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DIVINATION

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nation et la science des présages chez les Chaldéens, in-8", Paris, 1875, p. 1-75 ; Hopf, Thierorakel, in-8< Stuttgart, 1888, p. 4sq. ; Maspero, op. cit., 1. 1, p. 777 sq. ; P. Lagrange, Études sur les religions sémitiques 2° édit., Paris. 1905, p. 232-240.

) ! . Il y avait aussi des devins et pythonisses chez les I *li il is tins qui les consultaient souvent pour connaître l’avenir, et savoir quel parti il leur fallait prendre dans les circonstances graves et difliciles. I Reg., vi, 2-10 ; Is., ii, 6.

i. Les Juifs, si enclins à l’idolâtrie et si portés à se conformer aux mœurs des peuples, leurs voisins, ne pouvaient manquer, malgré les prohibitions de la loi, N’uni., xxiii, 23 ; Lev., xix, 26, 35 ; xx, 6 ; Deut., xviii, 10-li, et les objurgations des prophètes du vrai Dieu, d’avoir une grande confiance aux devins. Le roi Saiil lui-même alla consulter la pythonisse d’Endor, pour apprendre d’elle quelle serait l’issue de la guerre qu’il avait entreprise. I Reg., xxvui, 7, 21. Il n’eut que trop d’imitateurs, surtout sous les règnes d’Achaz et de -Manassé. III Reg., xx, 33 ; IV Reg., ix, 22 ; xvii, 17 ; xxi, 6 ; II Par., xxxiii, 6 ; Is., iii, 3 ; viii, 19 ; xix, 3 ; XXIX, 4 ; Ose., iv, 12 : Mich., v, 11. Josias se distingua par son zèle à chasser les devins que ses prédécesseurs avaient favorisés. IV Reg., XXIII, 24. Après la captivité, ils semblent avoir disparu. La Bible, du moins, D’en fait plus mention à partir de cette époque.

5. Chez les Grecs, malgré leur haute culture intellectuelle et leur connaissance de la philosophie, les devins n’étaient pas moins nombreux que chez les peuples de l’Orient. La diversité des noms qu’on leur donnait, montre l’infinie variété des moyens dont ils usaient pour tromperies foules qui accouraient vers eux, et le rôle considérable qu’ils jouaient dans la société. On les appelait, aù’yo’jpe ; , oltovurrai, oiwvou.av :  ; - :  ; , oitovonôXoi, cit( » voi-LÔ710t, oi 67t’oîcovo’. ; Upctc. C’étaient principalement lesprêtres etles prêtresses d’Apollon qui faisaient profession spéciale de prédire l’avenir. L’oracle de Delphes est trop connu pour qu’il soit besoin d’insister sur ce sujet ; mais il y avait, en outre, une multitude de devins inférieurs, charlatans, diseurs de bonne aventure, ou donneurs d’horoscopes. Cf. Platon, De republica, il ; Leg., xi ; Hérodote, Hist., iv, 67 ; Xénophon, Entretiens mémorables, 1, 13 ; Artémidore, Oneirocritic, in-8°, Venise, 1758 ; 2 in-8°, Leipzig, 1805 ; Westermann, Scriptores rerum mirabilium grseci, in-8°, Brunswick, 1839 ; Schell, De Tiresia, Grœcorum vate, quotquot reperiri potuerunt fontes et dicta, in-8°, 1851, dans Archiv fur Philologie, t. xvii, p. 54-100 ; Journal des savants, 1853 ; Bouché-Leclerq, Histoire de la divination dans l’antiquité, 4 in-8°, Paris, 1882, t. iii, p. 39-84, 208-270 ; Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités, 8 in-fol., Paris, 1877-1909, t. il, p. 310316.

6. Parleur crédulité et la confiance qu’ils accordaient aux devins, les Romains n’étaient inférieurs ni aux Grecs ni aux peuples anciens de l’Orient. Les augures étaient chargés de prendre les auspices, c’est-à-dire d’interpréter les signes par lesquels on supposait que la divinité faisait connaître sa volonté. Le mot auspices vient de avis et de spicere, observer les oiseaux. Augure, augur ou avigur, a, à peu près, la même étymologie : avis et le verbe archaïque gurere. Ces auspices, ou manifestations des vouloirs divins, étaient groupés en plusieurs catégories : a) Les auspices célestes, ou phénomènes météorologiques, surtout ceux qui se rapportaient à la foudre et au tonnerre, que l’on considérait comme les paroles ou les réponses de Jupiter. Si l’éclair se dirigeait de droite à gauche, c’était mauvais signe ; mais s’il allait de gauche à droite, on pouvait se réjouir et être sur du succès. Le signe était très favorable, si l’éclair se produisait par un temps serein. C’était, alors, ce que les pontifes de la science sacrée,

interprètes de Jupiter, appelaient Yauspicium maximum, l’auspice par excellence. — b) Les auspices tirés de l’examen des animaux, surtout des oiseaux, et, parmi eux, principalement de ceux qu’on appelait aves augurales : par exemple, l’aigle, ou le vautour, oiseau de Jupiter ; la chouette, oiseau de Minerve ; le pivert, oiseau de Mars. On observait surtout avec soin leur vol ou leur cri. — c) Les auspices tirés des poulets sacrés, auspicia ex tripudiis. Ceux-ci présentaient L’avantage d’être toujours à la disposition de ceux qui voulaient les consulter. Une armée romaine n’entrait jamais en campagne, sans emporter, dans ses bagages, un bataillon de poulets sacrés destinés aux auspices. Le général les consultait avant de livrer bataille, ou de s’engager dans un défilé. S’ils dévoraient leur nourriture avec avidité, c’était lion signe. Mais tout était à craindre, s’ils montraient de la répugnance pour les aliments, etc.

La connaissance de ces nombreux auspices formait une vaste science, subtile et minutieuse, une sorte de jurisprudence sacrée, placée sous la sauvegarde du collège des augures, vu sou extrême importance pour le bonheur des individus, et les intérêts supérieurs de l’État. Les Romains, en effet, n’entreprenaient rien, d ms la vie publique comme dans la vie privée, sans consulter les dieux, c’est-à-dire sans prendre les auspices. Le sort de l’État et des particuliers semblait dépendre du soin apporté à examiner ces signes de la destinée, et de la manière de les comprendre. Nihil belU domique, nisi auspicato, disait Tite-Live, Hist., l. I, 36. Cf. Cicéron, De divinalione, I. I, 16.

Ce collège des augures, augures publici poptdi ro>nani Quiritimn, était l’un des plus anciens collèges sacerdotaux de Rome. Les recueils des lois, des formules à réciter, du cérémonial à suivre, des solutions intervenues dans les divers cas, formaient une collection volumineuse de livres rédigés par les augures, et conservés précieusement dans les archives de leur collège. Ces recueils subsistaient encore au temps de Sénèque-Cf. Regell, De augurum publicorum libris, in-8°, Breslau, 1878. Cicéron qui ne croyait pas à cette science occulte, et qui la considérait comme une pure jonglerie, en montre l’inanité et le ridicule, dans son traité De divinatione, I. I, 2, 40, 47 ; l. II, 38, etc. Il était cependant augure lui-même. Aussi, par une suprême contradiction de son esprit sceptique, parle-t-il, dans un autre de ses écrits, de cette dignité, comme de l’une des plus éminentes de l’État, et il veut que la divination soit maintenue dans la République, et universellement respectée. De legibus, ni, 8. Cf. De republica, 11, 9 ; De natura deorum, I, 15 sq., 47 ; II, 3, i : Horace, Carm., 1, 7, 27 ; III, 8, 27 ; Varron, De lingua latina, l. V, 33 ; l. VI, 83 ; Valère Maxime, De dictis et factis memorabilibus, l. II, 1 sq. ; Denys d’Haï icarnasse, Antiquités romaines, 1. 11, 22, 64 ; l. III, 6972, 3 in-fol., Paris, 1807 ; Tacite, Annal, l. XI, 27 ; De moribus Germanorum, 10 ; Juvénal, Salir., X, 366 ; Tite-Live, Hist., l. I, 18 ; l. IV, 4 ; l. X, 6 ; l. XXVI, 41 ; Suétone, Oct., 7, 93 ; Ovide, Métam., V, 549 ; Plutarque, Quæst.mor., 72 ; Dion Cassius, Hist. rom., l. XXXIX, 17 ; l. XLII, 21 ; 1. XLVII1, 36, 54 ; l. XLIX, 16, 3 in-8°, Paris, 1852 ; Manutius, De auspiciis, dans Sallengre, Novus thesaurus antiquilatum romanarum, 3 in-fol., La Haye. 1716-1719, t. I, p. 805 ; Mascov, De jure auspiciiapud Romanos, 3 in-4°, Leipzig, 1721, 1874, t. i, p. 41 ; Rubino, De augurum et pontificum apiul lieteres romanos numéro, in-8°, Marbourg, 1852 ; Maronski, De augurions romanis, in-8 », Neustadt. 1839 ; Lange, Rœmische Alterthùmer, in-8°, Berlin, 1876 ; Mommsen, Handbuch der rôm. Altert humer, 2 in-8°, Leipzig, 1871-1874 ; Marquardt, Rœm. Alterthumer, (i in-8", Leipzig, 1885, t. iv, p. 346 sq. ; Bouché-Leclerq, Histoire de la divination dans l’antiquité, 4 in-8°, Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.