Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/622

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IM RGATOIKE I ES SI FFRAGES r » U R LES MORTS OCCIDENT

IJ.ii »

Donc inégalité « l<s peines. Le c. x oppose l<- peines puriticatrices de la vie présente aux peines purifies triées de la ie future. Les un-- expient dès maintenant, Im autres expieront après la mort. Col. 935. Haymond réfute ensuite l’opinion, m courante au iv siècle, qu’il sutlit d’avoir le fondement de la foi pour être purifié par le fru : contra rus qui » rr [idem solam absque bonis tperibus per ignem purgatorium sa iuntur. La

foi seule ne sutlit pas : ro serait faire mentir saint

ues, et mmi ! Paul lui-même, qui énumère les œuvres qui méritent l’enfer (cf. ICor., vi, 9 10), 3 con tiédirait. Col. 935 936. Parmi les justes, certains iront immédiatement au ciel à leur mort, d’autres passeront par le purgatoire. Col. 936 C. Lesc. vu 1 x. tout valoir l.i puissance de l’intercession il » l'Église en faveur des Ames souffrantes, par la prière, les aumônes, l’offrande « tu saint sacrifice de la messe : l’auteur s’appuie sur saint iiu goire. Col. 937. Enfin, après avoir rappelé que la crainte a l’heure de la mort pouvait, pour certaines âmes peu coupables, être un moyen de purification, Haymond conclut que le purgatoire aura 1 ii-n axant le jugement. Col. 943. Du même écrivain on trouve encore quelques lignes sur le purgatoire dans son Commrntuirr sur Isate, I. III. c. lxvi, P. I… t. cxvi, col. 1081.

On pourrait citer également divers ouvrages d’ima tinat nui où les auteurs font « lu purgatoire et de l’efficacité des suffrages en faveur des âmes soutirantes un tableau qui a du moins la valeur de témoignage historique par rapport a la croyance fondamentale de l'Église. Ainsi le J.ibrr de visione et ubitu Wetini m< natta. d’Hetton, ancien évêque de Baie, P. P.. t. cv, col. 771 sq. : et plus tard, le curieux Tractatusde Purputorio saneti Patricii, Hibernorum apostoli, P. I… t. ci xx. col. 977 sq.

tchase Radberi appuie le dogme du purgatoire sur Mat th., iii, 1 1. Bien que le Saint-Esprit soit feu. on dit iei que le baptême se fera dans l’Esprit-Saint et par le feu. Mais de quel feu s’agit-il ? S’il faut l’entendre du purgatoire, la purification apportée par ce baptême ne pourra se produire que sur les péchés légers, comme

Ki 1 (<>r.. m. 15. Mais Paschase Radberi admet un autre feu. le feu du divin amour, qui est allumé au saint autel par l’eucharistie et doit dévorer tous les fidèles. In Matin., I. U.c. m. P. L., t. cxx, col. 165-166. Pierre Damien a deux siècles de distance, parle incidemment du purgatoire dans deux sermons (i.vm et

La seule note spéciale qu’il donne a son enseignement, c’est — et tant d’autres l’avaient déjà fait axant lui - d’insister sur la nécessite de n’admettre à la purification du feu que es pèches légers. Les crimes sont destines a l’enfer. P. L. t. 1 xi iv. col. 831 A. 837

1 nature des peines du purgatoire inspire a Honorius d’Autun des suggestions assez hasardées : posi mortfm rrrn purgatio eril mit nimius ealor ignis, atit magntis rigar frigoris, mit aliud quadlibct genus peenarum. Elucidarium, I. III. n..'<. /'. L., t. ci.xmi. col. 1 158 D. L’auteur veut de toute évidence établir un parallélisme entre les pénalités du purgatoire et celles que certains auteurs contemporains et lui même

1159 iii entrevoyaient en enfer, interprétant de l’enfer.h>b. xxi. 19. oir Eni eb, t. x. col. 108, Hononus reste davantage dans la note traditionnelle en affirmant que la plus petite peine du purgatoire est supérieure au plus yrand mal qu’on puisse concevoir sur terre. Ibid.. col. 1 158 1).

derniers textes patristiques a signaler sont de saint liernard. Nous en axons relevé cinq. Sermo in obitu Domni liumbrrti. n. H. I>. /… t. « ixxxiii,

18 BC ; Srrm., xvi, De dioersis, n. 5, col. 571 F) : xxxxiii. De divertis, n. 6, col. 619 B. Ce sont de simples

allusions au feu par lequel il faudra passer afin que soit éprouvée l’or-uvre de chacun. Le serin, xi.n. Dr quinque

regionibus, ajoute à la not ion du purgatoire, crucifiant Us.unes qui attendent la résurrecl ion, l’idée de peinai diverses, prius cruciandi aut calort ignis, nui rigore fri goris, mit alieu/us graoitale doloris. L’hypothèse très hasardée du froid, juxtaposée à la conception de la peine du (eu. montre bien « pie la peine du leu n’est pas

considérée encore comme une vérité absolument car

taine. liernard ajoute « pie nous poux uns « t « lexons SOU lager les Ames soutirantes : les damnés ne méritent pas d'être rachetés, les élus « lu ciel n’ont pas besoin « U' rédemption ; rrstat ut ad médius Iranscainns per coin passionem, quibua juncti fuimus per humanitaton. Col. 663 1 >. El il conclut : Siin/ani m adiuluriuiii illis, interpellabo gemitibus, implorabo suspiriis, orationibus intercédant, satisfaciam sacrifteio singulari. Col. 664 A. Enfin, dans le In Cantica, serin. i.xx 1. n. 11, saint liernard réfute ceux qui n’admettent pas le purgatoire. « t contre eux il eu appelle a Mail h., xii. 32, Col. 1 L00,

Ceux-là sont les « albanais « 1 les apostoliques. voir ces mots. t. 1, col. 658 ; 1631. Conclusion. Partie des mêmes perspectives que la

tradition orientale, la tradition latine s’est engagée,

sous l’influence du génie « le saint Augustin, dans une

voie nouvelle, plus précise et plus logique que la position adoptée par les Pères grecs. Tandis que ceux ci, en ce « pii concerne la peine positive, purificatrice des (léchés, dans l’autre vie. s’en tiennent plus ou moins à la conception archaïque du feu du jugement, les Pères latins se sont aperçus des difficultés théologiques inhé rentes à cette conception. Reléguer la peine purificatrice au moment de la parousie, c’est s’obliger pour ainsi dire à maintenir, pour les âmes séparées de leurs corps, cet état d’attente mal défini qui, dans la logique « lu système, ne peut prendre On qu’au jour du jugement général. Situation difficilement conciliable avec le sentiment de l'Église touchant la rétribution immédiate réservée aux martyrs et aux grands saints. Augustin en est donc arrivé a concevoir la peine purificatrice comme infligée entre la mort et le jugement dernier, mais il hésitait encore à considérer cette peine comme infligée par l’instrument du feu. Au jugement dernier le feu de la conflagration générale se présentait naturellement a l’esprit comme Instrument de purification. Axant le jugement on pouvait se demander quel feu serait cet instrument. Les hésitations d’Augustin ne se retrouvent plus chez ses successeurs et disciples : une transposition fut bien vite faite, et le « feu du purgatoire proposé comme instrument de purification, au lieu et place du feu de la tin « lu monde. E1 c’est toujours à I (air., III, l.'i, fine les auteurs se réfèrent pour justifier leur thinru par 1 1 triture sainte.

On ne saurait voir dans cette référence commune une interprétation dogmatique du texte. Les Pères ont trop varié entre eux sur ce point au cours des siècles ; ils ont même trop liésilé sur le sens a donner à ce passaue. et surtout ils n’ont jamais laissé entendre qu’ils prétendaient donner la pensée du magistère. D’où il suit qu’autant leur doctrine sur l’existence d’une peine

ultra-terrestre, purificatrice des fautes légères OU des restes du péché, doit être tenue comme l’expression authentique d’une croyance officielle de l'Église, autant leurs explications sur la nature de cette peine— le feu — devra être considérée comme une simple opinion n’engageant pas l’enseignement de l'Église elle-même. C’est ce que plus tard, conscient des exigences de la vérité, le concile de Florence saura reconnaître.

II. I. 1 DOCTRIBB DES 8UFFRAOB8 POUR 11 : s MORTS DAJTB ÏÉOLI8B LATIBB. - Dans l'Église latine, comme dans les Églises orientales, aucune hésitation sur l’utilité des suffrages des xixants offerts pour le soulagement des âmes des défunts. Pour ne pas multiplier sans nécessité les textes — aucune controverse n'étant ici possible nous nous contenterons de l’es