Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/512

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Paris, 1801. Ce roman chrétien placé dans le Nouveau Monde eut un succès prodigieux. Onze éditions, toutes corrigées, se succédèrent ; la douzième et définitive parut en 1805. Chateaubriand fut célèbre et même populaire. Sa manière et ses idées ne provoquèrent de critiques que de la part « de la queue de Voltaire », entre autres de M.-J. Chénier, Tableau de la littérature, et de l’abbé Morellet, Observations critiques sur le roman intitulé Atala, in-18, Paris, 1801. Cf. Mémoires d’outre-tombe, année 1801. Il est reçu chez Lucien Bonaparte, chez Mme Récamier, et il est comme le chef d’un groupe littéraire », qui comprend Fontanes, Ballanche, Joubert, Bonald, Bertin du Journal des Débats, etc., et qui se réunit chez Mme de Beaumont. C’est dans ce milieu et sous les yeux de Mme de Beaumont, à Savigny-sur Orge (Seine-et-Oise) qu’il revoit son livre. Il le refond en entier. Enfin, le Génie du christianisme est mis en vente, 5 in-8°, le 5e volume se composant exclusivement de notes et éclaircissements, le 24 germinal an X (14 avril 1802). L’ouvrage fut annoncé par Fontanes au Mercure, le 25 germinal, en un long article reproduit au Moniteur, le 28, jour de la promulgation du concordat. Le succès fut plus grand encore que pour Atala. Trois éditions parurent coup sur coup. En même temps, Chateaubriand — il avait repris son nom — devenait bien en cour, et Bonaparte, dont la politique était servie par cet ouvrage et que louent les préfaces de la 1re et de la 2e éditions, le nommait premier secrétaire d’ambassade à Rome, auprès du cardinal Fesch (1803). Mais Chateaubriand ne pouvait relever d’un autre : dès la fin de l’année il était en conflit de pouvoirs avec le cardinal, et il était nommé ministre de France dans le Valais. Il allait rejoindre son poste lorsque, le 21 mars 1801. il entendit crier dans les rues de Paris l’exécution du duc d’Enghien. Immédiatement il démissionna, prétextant la santé de Mme de Chateaubriand. Il se trouvait rejeté à l’opposition royaliste et à la vie littéraire. En 1806, préparant un poème épique en prose. Les martyrs, dont il avait le plan dans le manuscrit de Londres et qui devait prouver sa théorie du merveilleux chrétien (Génie du christianisme, IIe partie, l. IV), il voulut voir le pays où se déroulait la scène. Parti île Trieste le 1er août 1806, il visita la Grèce, l’Archipel, Constantinople, Jérusalem, Alexandrie et Carthage. Par l’Espagne, il était de retour à Paris le 8 juin 1807. Il y publiait aussitôt René ou les effets des passions, in-12, étude psychologique extraite de la IIIe partie du Génie du christianisme, dont elle constituait le l. IV, comme démonstration du l. III ou des passions. Au même moment, le 4 juillet 1807, rendant compte dans le Mercure, devenu sa propriété, du t. Ier du Voyage pittoresque et historique de l’Espagne, d’Alexandre de Laborde, 4 in-fol., 1807-1818, il attirait sur lui les foudres de Napoléon qui, de Tilsitt, lui enlevait le privilège du Mercure. Réfugié dans la petite maison de la Vallée-aux-Loups, près de Sceaux, il commençait ses Mémoires et achevait trois ouvrages, fruits de son voyage en Orient : 1° Les martyrs ou le triomphe de la religion chrétienne, 2 in-8°, 1809. très attaqués alors, mais défendus par G*** (Guizot) dans le Publiciste ; 2° Itinéraire de Paris à Jérusalem, 3 in-8°, 1811, d’une réelle exactitude, malgré la Critique d’un médecin italien résidant en Grèce, Aramiotii, Padoue, 1817, résumée dans les Annales encyclopédiques de Milan, 1817, t. i ; 3° Les aventures du dernier des Abencérages, qui ne devaient paraître que dans les Œuvres complètes, édit. de 1826, t. xvi. Le 20 février 1811, la 2e classe de l’Institut : Langue et littérature françaises, qui n’avait pas proposé le Génie du christianisme pour un des prix décennaux établis par le décret d’Aix-la-Chapelle, 24 fructidor an XII, 10 septembre 1804), appelait, sur un mot de Napoléon, Chateaubriand au fauteuil de M.-J. Chénier, mort le 10 janvier. Son Discours de réception, qui louait la liberté,

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qu’elle servitplusà la monarchie qu’une armé » 100 000 hommes. Sous La pn miére Restauration il publia se* Réflexion » politique » sur i/iwlaues jour et sur le* — ; v l 1.

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intérim, à la cour de Gand, il présenta au roi un l port sur l’état <le la France au iî mai 1815. Pendant

la deuxième Restauration jusqu’en 18-Ji, il figura parmi les chefs de la droite royaliste et des ulti india

que ses amis voudraient restaurer vers l’avenir. Pair de France, ministre d’État, il lance à propos du conllit entre la Chambre introuvable et le ministère Richelieu, la brochure : De la monarchie la i /tarte, in-8°, Paris, 1810. ou il affirme la responsabilitéministérielle et à la suite de laquelle il est prison titre de ministre d’État. Jusqu’en 1820. il continue son opposition aux ministères modérés en des Discours très étudiés, à la Chambre haute. En 1818. il fonde le Conservateur avec Ronald et Lamennais pour combattre la Minerve, organe des libéraux. Conservateur et Minerve disparaissent en 1820. quand est rétablie la censure. Apres l’attentat de Louvel, il publie des Mémoires sur le duc de Berry, sa vie et sa mort ln-18,

Paris, 1820. La droite, puis les ultras arrivant alors au pouvoir, Chateaubriand est quelques mois ambassadeur à Berlin, 1821, puis à Londres, 1822, Yillèle le lit adjoindre au ministre des affaires étrangères. Montmorency, auprès du congrès de Vérone. Chateaubriand y fut même un moment le seul représentant de la France. Avides pour les Bourbons de gloire militaire, Montmorency et lui engagèrent la France dans une intervention armée en Espagne, malgré Villèle.qui, l< K ibre,

appelait néanmoins Chateaubriand à succédera Montmorency aux affaires étrangères. Be tout cela. Chateaubriand lit un livre. Le congrès de Vérone, 2 in-8°, Paris, 18 : 18. Mais le 2 juin 1821, il était i congédié comme un domestique » par Villéle, avec qui il ne pouvait s’entendre. seju{ supérieur. Il mène des lors contre la droite et les u presque continuellement au pouvoir jusqu’en 1830, dans les rangs des modérés tout proche des libéraux, une opposition qui, pour se dire ministérielle, n’en fat moins funeste a la monarchie. Il entraîne avec lui le Journal’1rs Débat », de son ami Bertin. Il combat particulièrement pour la liberté de la presse. De 185 1830, il ne désarme que le temps du ministère M.utignac 2 janvier 1828-9 août 1829). Il accepte alors l’ambassade de Rome, près de Léon XII. Il ne rejoint poste qu’en septembre 1828, voit la mort de Léon XII, le conclave, l’avènement de Pie VIII. mais le 18 août 1820 adresse sa démission au nouveau ministre Polignac et rentre dans l’opposition. Après la révolution de juillet, il met son point d’honneur à défendre la dyn tombée, soutient devant la Chambre des pairs les droits du duc de Bordeaux, 7 août 1830, renon pairie,

10 août, refuse de servir la nouvelle monarchie. explique dans la brochure : Dr la restauration de la niouarrltie élective. in-8°, 1831, et proteste contre la proposition Raude et Briqueville dans cette autre brochure : De la nouvelle pmposition <iu bai. de Charles Xet de sa famille, in 8°, 1831. Aussi fut-il l’un