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PROPRIÉTÉ. ESSAI DE >U l HKSK

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préparation d’utilités a appliquer ultérieurement Des enchaînements analogues ont été observés par les éco Domlstes au cours de la production, et l’on a Justement île que l’immense majorité des opérations écono miques joue tour à tour le rôle de préparation et d’uti 11. selon qu’on les rélère a ce qui les suit ou.1 ce qui les précède, route opérât ion économique efficace comporte en effet une désutilité, au sens de M. Mai shall, c’est.i duc une comtptio, une dépense ou une application d’utilités, en même temps qu’une generatio

c une fixation ou une élaboration d’utilités nouvelles qui trouveront plus loin leur emploi. Mais cette analyse, exacte en matière économique, ne l’est pas moins en d’autres domaines. Tout usage des choses p.ir l’homme, et non seulement leur usage économique, si selon ce schèuie binaire des qu’il procède par un discursus rationnel île moyens à tin. ce qui est bien le propre des agents qui agissent propter /ineni. On dis cerne toujours dans l’activité d’une personne usant des choses une phase nécessaire, principale, logiquement première, même si elle se réalise effectivement ensuite, et qui consiste pour l’homme à satisfaire ses as en appliquant a ceux ci les utilités dont il dis . et l’on discerne, dès que l’usage des choses par l’homme atteint un minimum de complexité ration uelle, une phase secondaire, conditionnée, qui consiste pour l’homme à se ménager, par son ingéniosité et ses efforts réfléchis, des utilités nouvelles ou. ce qui re lent au même, a ordonner les ressources dont il dispose en d’accroître leur utilité efficace. Et, si le même acte ut être considéré tantôt comme un amenant préparatoire d’utilités et tantôt comme la mise ipplication d’utilités préexistantes, si ce schème binai en quelque sorte au lil de l’usage, s’ap pliquant successivement a chaque degré, on reconnaît te mobilité et a cette souplesse l’origine rationnelle, le caractère abstrait de ce schème ; a l’analyse, il le lié à aucun contenu individuel et concret, ontre accueillant a l’égard de n’importe quel

nu. pourvu que la raison humaine y dessine son

de préparation et d’application.

— distinctifs de chacun des termes. Si

poursuivons notre analyse de Vusus, nous obser que l’usage secondaire, appelons-le usa’_ r c d’éla

stingue par plusieurs traits de l’usage

principal, que nous pouvons nommer usage d’applica ité inégale. — La faculté d’extension propre lernier est moindre que celle dont bénéficie l’usage ion.

doute les deux u^aiics sont élastiques, car ils

itielletnent de deux quantités variables :

lue dis besoins humains, retendue du pouvoir

lios.s p ; i r l’homme. L’usage d’applica » int a des bes iins définis des utilités enires

pond ne s ; uis cesse, du même pas que la civi 1 liez les primitifs, les besoins sont limités plus

tement, et il faut peu de chose pour les satisfaire ;

ont plus complexes, nous sommes plus

Mais l’usage d’élaboration est beaucoup plus

que l’usage d’application. Celui-ci, en effet,

ut a satisfaire des besoins ; or. s’il est

1 on peut ressentir des besoins nouveaux cl

des besoins factices, on rencontre néan moi : limite. Nos aspirations spiri 1 une portée infinie et éternelle, mais

mt pas en cause ici : les besoins auxquels nous

des réalités cxtéi icures —ont

plus sinon une fois

1 moins au jour le jour. I.a psychologie

une extension indéfinie

un moment donné et dans une

is s., nt toujours limités ; s’ils

se multiplient, chacun d’eux se t. ni moins intense, et

d’ordinaire les nouveaux venus tout disparaître les anciens. Au contraire, l’usage d’élaboration ne visant pas

directement le besoin peut s’étendre Indéfiniment sans

rencontrer de limite naturelle, L’Industrieuse raison

peut se dépenser s.ms frein a équiper l’univers, a l’or

ganiser utilement, a dégager de leurs virtualités une

masse Indéfinie de ressources, à fabriquer en quelque

sorte ci a thésauriser un nombre illimité d’utilités nouvelles. Oui l’en empêchera, si Ninnunc troue sa joie a Bgir de la sorte. aec l’orgueil de dominer ? Ce moine ment est d’ailleurs soumis a une loi d’accélération me canique, dont le capitalisme niodeine fournit l’illus tratlon : lors, pion est parvenu a maîtriser les forces naturelles et qu’on les a transformées en complices et

servantes, en génératrices infatigables d’utilités, on voit celles ci se dégager à chaque instant en plus grand nombre et se multiplier automatiquement. On reconnaît à cela un mécanisme logiquement agencé ; c’est la raison humaine qui exerce sa maîtrise, non seulement en employant les choses utiles aux besoins de l’homme, mais en organisant techniquement la production des choses utiles. En ce domaine de l’usage d’élaboration, elle triomphe aisément, elle accumule les ressources et promesse sans limite. Tandis que l’usage d’application, axant pour but la satisfaction des besoins, se trouve limité par ceux-ci. l’usage d’élaboration est pratique ment illimité ; la raison ne se lasse jamais de concevoir et de construire des dispositifs de plus en plus ingénieux et efficaces pour multiplier ce qu’elle considère comme utile. Il en résulte que, selon le type et le niveau de la civilisation matérielle, l’usus des choses par l’homme sera soumis à des variations d’ampleur inégale ; ces variations seront plus prononcées quant à l’usage d’élaboration, elles le seront moins en ce qui concerne l’usage d’application, lui d’autres termes, ce qui différends surtout deux mv : aux de civilisation mat ; rielle, c’est moins une inégalité dans l’usage d’application, puisque les besoins en gros ne soni guère différents et que, hors le cas de crise, ils se trouvent satisfaits dans une proportion analogue ; c’est plutôt une inégalité dans l’usage d’élaboration, en ce sens qu’au sein des civilisations imparfaites l’élaboration des utilités se trouve réduite à quelques opérations en somme assez simples, telles que la chasse, la pêche, la cueillette, la culture, l’élevage, dont on sent la relation immédiate avec le besoin à sa1 isfaire, tandis que, dans les civilisations matérielles avancées, l’élaboration des utilités revêt une grande complexité : l’échange, la division du travail, le capitalisme technique, le crédit, avec leurs raffinements subtils, soni autant de manières non naturelles mais supérieurement rationnelles de mettre au jour et de mettre en circulation des utilités.

b. Priorité naturelle de l’usage d’application. L’analyse critique de l’usus montre que sa phase d’élaboration n’a d’autre raison d’être, psychologiquement et rat ionnellemenl, que d’introduire la phase d’application. C’est, sur un plan plus large, ce que les économistes observ eut dans leur domaine spécial, lorsqu’ils constatent que la production a pour raison d’être la consommât ion.

Cette vérité n’appelle guère de développement. Elle ne se fonde pas sur un principe a priori tel que le prin cipe hédonistique aux termes duquel l’homme met en balance l’eflorl et le résultai et ne se livre a aucune activité s’il n’en attend un profit. Elle découle analytiqueineiit du concept même d’utilité. L’utilité actuelle I parfaite se réalise au moment de son application au besoin, et c’esl seulement d’une manière dérivée et analogique, /P/ poslerius, dans la mesure ou elles introduisent cette application, que les opérations préa labiés qui constituent la phase d’élaboration secolorenl