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THÉODORET. ÉCRITS EXÉGÉTIQUES


lecteurs un remède aux maladies causées par l’hellénisme.

Il est d’ailleurs le dernier à entreprendre une œuvre d’ensemble. Après lui, les dangers du paganisme vont en s’affaiblissant, tandis que d’autres adversaires se présentent contre lesquels il faudra des armes nouvelles. Après lui aussi, pendant longtemps, l’Église d’Orient n’aura plus de lutteurs capables d’écrire des livres aussi puissants et aussi fortement construits que la Curalio.

Ouvrages exégétiques.

Comme tous les théologiens

de l’école d’Antioche, Théodoret s’est beaucoup occupé de la Bible. Ses ouvrages exégétiques s’échelonnent à peu près tout le long de sa carrière d’écrivain. Les uns sont des commentaires suivis de tel ou tel livre biblique ; les autres répondent à des difficultés particulières et ressortissent au genre littéraire des Questions et réponses.

1. Quæsliones in Octateuchum, P. G., t. lxxx, col. 75-528. — En dépit du titre, la plupart des questions étudiées dans cet ouvrage sont relatives au Pentateuque. Josué, les Juges et Ruth ne sont traités que sommairement et seulement par manière d’appendice. Les questions soulevées sont d’ailleurs très variées, comme aussi l’étendue et la valeur des réponses. D’après la préface, l’ouvrage a été composé à la demande d’Hypatius, le plus cher des fils de Théodoret. Comme dans les Questions sur le Lévitique, 1, l’auteur renvoie à plusieurs de ses écrits antérieurs, en particulier à ceux contre les hérésies, èv xotç rcpôç tôcç aïpéaeiç, c’est-à-dire à VHsercticarum fabularum compendium, qui a été rédigé après 453, il s’ensuit que les Questions datent des dernières années de la vie de l’évêque de Cyr. Le texte de l’ouvrage, tel qu’il a été édité, est loin d’être sûr : on trouve par exemple dans les questions sur la Genèse 20-22, 25, 28, 39-40, de longues citations de Diodore, de Théodore et d’Origène, qui ont été introduites là par des copistes. Il y aurait lieu d’étudier de près la tradition manuscrite de l’œuvre entière, comme aussi bien celle de tous les écrits exégétiques de Théodoret. Celui-ci a été l’un des auteurs les plus habituellement cités par les compilateurs des chaînes ; il a même, en bien des cas, fourni le texte central autour duquel les caténistes ont groupé leurs extraits. Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que bien des fragments étrangers aient pris le nom de Théodore ! ou que, inversement, bien des fragments de Théodore ! nous soient parvenus sous un nom différent du sien.

2. Quæstiones in libros Regnorum et Paralipomenon, I.’L, t. i. xxx, col. 527-858. — Ces questions sont pré, < ni ées comme la suite des questions sur l’Octateuque et elles mit été elles aussi écrites à la demande d’Hypatius. Le nom des Paralipomènes qui figure dans le titre ne doit pas nous faire illusion. Théodoret ne consacre qu’une question à chacun des livres des Chroniques et l’on peut se demander s’il n’a pas éprouvé une lassitude croissante à répondre à des problèmes dont beaucoup devaient lui paraître de peu d’importance.

3. Interprétatif) m Psalmos, P. G., t. i.xxx, col. 8571998 ; Cf. t. t XXXIV col. 19 32. - Théodoret a publié un commentaire sur tout le psautier : et tout le long

de l’ouvrage, il commence par reproduire le texte du fragment qu’il va expliquer, puis il donne l’explication elle même, de telle sorte que nous connaissons bien la recension qu’il a eue entre les mains. Cf. !.. drosse Brauckmann, Der Pialtertexl bn Théodoret, dans Nachrichten <It kgl. Getellsch. der Wissensch. ta Gôltingen, philol. histor. Kl., 1911, p. 336-365. l)< nombreu es chaînes nous ont conservé en tout ou en

p.irlie ce Commentaire ; mais il est arrivé trop souvent

que le nom de i héodoret ; i été confondu avec celui de

Théodore de Mopsueste ou d’un des autres Théodore connus par la tradition ; de la sorte, bien des erreurs ont été commises lorsqu’on s’est avisé d’imprimer les chaînes ou de reconstituer d’après elles le commentaire de tel ou tel auteur. On ne peut avoir dans nos textes imprimés qu’une confiance assez limitée, jusqu’au jour où la critique aura achevé de démêler l’écheveau embrouillé de la tradition manuscrite. Cf. R. Devreesse, Chaînes exégétiques grecques, dans Supplément du Dictionnaire de la Bible, X. i, col. 1 135sq.

Sur la nature de son commentaire des Psaumes, Théodoret s’exprime ainsi : « J’ai pris connaissance de divers commentaires dont les uns tombaient jusqu’à l’excès dans l’exégèse allégorique, tandis que les autres cherchaient à appliquer les prophéties elles-mêmes à l’histoire du passé, de telle sorte que leur interprétation s’adressait plutôt aux juifs qu’aux chrétiens. J’ai regardé comme de mon devoir d’éviter également ces deux extrêmes. Tout ce qui s’accorde avec l’histoire ancienne doit lui être reconnu. Mais les prédictions qui concernent le Christ Notre-Seigneur, l’Église des nations, l’expansion de l’Évangile, la prédication des apôtres ne doivent pas être détournées de leur véritable sens et appliquées à d’autres objets, comme si elles avaient été réalisées par les Juifs. » Prœf., t. lxxx, col. 860 CD. Il est facile de reconnaître les adversaires à qui s’oppose Théodoret : les allégoristes ont pour chef Origène ; les historicistes, Théodore de Mopsueste. Entre les uns et les autres, l’évêque de Cyr se propose de tenir la balance égale : il ne nie pas l’existence des psaumes messianiques, comme le concile de Constantinople devait reprocher, bien injustement d’ailleurs, à Théodore de Mopsueste de l’avoir fait, mais il refuse de sacrifier aux fantaisies de l’allégorie. Il suit la vraie croyance, tout en se rattachant aux traditions d’exégèse historique qui caractérisent l’École d’Antioche.

Dans la même préface, Théodoret déclare qu’il avait eu l’intention et le désir de commenter le psautier avant d’avoir entrepris l’étude d’aucun autre livre biblique. Mais cette intention a été maintes fois entravée et des invitations pressantes l’ont obligé à écrire d’abord les commentaires du Cantique des Cantiques, de Daniel, d’Ézéchicl, des douze petits prophètes. Ce n’est qu’après avoir satisfait aux désirs de ses amis qu’il a pu se mettre à l’étude des psaumes. Il est difficile de préciser davantage la date de ce commentaire, dont il est fait mention Epist., lxxxii, et Qusest. in II Regn., xliii.

4. Interprelalio in Canticum Canticorum, P. G., t. lxxxi, col. 27-214. — Ce commentaire, comme nous venons de le voir, est signalé dans le prologue « lu commentaire des psaumes : il a dû être un des premiers travaux exégétiques de Théodoret. Son authenticité avait été naguère contestée ; cf. damier, dans P. (’, ., t. lxxxiv, col. 217 sq. ; elle semble aujourd’hui hors de doute ; car aux environs de 585, le pape Pelage II cite déjà cet ouvrage sous le nom de Théodoret, Epist., v, 20, P. L., t. i.xxii, col. 736. L’évêque de Cyr rédigea l’explication du Cantique à la demande d’un certain Jean, que l’on identifie parfois à Jean d’Antioche (429-441), mais qui est plus probablement Jean de Germanicie (431-459). Il déclare, dans son Introdui lion, que le (. an ti que est un livre spirituel, TCV£ij|jLarty.ôv IV, c’est à dire qu’il célèbre non pas des amours humaines, mais l’amour du Christ pour son Eglise. Il

semble bien d’ailleurs avoir utilisé le commentaire d’Origène, W. Rledel, Die Auslegung îles Hohenlied.es m flrr jQdischen Gemeinde mut drr griechischen lirrhr, Leipzig, 1898, p. 86

in Isalam conunentarius, éd. a. MOhle, Berlin,

19.T2. Jusqu’à ces dernières : ninees. on n’a connu le

commentaire de l héodoret sur [sale que par un r< i uell