sur le péché, dont tout le inonde tombe d’accord ou non ; sur le confesseur, qui v> ordinaire ou facultatif. Si le péché est tel qu’on dispute a son sujet, le confesseur ordinaire engagera le pénitent à se bien informer, surtout si personnellement

il opine pour le péché ; mais si le pénitent persiste en son propre jugement, pourvu qu’il procède d’une raison probable et non de l’obstination, le confesseur l’absoudra. Un confesseur facultatif en ce cas s’abstiendra plutôt d’absoudre. Mais, si le péché es1 Incontestablement et de l’avis commun un péché, toul confesseur en fera conscience au pénitent. a qui l’abso

lut ion scia refusée s’il ne renonce a son sentiment.

Nous observons ici à la fois le sens et le respect de la

probabilité, sans nulle complaisance pour le droit

du pénitent ». On réduit autant qu’il faut la soumission

du confesseur a l’opinion du pénitent, mais sans en

méconnaître le cas échéant la légitimité ni Imposer

alors de force a C ! dernier une opinion qu’il est libre de

ne pas partager.

; La théologie scolastique continue de s’élaborer

sous la forme principalement de Commentaires sur les Sentences. Ils abondent, mais on trouvera, au cours

du xiv siècle, peu de choses sur notre sujet. Tandis que les auteurs disputent de la naturc et de l’obligfl

lion de la conscience, distinguant la vraie de la fausse, ils ne posent pas de questions sur ses degrés de certi tude. Nous axons seulement la ressource de constater

sur des textes d’occasion que le Intimisme du in

cle demeure alors, chez les auteurs par ailleurs les plus

divergents, une position incontestée. De Du/lS Se I

ci 1308), voici deux passages significatifs :

Et si objicias : multa In actibus humants sunt dubla ut ni m si ni peccata mortalia, etlaro supposltls omnibus doc trinis doctorum et expositorum ; respondeo : non est dubla

via vilulls simplicilcr. quia a tallbul laii<|iiam a peiiculosis

debel homo sii>i cavere et custodire se, ne tu i dum m exponit periculo Incldal In peccatum. Quod si noluerll quærere salutem sed non curando exponaf se periculo ubl torte de génère actus non est peccatum mortale, tamea pec cabit mortaliter se tall periculo exponendo. lu P"" Sent., prol., q. ii, n. 15, éd. Vives, t. viii, p. 113. sicni in morallbus quando sunt altercationes de aliquo

peccato quando primo est mortale. nt si omis peritus In

selentia dicat quod non Ucel sic mercarl et alius dlcat quod licet, tutius est non procedere sic nec su-, sed exspectare quousque veritas pateat aliunde. Si entra Ita effet quod unus doctor (lui ki aliquem peccare mortaliter msi su [aceret, et alius quod peccaret si sic lacent, tune simples foret perplexus. Ideo bene videndum est in morallbus antequara allquid asseratur. In 1 1 P"" Sent., dist. XXV, q. i. n. 8, éd. Vives, t. xv, p. t : i.

Qu’on remarque spécialement ce dernier conseil el la sobriété qu’il recommande, en regard duquel la

multiplication des opinions morales nous apparaîtra bientôt comme le signe d’un esprit changé. Chez Du rond de Saint Pourçain († 1334), autre théologien orl

ginal, un mot découvre la même pensée. On n’est pas obligé, dit cet auteur, de se confesser aussitôt le péché commis, sauf en cinq cas. dont l’un nous montre l’obll gation attachée au scrupule, c’est à dire au doute de la conscience :

i tulntus quando aliquis ex scrupulo conscientiæ crédit se teneri ad statim confltendum. in M’um Sent., dist. XVII, q. x, § 6, éd. Lyon, t :. : > » ;, [ol. 296.

Le Commentaire de Pierre de La Palud i - 1342) est

d’un caractère pratique plus accusé que les précédents et déliât un grand nombre de cas. Sans y relever des déclarations de principes, nous devons remarquer le texte qui intéresse les rapports du confesseur avec son pénitent, In M * Sent., dist. XVII, q. ii, a. t. éd. Paris. 151 I. fol. 7K : Si le confesseur sait OU croit probablement que le pénitent ne se souvient pas d’une taule ou bien se trompe, n’estimant point mortel ce qui l’est, il doit lui rappeler son péché ou lui en faire conscience : autrement, il absoudrait sciemment un

indigne. Mais si le confesseur n’était pas certain que

ce pii lufut mortel et que hpénitent lui dit qu’il a

ainsi agi in le conseil de yens avertis, desquels il est probable, vu leur vie et leur saoir. qu’ils n’ont pu

conseiller que le bien, le confesseur peut se conformer à leur jugement. Il en irait autrement si lui même était cei tain du contraire. Solution apparentée, on hvoit, a celle de dodefroid de Fontaines, sauf qu’est omise i< i la distinction du confesseur ordinaire et du confesseur facultatif.

II. I. Il TÉRA I’LI. THÊOLOOIQl S PI Nous

trouverons davantage pour notre sujet et un mouve

ment plus décisif des problèmes en la littérature théo

logique d’une forme plus libre, et d’uni d< tination plus concrète, dont le genre se développe alors

i Jean <lr Dambach. En son titre même, Psolatione théologies (que reprendra Gerson pour i un de ses traités), un ouvrage de Jean de Dambach, dominicain allemand du xiv siècle (achevé en nu il n ablc. s I. n. d. : cf. Hurler. Nomenclati i. 3° éd. I n. COl. 663), annonce ce que nous Mirons être une pi… CUpation dominante des auliiiis de ce temps. Le »

quinze livres du traité contiennent le remède des cou

solations contre toutes les tribulations possibll l’instar de Boèce, l’auteur introduit daine rhéologie

avec son cortège de jeunes vierges, composé selon limai qu’il s’agit de guérir. L’une de ces consolations est

pour l.i liislesse due a une conscience erronée ou trop

étroite, I. XIV. c. mm. Douze consolatrices prennent successivement la parole. Sous leur style gracieux, on

ni mit le langage de la théologie classique, sans

qu’il soit Imaginé rien (le nouveau mi d’inquiétant pour la stricte doctrine, comme l’objet de l’ouvi aurait pu le (aire > raindic l ne imitation plus ( cl. lue de celui ci nous montrera tout a l’heure la COI18I tinii du Relire.

j" Gerson. on sait l’activité multiple et l’œuvre abondante du chancelier Gerson (1 1429), typ< de i héologien fort différent du pur professeur ou de i vain technique. Par ses doctrines non plus, il n’est pas de l’École (voir l’art, Gerson, énumératlon d. opuscules de morale, t. vi, col. 1323 1324). Il se trouve

avoir traite de nos questions et selle prononcé SUT

l’usage du doute et de la probabilité.

La certitude probable donne toute sécurité : t.erson

le déclare fermement, quoique avec une curieuse

réserve qui nous rappelle le texte ci dessus ctudii de

I leiiri de rand :

1 tipie aliquis sit siiilllls in BgeOdO, débet ipililelll i ISS6 eeitiis illnil este I m.m mi neipie iituli eoul r.u Hun ; sed leteil ipia cei I Minime : sufllcil cinin ceilituilo nnnalis ni x ri non

sis in peccato, iiinii t.uis quod In te est. aut saltem peccatum non tncurris novuxii per temeritatem. Opéra omnia, t. iii, Invers, 1706, p. 181 A.

L’une des insistances de l’auteur est d’ailleurs sur la naturc propre de la certitude en morale, qui n’est point celle des mal hciiiat iques ; a son tour, comme les grands scolastiques, il invoque le texte d’Aristote, au début de l’Éthique à Nicomaque. Sur la manière d’aï quérir cette certitude, plusieurs recommandations : qu’on s’informe de ce qui arrive le plus souvent, ibid., t. n. p, : it D ; ou bien que l’on se décide sur une