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CARMES (ORDRE bES)

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François de Bachone, n’à Gérona en Espagne [doctor lublimi » ) i tait lecteur à Paru, il fut ensuite procureur général et provincial, et mourut en 1372. Sun commentaire sur les Sentences est devenu as* Noua avoni déjà parlé de Thomas Waldensis, l’auteur du Doctrinale contre les hérétique* et du traito : De taatmientii et tacramentalibu » . Citons aussi, à titre de curiosité, le célèbre astronome Nicolas de Lynne (+ vers 1390) et George Riplaj († 1480), très versé dans 1rs sciences occultes..Iran Consobrinua, empoisonné par les hérétiques à Lisbonne en 1472, est connu par un gr nid ouvrage sur la justice commutative, Dejustitia commutativa, arte campsoriæt alearum ludo. Parmi les poètes, le bienheureux Daptiste Spagnoli, surnommé le Mantouan (7 1516), prend la première place. Ses contemporains le comparent à Virgile, dont il imite l’élégance et surpasse la fécondité. Après le concile de Trente, l’ancienne observance fournit un grand nom Lire d’hommes distingués. Pierre Ponet défendit avec éclat contre Calvin le mystère de l’eucharistie (1565). En France, Anastase Cochelet († 1624) et Jacques Jacquet († 1628) combattirent avec le plus grand succès, par la parole et par la plume, les disciples de l’hérésiarque de Genève. Pierre Cornejo de Pedrosa († 1618), appelé par Paul V « un vrai docteur de l’Église » , releva l’école baconienne ; à sa suite, les auteurs carmes travaillèrent à mettre en honneur le nom, les œuvres et la doctrine du docteur résolu ; tel, pour ne citer que le plus célèbre, Emmanuel Coutinho, docteur de Coïmbre (1760). Voir Hurter, A’omenclator, t. il, col. 1287. Nommons encore parmi les théologiens Jean-Baptiste Lezana († 1659), François de Bonne-Espérance († 1677), Raymond Lumbier († 1661), André Lao († 1675). Philippe llecquet, médecin fameux, puis carme, étudia la médecine dans les rapports avec la morale (1727). En fait d’exégèse, Thomas Beaux-Amis If 1589) et Jean de Sylveira († 1687) soutinrent brillamment le bon renom de l’ordre. Louis Jacob († 1670) et Cosme de Villiers († 1758) se distinguèrent en bibliographie. Parmi les historiens il faut citer Théodore de Saint-René († 1728) avec sa Justification de l’Église romaine sur la réordination des Anglais épiscopaux. Gabriel Pouillard († 1823) était de son temps un archéologue et numismate distingué.

VIII. Etiues chez les carmes déchaussés.

La réforme de sainte Thérèse, pour empêcher le retour des abus résultant de la fréquentation des universités, défendit à ses religieux de suivre les cours. Dès lors le terrain cultivé par les savants de l’ordre se trouva forcément restreint. Les carmes déchaussés ont fourni cependant des ouvrages de première valeur ; l’espace dont nous disposons nous permet seulement de nommer les plus excellents. Citons d’abord, en philosophie, les productions du collège d’Alcala de Ilénarès (Complutenses). Le traité de logique parut en double, d’abord par Diego de Jésus († 1621), ensuite par Michel de la Sainte-Trinité († 1661). Antoine de la Mère de Dieu (7 1641) écrivit tous les autres traités à l’exception de ceux De principio individuationis, De essentia et De cœlo, qui ont pour auteur Jean de l’Annonciation († 1701) ; celui-ci revisa en outre tout l’ouvrage et composa le Arlium cursus ad breviorem formant collectus (1669). Chaque question, avant d’être revêtue de l’iniprimatur, était soumise à l’examen et à la discussion de tout le collège. Les savants religieux voulaient garantir l’unité de l’ouvrage et l’accord le plus parfait de leur enseignement, même dans les moindres chi avec la doctrine de saint Thomas. Si l’on ne pouvait s’accorder, la question (’tait décidée par vote. Aussi les Complutenscs, de même que les Salmanticense » , qui leur font suite, représentent-ils bien moins les opinions des différenls auteurs que la doctrine oflicielle de l’ordre. Le cours de théologie de Salamanqne fut publié en 12 vol- (édit. Palmé, 20 vol., 1870-1&63). Jamais saint

Thomas n’eut des commentateurs plus fidèles. ouvrage immense, dont la publication prit soixan onze contredit pas une seule fois

premiers volumes (Palmé, t. i-iv), contenant les traités De Deo, D<- Trimtate <-t De angelu, sont de la plume d’Antoine de la Mère de Dieu, le même qui eut une si grande part dans la composition du Cours de philosophie d’Alcala. Le |U « et le iv (t. v-VUl), De ulthnu fine et /*, - ârtulibtu el /( « . « iii*, ont pour auteur Dominique de Sainte-Thérèse [f 1654) ; le v « jusqu’au xi « (t. ix-xvin). De gratia, De virtutibus theologicit, De incarnalione. De sacramentis et De eucliaristia, sont de Jean de l’Annonciation 17 1701 1 ; le dernier, qui traite du sacrement de pénitence, fut écrit en partie (Palmé, t. xix) par Antoine de Saint-Jean-Baptiste (7 1699), en partie (t. xx) par Alphonse des Anges (7 1724) et en partie par François de Sainte-Anne (7 1707). Paul de la Conception (y 1726) publia à l’usage des étudiants un abrégé de tout l’ouvrage.

Le collège de Salamanque publia aussi un cours de théologie morale. Saint Alphonse trouve que les Salmanticenses sont parfois un peu trop faciles ; d’autres critiques leur ont reproché de ne pas toujours rapporter exactement les opinions des auteurs qu’ils citent. A part ces réserves, les Salmanticerises prennent place parmi les plus grands moralistes qui aient jamais existé el c’est à juste litre qu’ils sont en grand honneur à Rome. Le i" volume traite des sacrements en général et en particulier ; il est de François de Jésus-Marie (-J-1677). La 4e édition de ce volume (Madrid, 1709) est corrigée conformément aux décrets d’Innocent XI et d’Alexandre VU. Joseph de Jésus-Marie a laissé en manuscrit un supplément sur la bulla cruciata, qui fut publié par Antoine du Saint-Sacrement. Le 11e volume, par André de la Mère de Dieu (7 1674), contient les traités De ordine, De malrimonio et De censuris. Le même auteur écrivit les deux volumes suivants, De jusiitia et De statu religioso, avec toutes les matières connexes. Le v « volume, composé par Sébastien de Saint-Joachim (7 1714), contient le traité De principio moralitatis et les préceptes de la première table ; les autres commandements et le traité De bene/iciis ecclesiasticis forment le vie et dernier volume, commencé par le même, et achevé par Alphonse des Anges, celui qui mit la dernière main au cours de théologie dogmatique.

Il serait impossible d’énumérer ne fût-ce que les principaux auteurs carmes déchaussés, qui ont cultivé la philosophie et la théologie. L’érudition et la solidité de leurs ouvrages ont toujours été reconnues par les juges les plus compétents. Citons, en philosophie, le P. Biaise de la Conception (7 1694) ; sa Metap/tysica forme le v « volume de l’édition des Complutenses faite à Lyon ( 1 65 1 - 1 G68 1. Citons encore la Summa pbilosopliise selon la méthode de saint Thomas du P. Philippe de la Sainte-Trinité († 1671), ouvrage en 4 in-fol. ; non moins importante est la Summa tbeologica du même auteur, 5 in-fol. Les travaux du P. Charles de l’Assomption sur la Scientia média et la Pracdeterminatio plujsica sont restés célèbres. Contentons-nous de rappeler encore les nombreux traités de théologie et de philosophie du P. Ferdinand de Jésus (7 1644), ainsi que les noms du P. Dominique de la Sainte-Trinité (7 1687), de Frédéric de Jésus († 1788), d’Emmanuel de 1 sus t et de Libère de Jésus (1713). Les traités classiques du P. Théodore du Saint-Esprit (7 1701. De indulgentiis et jubilmo, font autorité dans cette matière. Parmi les canonistes, bornons-nous à nommer Antoine du Saint-Esprit (évêque d’Angola, 7 1671 u qui écrivit des traités très estimés sur le droit canon et les privilèges d< s r. ligieux. De nos jours le P. Raphaël de Saint-Joseph , y 1886] publia, entre autres ouvrages théologiques, un traité de grande valeur. De conscientia. Le P. Ange du Sacré-Coeur composa un Monnaie juris commums re-