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PR0BABIL18ME. L’ACTION DE CONCINA

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les incidents de toute l’affaire, dont on trouve un récit bien informé à l’art. Concina, il semble que la faveur de Benoît XIV soit pour Concina, qu’il encourage, qu’il défend, en public et en privé. On remarquera notamment avec quel soin le pape, qui avait interdit tout nouvel écril entre Concina, San Vitale etGhezzi, lit savoir que la défense ne concernait rien d’autre et qu’il n’était pas du tout interdit à Concina ni aux dominicains en général « d’enseigner, d’écrire et de défen die la doctrine du probabiliorisme comme la plus plausible et la plus sûre ». Sandelli, op. cit., p. 58. I*’il lustres personnages de la cour romaine témoignèrent à Con cina leur sympathie OU même leur amitié. Art. Con<-in v. col. 702-705. Par ailleurs, le pape n’entend point entrer dan s la querelle et prendre parti pour l’un contre l’autre ; cf. Correspondance de Hem, il XIV, éd. E. de 1 Ici ckcren, t. I, Paris, 1912, p. 50 ; il juge sans indul gence les excès OÙ put verser Concilia au cours de ses polémiques contre les jésuites, ibid., t. ii, p. 157, 162, 1X2. et il redouterait même de la part de cet auteur une interprétation forcée des doctrines du Saini Siège sur tel [joint de morale, par exemple le pu I., intérêt. Ibid., 1. 1, p. 244. Il reste que dans l’ensemble la campagne de Concina et la doctrine qu’il représente semblent répondre aux vœux et aux préoccupations de Benoît XIV. tels que le témoigne une lettre privée (h ce pontife, <t< 26 avril 1743 : <… Nous dirons a Votre Kminence que la morale chrétienne est en in s mauvais étal par le grand relâchement qui s’est In1 ro

(luit dans les opinions, el nous pouvons l’assurer que

ce qu’il y a de mieux parmi les jésuites en conv lent el qu’on a fait tort à plusieurs d’entre eus de les regarder comme des auteurs de mauvaises maximes. On a rendu inutile la condamnai ion que nos prédécesseurs ont faite de diverses propositions en donnant a ces propo sitions des interprétations forcées. On a trouvé le moyen d’accommoder ensemble l’assistance a la messe et aux assemblées mondaines, la fréquentation des

sacrements et celle des daines, et cela parce que les confesseurs ne suivent pas les vraies masinies touchant l’occasion prochaine, laquelle ne consiste pas. comme le sait bien Votre Kminence. dans les actes extérieurs

ci consommés, mais encore dans les ailes Intérieurs et (le simple désir. > Ihul., I. i. p. 50. On peut donc penser, el nous le verrons continue plus lias, que persis (aient alors à Rome les sentiments dont Innocent l avait été le représentant, l’as plus a la date OÙ nous sommes qu’au siècle précédent, le probabilisme n’a le droit d’invoquer pour soi les laveur-, pontificales. Il s’esl défendu et perpétue de sa propre nu tiative, par ses seuls moyens, sous son exclusive respon

sabillté, Ce nouvel épisode de la querelle marque

une appropriation croissante du probablllsme de la

part de la Compagnie de.Jésus, l.a disjonction iulio duite à grand’peine par Gonzalez cuire le svsteme el celle-ci, dont l’effet a quelque peu subsiste après lui, quoique en des conditions toujours précaires, ne

semble plus guère promise a de longs et paisible ? espoirs.

3° Lc « Theologia christiana </< Concina, La

Sloria était un type original d’ouvrage, inspire a Con cina par les circonstances. Tandis qu’il l’écrivait, il avait commencé déjà un monumental ouvrage d’un

type beaucoup plus répandu, une théologie morale a la mode du temps, mais où il entendait précisément rec tifler les solutions déviées de la récente casuistique, les luttes que nous avons dites n’empêchèrent point

niant écrivain de publier dès 1749 sa TViei christiana dogmatico-moralis, dont les douze l ornes in I" étaient terminés en 1751. I.e plan s’en distribue a la façon devenue commune : le Décalogue, les pie = i ptes de l’Église, la justice et le droit, les sacrements, les bénéfices, la simonie, les censures, les vices et les

nir.T. DE THÉO]. CA i Ilot.

péchés, les vertus opposées, les sept béatitudes. Aucun souci, on le voit, de ramener la théologie morale a s, , , , ordonnance classique ; le mot de dogmatique dans le titre fait allusion aux fondements sur lesquels Concilia entend établir sa morale : mais, sur chacune des matières étudiées, une multitude de problèmes pratiques

d’obligation et de licéité, ou Concina donne ses soin

lions. Kn somme, une sorte de ( ontre-casuistique, dont le détail ne le cède en rien aux modèles du mure. Il n’est guère aisé d’apprécier infailliblement celle-ci.

Nous ne ferions pas difficulté d’avnu.i que, SUC tel ou tel point, Concilia est plus exigeant que de raison, ou plutôt qu’il est permis de juger autrement que lui. Il « si en réaction, ne l’oublions pas, contre des abui tains, don le risque d excéder eu sens contraire. Mais la réputation générale de rigueur dont il jouit n’est méritée que comparativement ; il est pins rigoureux

que la masse des « asuisles. mais eu soi il n’est qu’un

moraliste pénétré de la gravité de la vie chrétienne. Il

est du leste remarquable que, dans la polémique a

laquelle donne lieu a son tour la Theologia christiana,

et dont on lira les détails <t l’imbroglio —, l’article Con cina, col. 692-694, on reprocha violemment a l’au

leur ses attributions aux moralistes psuit, s de prODO

sitions relâchées, mais on mlui lit griel < lui même d’aucune outrance opposée, (.niant au svsteme moral

de Concilia, nous le retrouvons, telle lois sous I, s formes didactiques, dans VApparatu » qui, dans s, , pensée, sert d’introilin I khi au i orps de son OUVTagC u

t. ii de.cite sorte d.- méthodologie, l’auteur revient

tout au loue sur le probablllsme, el Ion J peut voir la même doctrine que nous avons dégagée « le la Sloria, siu les points notamment qui oui été mentionnés I… différence de Concina ci des moralistes jansénlsti

plus que jamais manifeste II développe en effet des clionc es comme ceux i i

i oit uni est icqul opinlonem mlnui tut. un évidente] pro babllioram advenus tutloran pro loge mlnui prafeabllem. t leiiuiii esi amplectl opintonem évidente ! nrobablUorem ex gravtbui momentii pro llbertate, relicta minus probabili tutlore pro lege. v « t in u. operandum sunt cll dlctamen v, , , probablle aeu moralitei certum, luxta SS. rtiomam, Vnlo iiiiuiiii. ailosque communltei t. un aoliquos quam récentes antlprobabilistas. App., t. ii, I III. iih-.,

I n réalité, Concina perpétue en un temps qui a voulu s’en détacher l’une des règles traditlonnelli

la morale elirel nulle.

La Theologia christiana était dédiée A Benoit i Oc ce pape. Concina a consigné dans l’Apparatus t. t. c. xviii. un grand nombre de constitutions relatives à la morale u reproduit aussi une lettre Italienne ( « rite. dit-il, de la propre main « lu souverain pontifi’-'quin 1749, aux patriarches, an In v é.pies et évéqUCS,

sur la préparation de l’année sainte. //> ;, L. t. ii, 1 III,

diss lll. < vin. Benoît l v donne des avertisse

ments ici. dits.i la confession oit. après avoir cité le

préambule « lu décret « l Alexandre VII, il « . i lignes remarquables et dont l’intention échappe aux chicanes textuelles :

sans entrai dans aucun détail particuliei m dans les questions Inexti Icables qu’on peut soulevé] soi I. crédit des auteurs « -t « i « - iiiiis doctrines, nous nous contenterons dédire « pie i « - bon confesseur, « tans les matières douteuses, ne doit pas se nei.i son opinion privée ; 111. os. avant de répondre, qu’il ne se contente pas de voir un sent in re, mais qu’il consulte entre les livres les plus respectables ; ensuite, qu’il lacune le parti qu’il s ei i., pins appuyé pai la raison et par

l’autorité. Vmsi nous expliqi is-nous dans notre ency clique sur les usines fia. m m lettre « buis |e t. i de notre Bullaire, § si : Suis privalis opinionibus nenimis adhareanl, su ! priusquam responsumreddantpluresscriptores « ruminent qui magis inter r.rt, r<>s prædicantur, deinde eus partes suscipianl quas tum ratione tum auctoritate plane confirmâtes intelligent. ous le répétons maintenant, la maxime m

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