Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1877
1878
CASUISTIQUE — CATÉCH1


la morale ou éthique naturelle. En mêmi U mps, par ion pour le principe d’autorité el pour le catholicisme, la casuistique protestante rejetait toul reo aux di ecclésiastiques ou au suffrage des théolo giens, dénonçai ! toul u sage du probabilisme et réprouvait la casuistique catholique comme opposée i l’esprit évangélique. < lh roe le piétisme protestant,

utenant la prédominance d’une religiosité sentimentale dans ta question de la foi et dans toute la conduite chrétienne, ne fut point sans contribuer au discrédit de la casuistique au sein du protestantisme-Dôllingeret Reusch, Gesckichte der Moralstreitigkeiten, Kordlingen, 1889, t. i. p. 25 sq. ; Sieffert, dans l’article Kasuistik de la Realencycklopâdie fur protestaniUche Théologie und Kirche, 3e édit., Leipzig, 1901, t. x, p. 119 sq. En dehors de quelques écrits de Luther, Calvin et Mélanchthon, nous mentionnerons comme principaux ouvrages de la casuistique protestante : Henri Alsted, Theologia casuum, Hanovre, 1021 ; Summa casuum, 16-13 ; Amesius, De conscientia elejus jure rel casibus libri quinque, Amsterdam, 1630 ; édit. allemande, Nuremberg, 1654 ; Frédéric Balduin, Casus conscientise, 1628 ; Schmid, Collegium casuum conscientise, 1634 ; Kester, Theologia casuum conscientise, 1658 ; Hall, évêque anglican de Norwich, Resolutions and décisions of divers partical cases of conscience, 2e édit., 1650 ; Dannhauer, Thelogia conscientiaria, 1679 ; Osiander, Theologia casualis, 1680 ; Olearius, lntroductw in theologiam moralem et casuislicam, 1694 ; Gotthold, Manuale casuisluum, 1797.

Un théologien et profes=eur en droit canon, le P. Georges Pirot, S. J., pour répondre aux Lettres provinciales de Pascal, publia une Apologie pour les casuistes contre les calomnies des jansénistes, Paris, 1657 ; Cologne, 1158. Elle était maladroite et donnait gain de cause à Pascal. Aussi souleva-1-elle une tempête. Elle lut dénoncée par les curés de Paris et de Rouen, condamnée par plusieurs évêques, notamment | ar celui de Tulle, Lettre pastorale censurant l’Apologie pour les casuistes, in-4°, 1658, et celui de Lisieux, Censure de l’Apologie pour les casuistes, in-4 », 1659. La Sorbonne la censura, le 16 juillet, et l’Inquisition romaine, le 21 août 1659. Cf. Reusch, Der Index, t. ii, p. 486. Pour l’apologie générale de la casuistique, outre les ouvrages spéciaux qui seront indiqués aux deux questions connexes du probabilisme et de la morale des jésuites, et les afiirmations générales des théologiens moralistes sur l’étude de la théologie pratique, comme S. Alphonse, Theologia moralis, t. VI, n. 628, l’on peut particulièrement consulter : Hogan, h’tudes du clergé, trad. Boudinhon, Paris, 1901, p. 268 sq. ; Brunetière, Une apologie de la casuistique, dans ta Revue des Deux Mondes du 1° janvier 1885, p. 200 sq. ; Linsenmann, Untersuchungen ùber die Lehre von Geselz und Freiheit, dans Tùbinger theologische Quartalschrift, 1871, p. 242 sq., apologie où se mêlent quelques reproches ; Lehmkuhl, Die katholische iloraltheologie und das Sludium dersellen, dans Stimmen a"* Maria Laach, 1901, p. Il sq. ; Id., Die Moraltheologie und’lie Eritik ihrer Méthode, ibid., p. 275 sq. ; Mausbach, Die katholische Moral, ihre Methoden, Grundsàtze mal Aufgaben, 2’édit., Cologne, 1902 ; Id., Die ullramontan Mural oacli Graf Paul von Hœnsbrœcli, Rrrlin, 1902 ; Meyenberg, Die katholische Moralals Angeklagte, Stanz, 1901 ; Miiiiir, i.<c die katholische iloraltheologie reformbedurftig î Fulda, 1902 ;.1. Haring, Die Casuistik m der Moralthéologie, dans Limer theologisch pratische Quartalschrift, 1898, ]i. 596 sq. ; et l’art. Casuistik, dans le Kirchenlexikon, 2- (’dit., Kribiiurg-en-Hrisgau, 1883, t. II, col. 2035-3044. Voir aussi Reusch, Der Index der verboteru Bonn, tst<5, t. ii,

p. 809-819. E. DUBLANCHY.

    1. CATAPHRYGIENS##


CATAPHRYGIENS. Voir MONTAHISMB.

    1. CATÉCHÈSE##


CATÉCHÈSE. - 1. Pendant les deux premiers siècles. II. Du commencement du ui 1 siècle à la fin du v ». III. A partir du vie siècle.

I. Pendant les DEUX PREMIERS SIECLES.

1° Notion.

— Le mot Citti’Chese. y.aTLyr.Ti ;, vient du Verbe y.x-r, yéu> qui signifie, proprement, retentir, faire retentir, et. au fig.ré, enseigner de ive voix, instruire oralement, la parole du maître servant d’écho à l’interrogation du disciple, et la réponse du disciple à la question du

maître. C’est dans ce dernier v ri vains du Nouveau Testament, saint Luc et saint Paul ont employé le verbe x « T » ix « tv. D’aj iii,

i">. en effet, Apolloi était /%-.i./

mit Lue compose Bon Evangile pour rappeler ix

Théophile ce qu il a déjà appris,

Luc, i, ’». Saint Paul parle dans 1 fcxx) rp{a pour instruire

va LaTr.yr.’Tw. I Cor.. XIV. 19, et fut que celui qui

instruit, À xarq^oâucvoc, communique avec celui qui le catéchise, ta I. ?.-.< -/<L.- :. Gal., i. 6. De là. chei les

mploi du mot -/arZ/rT. :, et’lie/

latins du mot catechesis, pour désigner soit l’action « I enseigner soit l’enseignement lui-même ou son objet M.iis avec l’organisation du catéchuménat, ce terme prend un sens plus précis et plus restreint : il s’applique tout particulièrement à l’enseignement oral qui sert de préparation à la réception du baptên qui, par suite, ne s’adresse qu’à des non initiés. Cf. Crocquet, Catéchèses christiana, Douai, 1574, p. 5 ; Witfelt, Theologia catechetica, Munster. 1056, p. 2 ; Gilbert, Christiana catecheseos historia, Leipzig, 1836, t. i, p. I sq. ; Zezschwitz, System der clirisU. KatecUetik, Leipzig. 1863, t. I, p. 17 sq.

La catéchèse apostolique.

La marche à suivre dans l’évangélisalion avait été nettement indiquée par Xotre-Seigneur : Enseignez, avait-il dit ; c’était le premier pas à faire. Quiconque ajoutait foi à la parole de l’apôtre recevait le baptême et devenait chrétien. Les apôtres prêchent d’abord, baptisent ensuite. Saint Léon le Grand a pu dire avec raison que c’est conformément à la prescription des apôtres que les élus sont préparés au baptême par un enseignement répété. Epist., xvi, 6, P. L., t. i.iv, col. 702. Mais qu’enseignaient les apôtres ? Quel fut l’objet de la catéchèse apostolique ! Cet objet variait forcément selon les auditeursauxquelsons’adn

A l’égard des juifs, par exemple, tout le débat se bornait à savoir si Jésus était vraiment le Messie annoncé, s’il était Dieu. C’est ce qui explique le discours prononcé par saint Pierre après la descente du Saint-Esprit :

Jésus de Nazareth a été un homme autorisé de Dieu par les merveilles, les prodiges et les miracles que Dieu lui a donné de faire parmi vous. Vous l’avez crucilié’. Mais Dieu l’a ressuscité selon la prophétie de David, quand il disait au Seigneur : i Vous ne laispas mon âme dans le tombeau ; vous ne permettrez pas « que votre saint voie la corruption, i lies fin res, qu’il me suit permis de vous dire hardiment de David qu’il est mort, qu’il a été enseveli et que son sépulcr. parmi nous jusqu’à ce jour… Dans sa connaissance de l’avenir, c’est de la résurrection du Christ qu’il a parlé, en disant qu’il n’a pas été laissé dans le tombeau et que sa chair n’a pas éprouvé la corruption. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité, nous en sommes tous témoins… David n’est pas monté au ciel… Que toute la maison d’israél sache très certainement que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucilié. » Act.. il. ij36. La plupart des auditeurs demandant ce qu’ils avaient à faire, Pierre leur répondit : « Faites pénitence et sovez baptisés au nom de Jésus-Christ pour obtenir la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. « Ibid. Auprès des Juifs de la diaspora, dans la synagogue des affranchis de Rome, des C>r< n des Alexandrins, des Ciliciens, des Asiates, saint Etienne va plus loin : il exalte Jésus au-dessus de Moïse ; il déclare sa doctrine indépendante des rites et des | criptions de la loi, ce qui est le congé donné à l’ancienne alliance. Devant ses juges, il s’écrie : I dures, incirconcis de cour et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit-Saint, vous aussi, tout comme vos pères. I Act.. vi-vn. Ces quelques indications suffisent déjà à caractériser la catéchèse apostolique auprès des juifs. Mais l’Épttre aux Hébreux est plus explicite. Son auteur distingue entre le lait qu’on ne donne qu’aux