Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1771
1772
COORNIIERT — CORAN (SA COMPOSITION)

nées, en exerçant son métier de graveur. En 1572, par suite d’un changement de circonstances, il retourna en Hollande, où il s’occupa de brigandage et de piraterii Il s’attira par là la haine des pirates ou des Gueux marins, ce qui l’obligea à s’expatrier une seconde fois. Après la pacification de Gand, il retourna, en 1576, en Hollande, et s’établit de nouveau comme notaire à Harlem. Les disputes religieuses, auxquelles il se mêla, l’obligent à changer plusieurs fois de domicile. On le voit successivement à Gravenhage, à Delft et en dernier lieu à Gouda, où il meurt le 29 octobre 1590. Il publia plusieurs écrits : politiques, littéraires, théologiques et ascétiques.

Sur le terrain religieux, il prit une position personnelle, qui lui attira l’animosité et les persécutions des calvinistes hollandais : d’un côté, il rejette les prérogatives et l’autorité divine de l’Église catholique, et s’en sépare ; de l’autre, il ne voit ni dans Luther, ni dans Calvin, ni dans aucun des autres chefs des sectes protestantes le signe d’une mission divine ; il regarde comme des erreurs plusieurs de leurs doctrines, par exemple celle de la réprobation absolue. Voici les grandes lignes de son système religieux : la religion chrétienne a subi une profonde décadence ; il faut attendre que Dieu suscite de nouveaux apôtres, marqués du signe évident de la mission divine. Jusque-là il y a pour tous les chrétiens une sorte d’intérim et une phase de liberté ; il n’est nullement nécessaire de s’agréger à quelque communauté chrétienne ; lui-même mit ce principe en pratique : on peut cependant permettre aux faibles cette agrégation. Les prédicateurs doivent se borner à lire aux fidèles des passages de la sainte Écriture, sans y ajouter, de leur propre autorité, aucun commentaire. Il fut conduit à cette idée par le principe de la libre recherche qu’il défendit dans ses discours et ses écrits. Ces nouveautés déplurent aux calvinistes hollandais ; et il aurait souffert davantage de leurs persécutions, s’il n’eût été protégé par les princes d’Orange et par d’autres hauts personnages. D’ailleurs, il chercha toujours à défendre dans ses écrits la religion et la morale. Ces écrits, à l’exception de la traduction de l’Odyssée, ont été édités à Amsterdam en 1630 en 3 infol. avec sa biographie.

Van der Aa, Biographiseh Woordenboek der Nederlanden, 2e édit., t. iii, p. 214 ; Albcrdingk Thijm, Spiegel van Nederlandsche Letteren, Louvain, 1877, t. H, p. 124 ; Kirchenlexikon, 2’édit., t. vii, col. 1008-1010.

V. Ekmoni.

COPPOLA André, oratorien italien, mort en 1832. On a de lui : Morale sistema del beato Alfonso de Liguori discusso nella S. C. del Riti con autorità apostolica difeso dai quattro sillogismi del Signor canonico D. Gætano de Folgore che l’oppugnano, Naples, 1824.

Villarosa, Memorie degli scrittori filippini, Naples, 1837, t. i, p. 114-115 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 906.

A. Palmieri.

COPTES. Voir Égypte (Église d’).

COQUÉE Léonard, de l’ordre des augustins, né à Orléans, mort à Florence en 1615, célèbre par ses ouvrages de théologie et d’histoire, ayant pour but de défendre la papauté contre les calomnies et les attaques des protestants. Il a publié : 1° Commentaria in libros D. Augustini de civitate Dei, Paris, 1636 ; 2° Anti-Mornæus, id est confutatio mysterii iniquitatis, in quo elucidata historiæ veritate, Romani pontifices vindicantur ab adversarii calumniis, eorumque sacra auctoritas ac fides orthodoxa asseritur, Paris, 1613 ; Milan, 1616 ; 3° Apologia pro summis pontificibus, in qua eorum auctoritas, et a B. Petro continuata successio demonstratur, Milan, 1619 ; 4° Examen præfationis monitoriæ Jacobi I Magnæ Britanniæ regis præmissæ apologiæ suæ pro juramento fidelitatis, in quo examine et ipso, regis apologia refellitur, et summorum pontificum brevia ad catholicos Anglos missa defenduntur, Fribourg, 1610.

Elssius, Encomiasticon augustinianum, p. 429 ; Ossinger, Bibliotheca augustiniana, p. 259-260 ; Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon, t. i, col. 2083 ; Torelli, Secoli agostiniani, Bologne, 1678, p. 373 ; Lanteri, Postrema sæcula sex religionis augustinianæ, t. ii, p. 330 ; Cruseni, Pars tertia Monastici augustiniani, p. 717 ; Hurter, Nomenclator, t. i, p. 159

A. Palmieri.

COQUELIN François, religieux feuillant, né à Salins en Bourgogne, mort à Pérouse en 1672. Il embrassa la vie religieuse en 1623 au monastère de Sainte-Pudentienne de Rome et reçut le nom de Saint-Nicolas. Après avoir été procureur de son ordre en cour de Rome, il fut élu, en 1654, supérieur général pour succéder au cardinal Bona. A la fin de sa vie, il se retira au monastère des feuillants de Pérouse. Il est auteur d’une vie de saint Claude : Compendium vitæ et miraculorum S. Claudii, in-8°, Rome, 1652.

Ch. de Visch, Bibliotheca scriptorum ord. cisterciensis, in-4°, Cologne, 1656, p. 111 ; [dom François, ] Bibliothèque général écrivains de l’ordre de S. Benoit, in-8°, Bouillon, 1777, t. i, p. 216.

B. Heurtebize.

CORAI DIAMANTIOS, un des savants et littérateurs les plus illustres de la Grèce moderne, dont le rôle a été considérable dans la renaissance politique et littéraire de sa patrie. Né à Smyrne le 27 avril 1748, il est mort à Paris en 1833. Dans la liste de ses nombreux écrits, on trouve quatre ouvrages de théologie : 1o Ὀρθόδοξος Διδασκαλία εἶτουν σύνοψις τῆς χριστιανικῆς θεολογίας παρὰ τοῦ σοφωτάτου καὶ πανοσιωτάτου ἐν ἱερομονάχοις Κυρίου Πλάτωνος, Leipzig, 1782 ; Corfou, 1827 ; Munich, 1834 ; Athènes, 1837 ; c’est la traduction grecque du fameux catéchisme orthodoxe du métropolite Platon ; 2° Σύνοψις τῆς ἱερᾶς ἱστορίας καὶ τῆς κατηχήσεως, Leipzig, 1782 ; Venise, 1834 ; 3° Συμβουλὴ τριῶν ἐπισκόπων, ἐπισταλεῖσα κατὰ τὸ 1553 ἔτος πρὸς τὸν Πάπαν Ἰούλιον τὸν Γʹ, μεταφρασθεῖσα ἀπὸ τὴν λατινικὴν γλῶσσαν, καὶ μὲ σημειώσεις ἐξηγηθεῖσα, Londres (Paris), 1820 ; 4° Συνέκδημος ἱερατικὸς περιέχων τὰς δύο πρὸς Τιμόθεον καὶ τὴν πρὸς Τῖτον ἐπιστολὰς τοῦ Ἀποστόλου Παύλου μὲ δύο κοινὰς μεταφράσεις καὶ ἐξηγήσεις διεξοδικάς, Paris, 1831. Les Grecs lui reprochent d’avoir donné le mauvais exemple de traduire en langue vulgaire les livres de l’Écriture sainte et d’avoir, dans ses explications, nié la hiérarchie en mettant sur le même pied d’égalité les évêques et les prêtres.

Autobiographie de D. Koraï, Paris, 1833, réimprimée par J. Rota dans l’Ἀπάνθισμα Ἐπιστολῶν Ἀδαμαντίου Κοραῆ, Athènes, 1841, t. ii, p. 1-22 ; Nouvelle biographie générale, Paris, 1856, t. xi, p. 776-769 ; Goudas, Βίοι παράλληλοι τῶν ἐπὶ τῆς ἀναγεννήσεως τῆς Ἑλλάδος διαπρεψάντων ἀνδρῶν, Athènes, 1870, t. ii, p. 81-122 ; Sathas, Νεοελληνικὴ φιλολογία, Athènes, 1868, p. 662-672 ; Λεξικὸν ἐγκυκλωπαιδικόν, Athènes, 1893-1894. t. iv, p. 768-775. Les meilleurs travaux sur la vie et les œuvres de Coraï sont ceux de Mamoukas, dans Τὰ μετὰ θάνατον εὐρεθέντα συγγράμματα Α. Κοραῆ, t. i, p. ζʹ-ξζʹ. et la biographie très détaillée de D. Thérianos, Διαμάντιος Κοραῆς Trieste, 1889, t. i ; 1890, t. ii, iii.

A. Palmieri.

CORAN. On étudiera successivement sa composition, sa théologie et sa réfutation par des chrétiens.

I. CORAN. SA COMPOSITION. — 1. Recension. IL Chronologie. III. Sourates de La Mecque et de Médine. IV. Variantes. V. Influences païennes. VI. Influences judéo-chrétiennes.

I. Recension du Coran.

On trouve chez les principaux historiens et traditionnistes arabes, notamment chez Bokhari, Tabari, Mas’oudi, Suyouti, Tirmidi, la mention de certains faits relatifs à la recension du texte coranique. De ces renseignements résulte le récit suivant :

Du vivant de Mahomet et de son premier successeur