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CERTITUDE — CESAIRE D’ARLES


spéciale de Dieu, en avoir la certitude avant qu’ils soient réalisés. Voir Espérance.

XII. La certitude et la conscience. — Enfin, passant de l’ordre dogmatique à l’ordre moral, la théologie exige que tout homme, pour produire un acte honnête, ait auparavant la certitude morale de la licéité de cet acte, c’est-à-dire une assurance qui exclue toute crainte prudente de mal faire. Il est manifeste, en effet, que si l’on posait un acte que l’on aurait des raisons plausibles de suspecter, on accepterait par là d’une façon au moins implicite le mal qui pourrait y être contenu, et cette acceptation serait un péché.

XIII. La certitude morale. — Nous sommes ainsi amenés à la certitude morale. Cette dénomination recouvre plusieurs états d’âme ; deux en particulier. On entend souvent par certitude morale la grande prohabilité dont nous avons parlé plus haut et pour laquelle nous avons renvoyé à l’art. Probabilité. On entend aussi ce mot de la certitude relative aux choses de l’ordre pratique, aux vérités qui concernent la conduite morale. La première certitude est appelée morale, pour atténuer ce qu’il y a de trop absolu dans le mot « certitude », et montrer qu’elle n’est pas pleinement basée sur l’évidence objective, et qu’elle puise toute la force de son assurance sur la détermination de la volonté, venant compléter ce que les motifs ont d’insuffisant. La seconde certitude peut être une vraie certitude fondée sur l’évidence complète. Elle n’en est pas moins dite « morale », parce qu’elle concerne les mœurs ; et cette appellation est légitime, soit à cause de son objet, soit à cause du rôle spécial que la volonté joue auprès des affirmations de cette catégorie. En effet, toute affirmation relative à l’ordre pratique et moral traite du bien, lequel, étant un objet de volonté, sollicite celle-ci, en sorte qu’il ne peut guère y avoir d’affirmation d’ordre moral qui ne soit accompagnée d’un consentement de la volonté. Ceci montre le caractère particulier des preuves d’ordre moral et les conditions qu’elles doivent réunir pour créer la certitude. « Elles doivent faire voir la vérité, et faire vouloir que la vérité soit. » Ollé-Laprune, La ceriilv. de morale, c. vii, § 3, 3=.’dit., Paris, 1898, p. 378. Tandis que les preuves mathématiques ou physiques, par exemple, sont complètes par la seule démonstration, celles-ci, pour produire tout leur effet, doivent joindre à la démonstration la persuasion ; elles doivent éclairer l’esprit, et ébranler la volonté. Si elles éclairent l’esprit s.ms vaincre la volonté, celle-ci résistera, réagira sur la pensée, détournera l’attention, soulèvera des objections, empêchera l’assentiment, et la certitude créée par l’évidence fera place au doute imposé par la volonté. « C’est une suite de la nature des vérités morales que, la voulant rebelle ou insouciante, l’esprit puisse échapper à leurs prises par quelque endroit. Il trouve toujours des difficultés dont il profite, des obscurités dont il tire parti, des apparences de raisons contraires qu’il exploite. » Ollé-Laprune, ibid., p. 389. Ce rôle de la

nté qui, lorsqu’elle est entraînée, complète l’effet de

la preuve et mène I. me à l’action ; lorsqu’elle est

rebelle, obscurci ! la lumière de la preuve et en paralyse

particulierà la certitude des choses pratiques,

la distingue et donc justifie le nom de « morale » qui

nui.

ulule, 2 in-8-, Paris, Ihhi ; Va tête et le

I : oilé-Lai """’/" ; " ; te temps

l’I ; i l*i dit. Parii. » i.i, >i Brochard, ’Paris, 1ss7 ; li. I’. Schwalm, te dog 1899 ; H. Mercier,

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dioii d’affirmer, Paiis, MOI, .i

croyance, trad. G. Art, avec la préface de M. Rrnnetière, Paris, s. d. ; les discours de M. Brunetiére sur le Besoin de croire, et sur les Raisons actuelles de croire.

A. Ciiollet.

    1. CERVANTES Gonzalve##


CERVANTES Gonzalve, théologien espagnol du xvi c siècle. Jésuite d’abord, il sortit de la Compagnie, et s’affilia à la province d’Andalousie de l’ordre de Saint-Augustin. On a de lui : 1° In librum Sapientix commentarii, et théorise studiosis særse Scripluræ et concionatoribus verbi divini peruliles ; prima pars octo priora capita compleclens, Séville, 1614 ; 2° Parecer de S. Augustin en favor de la concepeion purissinia de la virgen Maria madré de Bios, sin pecado original, en doze insignes lugares y principios theolôgicos del santn doetor, con respuestas a olros doze, al parecer encontrados en sus obras, Séville, 1618.

Moral, Catalogo de escritores agastinos Espaûoles, Portugueses y Americanos, dans La Ciudad de Diùs, 1898, t. xj.yi, p. 211-212 ; N. Antonio, Biblwthcca Hispana nova, t. i, p. 553 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 185.

A. Palmieri.

    1. CERVERA Pierre##


CERVERA Pierre, trinitaire, né à Valence, et mort à Messine en 1590. On a de lui : Observationes pietalis ac verilalis sacrosanctee catholiese et apostolicæ liomanse Ecclesiee quibus prarilatis et falsilalis nunc temporis hseretiese dolus algue assiduum hæreticorum venenum insanabile liquido detegitur ad modum brevis commentarii ut omnium manibus deferri commode valcat, Bruxelles, 1595.

Figueras Carpi, Chronicon ordinis sanctissimx Trinitatis, Vérone, 1645, p. 251 ; Possevin, Apparatus sucer, Venise, 1606, t. iii, p. 45 ; Antonin de l’Assomption, Diccionario de escritores trinitarios de Espana y Portugal, Rome, 1898, t. i, p. 150-151.

A. Palmieri.

    1. CÉSAIRE D’ARLES##


1. CÉSAIRE D’ARLES. - I. Vie. II. Œuvres : 1° Discours ; 2° Traités ; 3° Actes canoniques. III. Doctrine : 1° Trinité ; 2° Incarnation ; 3° le Saint-Esprit ; 4° anges et démons ; 5° la foi ; 6’1 les symboles de Césaire ; 7° le péché originel et la grâce actuelle ; S" la grâce sanctifiante et les péchés actuels ; 9° suites et remèdes du péché actuel ; 10° vertus et vices ; 11° les sacrements. IV. Conclusion.

Dans tout cet article, il est renvoyé aux serinons placés par les bénédictins dans l’appendice des sermons de saint Augustin, dans leur édition, t.v b, P. L., t. xxxix. Les renvois sont faits d’après M igné et l’indication col. sans tomaison s’applique à ce t. xxxix.

I. Vie.

Césaire est né en 470 ou 471, sur le territoire de Chalon-sur-Saône, probablement dans un domaine rural. Ses parents devaient appartenir à uni.’bonne souche gallo-romaine, ainsi que le prouve toute son attitude : il s’oppose au peuple et lui parle comme n’en étant pas sorti. Nous ignorons si sa fortune patrimoniale (’lait grande ; en tout cas, ses parents disposaient d’un certain nombre d’esclaves, Vila, I, 5, P. L., t. lxvii, col. 1(103, et les affectus pristini, dont il parle à l’évéque de Chalon, ibid., col. 1003, semblent désigner une vie assez, large. A l’insu de ses parents, Césaire s’arrache à cette vie et va se jeter aux pieds de saint Silvesire, évéque de Chalon (484-526), en le conjurant de l’admettre dans son clergé. Césaire avait dix-huit ans et resta deux ans dans le clergé chalonnais, Enfin, il renonce à ses parents et à sa pairie et s’enfuit ; i Lérins, dont le monastère était alors dirigé par l’abbé Porcaire (Porcarius). Au bout d’un certain temps, il fui choisi comme cellerier. La rigueur de ses jeûnes l’affaiblit si bien que l’abbé (lui l’envoyer à Arles pour refaire sa

santé el consulter les médecins.

Il avait étudié a Lérins surtout les œuvres de saint

Augustin et celles du prédécesseur de Porcaire, Fauste,

devenu évéquede Riez en 160. il put suivre à Arles les

d’un rhéteur africain, Pomerius, et compléter sa