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ÉZÉCHIEL (LIVRE D’J

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lation. » Voir R. Cornely, Inlrodiidio, Paris, 1897, t. II, 2, p. 287, 11. 3 ; G. Wildeboer, De la formation du canon de l’Ancien Tcstunicnt, trad. franc., Lausanne, s. d., p. 10. — Bible grecque : lEZElvIIIA (7rpo ?f|Tf, ;, Alexandrinus).’E'^s/.i/, ), : Grégoire de Nazianze, Carm., I, 12, P. G., t. XXXVII, col. 472 ; pseudo-Athanase, Synopsis, P. G., t. xxviii, col. 283. Placé quelquefois après Daniel : Méliton de Sardes, cf. lùisèbe, H. E., IV, 2C, P. G., t. XX, col. 397 : Origène, In ps. i, P. G., t. XII, col. 1084.— Bible latine : Ezcchiel (S. Hilaire de Poitiers, In psalmos, pvoL, 15, P.L., t. IX, col. 214 : EzekU’l). Quelejnes catalogues le placent aussi après Daniel : S. Hilaire, ibid., loc. cit. ; S. Augustin, De doctiina christiana, ii, 8, 13, P. L., t. XXXIV, col. 41 ; catalogue de Momnisen (Cheltenham), Preusclicn, Anulecta, Leipzig, 1893, p. 139 ; cf. les manuscrits : Bibliothèqu.’nationale, fonds latin, 229, 165. Quelques Bibles du haut moyen âge lui font ouvrir la série des prophètes : bibliothèque de l’Arsenal, 588 ; Munster, 2 ; Rouen, 1 (Dan., Ez…) ; Bâle (Université » B. I, 1-3 ; B. N., 97, 135, 157 ; Auch, 1 ; Douai, 6. S. Berger, Histoire de lu Vulgate pendant les premiers siècles du moyen âf/e, Paris, 1893, p. 331 sq.

— I. Texte et versions. II. Canonicité. III. Auteur et date..Style. IV. Contenu propliétique. V. Enseignements doctrinaux. VI. Commentateurs.

I. Texte et versions.

I. texte. — 1° État de conservation. — En présentant au pulilic le /(ber Ezechiclis dans son texte massorétique, Franz Delitzscli !, j ! ï-Mit prie rcliquis libris reccnsionem crilicam postularc. C’était avouer que le texte hébreu de ce livre avait soufEert par le fait des transcriptions depuis le moment où il avait été fixé par la Massore. Il faut dire que ce texte avait bien plus souffert encore antérieurement à cette date, et qu’il se range, au moins pour certaines parties, au nombre des textes de l’Ancien Testament qui sont le plus corrompus.

C. H. Cornill, Dus Bucli des Propheten Ezechiel heransgegeben, Leipzig, 1886, l’a restitué en accordant aux LXX une haute va’.eur correctivc. m lis en lui faisant subir de trop nombreux changements. Cf. P. de Lagarde, Millciliingen, Gccttingue, 1887, t. ii, p. 49-64. Bertholet, Das Bucli Hescl^icl, Fribourg-en-Brisgau, 1897 ; Toy, The book of Ezcchiel in Hebrcw, wilh notes, Leipzig, 1899 ; Krâtzschmar, Ezechiel ùberseizl und erklàrt, Gœttingue, 1900, se sont montrés plus conservateurs à l’égard du texte hébreu. G. Jahn, Das Buch Ezechiel auf Grand des LXX liergestellt, Leipzig, 1905, a fait usage surtout de la conjecture critique et sa « restitution « ment à sou titre. Cf. Bertholet, Theologische Lileratarzeilung, 1907, n. 2, col. 35-37.

D. Rothstein, Das Buch Ezechiel, dans Kautzsch, Die Hcilige Schri/l des Allen Test(anents iibersetzt und hcrcnisgegeben, Tubingue, 1909, t. i, p. 813 sq., a fait un judicieux et pruilent emploi des anciennes versions et de la conjecture critique pour la correction du texte, sans prétendre à une solution définitive. Les passages les plus altérés sont les suivants : i, 1-28 ; vii, 1-13 ; XVI ; XIX ; xxi, 13-22 ; xxiv, 1-14 ; xxv-xxxii (plus particulièrement xxviii, 11-19 ; xxxii, l-2f) ; xl, 5-xLiii, 12. Le texte a été aussi abondamment glosé.

Éditions critiques : S. Bær, Liber Ezcchielis, Leipzig, 1884 (priefalio de Franz Delltzsch ; glossaire des mots babyloniens de Frédéric Delitzsch) ; notes de la Massore ; C. H. Toy, The book oj Ezechiel in Ilebrew, Leipzig, 1899, avec notes critiques ; I W. Rotlistcin, Ezechiel, dans Biblia hchraica. édil. H Ivittol, Lt’ipzig, 1906, p. 745-829, et à pari ; riche apparat critique au bas des pages.

Langue.

L’hébreu d’Ézéchiel s’éloigne déjà de

l’hébreu classique par quelques néologismes que l’on dit lui être tout à fait particuliers. Cf. Keil, Eintcitung, Francfort-sur-le-Mein, 1873, p. 296 sq. ; Trochon, Êzéchiel, Paris, 1884, p. 10 ; voir cependant Knaben bauer, Comm. in Ezcchielem prophctam, Paris, 1890, p. 11. Il comporte quelques formes grammaticales spéciales assez fréquentes qui le rapprochent de l’araméen. Cf. Smend, Der Proplwt Ezccliiel, Leipzig, 18 0, p. xxviii sq. ; Keil, op. cit., p. 55 sq.

3 » Eorme littéraire. — Le livre est écrit en prose pour sa majeure partie. Çà et là seulement quelques morceaux poétiques s’enlèvent sous une forme rythmique où l’on doit reconnaître des vers. Ainsi : xviii, 3-15, 19-24 ; xix, 2-14 ; xxi, 13-22 ; xxiv, 3-7 ; XXVI, 2-18 ; XXVII, 2-10, 26-36 ; xxviii, 2-10, 12-17 ; XXIX, 3-7 ; xxXi, 2-8 ; xxxii, 2-7. Tous sont glosés en prose et, sauf les deux premiers, appartiennent malheureusement aux passages les plus éprouvés du texte signalés plus haut. Pour le style et la manière, voir plus loin. Rothstein, loc. cit.

II. VEiigiONS.

Versions immédiates.

1. Version

des Septante. — La traduction grecque alexandrine est extrêmement fidèle et d’une littéralité telle, qu’elle reproduit la construction de la phrase hébraïque, calque sur le texte original des phrases incompréhensiljles, consigne sans les traduire des mots dont le traducteur n’a pas eu sans doute l’intelligence. Les hébraïsmes y foisonnent : copules, pronoms isolés, servilisme à l’endroit des particules et de certaines expressions prépositives, attention soutenue à distinguer les deux temps du verbe hébreu, etc. Cornill, op. cit., p. 96-100. Elle n’est pas, cependant, à ce point de vue, à apprécier de la même façon que celle d’Aquila, car elle renferme aussi de libres tr ductions et quelques légères additions qui trahissent une main autrement familiarisée avec le grec. Ibid., p. 100-102. « On doit la tenir pour un témoin parfaitement sûr du texte hébreu d’Ézéchiel tel cju’on le lisait à Alexandrie au iiie siècle avant notre ère. » Ibid., p. 100.

V. de Rubeis (de Regibus), lezechiel secimdiim Septuaginla e.x Teiraplis Origenise singiiha-i Chisiono codice, in-fol., Rome, 1740 ; A. Merx, Der Wcrt der LXX fiir die Tc.ill ; rilik des A. T. am Ezechiel aufgezeigt, dans Jahrbiiclier liaprolestanlische Théologie, 188.3, p. 65-77 ; St. J. Thackcray, The Greek Iransl dor.-i of Ezekiel (2 traducteurs), dans Journal of theologiccd studies, 1904, t. iv, p. 398-411. Pour les trois recensions de Lucien, d’Hésychius et d’Origène, voir Cornill, op. cit., p. 65 sq. ; E. Tisserant, Coi/cr Ziiqninensis rescriptus Veleris Testanienti, Rome, 1911, p. 145262 ; cf. p. Lxvi-Lxxxiv ; Notes sur la recension lucianique d’Ézéchiel, dans la Revue biblique, Paris, 1911, p. 384 sq.

2. Autres versions grecques.

Aquila, Field, Origenis Hexaplorum quæ supersunt, Oxford, 1875, t. ii, p. 768-899 ; Auclarium, p. 55-57 ; Cornill, op. cit., p. 104 sq., particularités du ms. t (Parsons 02). Sjmimaque, Cornill, p. 108 sq.

3. Targums.

Le ^eul targum d’Ézéchiel que nous possédions est contenu dans le Targum babylonien des prophètes dit de Jonathan. Éditions dans la première bible rabbinique de Bomberg, Venise, 1517 (recension de Félix l’ratensis) ; la bible rabbinique de Buxtorꝟ. 1618-1619 ; les Polyglottes d’Anvers, 15691572 (recension d’Arias Montanus, d’après les manuscrits du cardinal Ximénès), de Paris, 1629-1645 (même recension), de Londres, 1654-1657 (texte de Buxtorf avec collation du texte d’Anvers) ; les Prophetæ chaldaice, de Lagarde, Leipzig, 1872 (d’après le code.x : Reucidinianus, xii’-e siècle) ; S. Silbennam, Das Targum zu Ezccliiel (diss.), Strasbourg, 1902 (d’après un manuscrit de l’Arabie du sud). Pour les rapports de tous ces textes eu égard à Ézécliiel, voir Cornill, op. cit., p. 113 sq., et dans Zeilschrift fiir die altlestamenllichc Wissensctiaft, t. vii, p. 177 sq. Selon A. Kohut, Seplier Aruk Iia-scludem, Vienne, 1878-1892, Indc.v des citations targumiques, au mot baz, l’auteur de ce lexique, Nathan bar Jechiel (vei}sll00), aurait possédé un targum palestinien d’Ézéchiel. Cf. G. Dalman,