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EPIGRAPHIE CHJl ETIENNE

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commence par les mots : DORMITIONI ; j T. FLA. EVTY II CHIO… De Bossi, lioma sotter., t. i, p. 186 ; Nuovo biillel., 1904, p. 156. Quelques r ; res épitaphes par exemple, au Latran, j). viii, n. IG, et au musée Kircher, n. 59, portent la formule SOMNUS ERNA-LIS. F’erret, op. cit., pl. 18, n. 23 ; pl. 29, n. 71. C’est encore un emprunt au formulaire païen que déjà le contexte nous défend de prendre à la lettre.

3. L’âme après la mort.

Pour plusieurs catégories de fidèles, par exemple, pour les martyrs, les épigraphes affirment leur admission immédiate au ciel. Pour d’autres, on est hésitant. Des écrivains ecclésiastiques, même des plus notables, admettent un séjour intermédiaire de l’âme, appelé parfois sein d’Abraham, qui ne prendra fin qu’au jugement. L’écho de cette croyance se retrouve, dès le iii’e siècle, dans les monuments, par exemple, dans l’épitaphe de ce fidèle gaulois dont il est dit : … QUIESCIT IN PA [i CE ET DIEM FUTURII ! lUDICII INTERCEDE || NTEBUS (sic) SANCTIS L || ETUS SPECTIT (= exspectal), Le Blant, op. cit., t. ii, p. 198, n. 478 (cf. ibid., t. ii, n. 402 sq.) ; ou bien dans les derniers vers de l’inscription métrique que saint Paulin de Noie composa pour un certain Cvnegius : (Fclici nicrilo) HIC SOCIABITUR ANTE TH (biinal Jnlerea)m GREMIO ABRAHAM (ciiin pacc quicscil). De Rossi, Ballet., 187.J, édit. franc., p. 34 ; lîiichcler, op. cit., t. i, p. 323, n.|^r)84. Ailleurs, nous l’avons dit, on affirmait catégoriquement l’entrée immédiate au ciel. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 9 ; Ballet., 1894, p. 58 ; Nuovo ballet., 1901, p. 245, n. 23. Il y avait donc division et doute, comme l’indiquent les monuments eux-mêmes. Leclercq, Dictionnaire d’arcli. chrét., t. i, col. 1538 ; Le Blanl, op. cit., t. ii, p. 402 sq. Mais, dès le début du vie siècle, l’épitaphe du pape Télix III déclare : CERTA FIDES : lUSTIS CŒLESTIA REGNA PATERE. De Rossi, Inscript, christ., t. ii a, p. 126, n. 3. Voir, sur la question. Le Blant, toc. cit., p. 397411 ; Leclercq, dans Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, art. Ame.

4. La résurrection des corps.

Le séjour dans le tombeau n’est que temporaire, connue l’indiquent, dès le in<e siècle, les expressions épigraphiques suivantes : depositio, depositus’est (voir Paul AUard, dans Les lettres chrétiennes, t. i (1880), p. 227 sq.), Oiic ; (inscr. d’Abercius), àiroOiT ;  ; (cf. Il Pet., i, 14), dormitio, dormitorium, dormire, v.oi ; AY, (71 ;, -/.oiixt, -Tr, p ! ov (par opposition à domus setcrna), -/.oiarjTr.piov Ho) ; àvaariusw :, xo ! |AâiOa’., £’j5e ; v, et, un peu plus tard, quiescerc, quies. Mais il y a d’autres textes plus expressifs. Une inscription macédonienne, du II"- !  !  ! » siècle, dit : …0£to >j'7>[i.% 5è yair) (= y>, ) || eldo-y. ai àvaTtâiTid) ; e.iiy(t(}.)’j{-/) T, ! xap v.y.i)-i. De Rossi, Ballet., 1890, p. 59 ; Mon. III., n. 4348. L’épitaphe du diacre.Sevcrus, enterre vers 300 à SaintCalixte, porte : …CORPUS… HIC EST SEPULTUM, DONEC RESURGAT AB IPSO. De Rossi, Inscript, christ., 1. 1, p. cxv. Le pape Damase termine son inscription sépulcrale par ces mots : Post rineres Damasam facict quia surgere credo, lhm, o/). cit., p. 13, n. 9, et le pape Célestin (1-432) conclut : Corporis hic tamalas : reqiiiescunl ossa cinisqucl nec périt liinc aliqaid Domino, caro cuncta resurgit. Terrenum nanc terra tegit, mens nescia morlis Vivit et aspectu fruitur bene conscia Cliristi. Ihni, op. cit., j). 95, n. 92.

L’auteur de la résurrection, le Christ, est nommé par répitaphe du diacre Sevcrus citée plus linut ; de même par l’inscription d’un sarcopliage de Tolentino et par celle du pape Damase. De Rossi, Ihillel., 1869, èdil. franc., p. 23. Les monumenis de la Viennoise présentent souvent les formules : rcsurrectarus in Christo, in spe resurrcctinnis miserirordiw.Christi, etc. LeHlant, f ; /î.f(/., t. ii, n.4f>2. 1()7- I7f » ; ourrau recueil,

p. XXI. Les monuments nous disent qu’elle s’opère parle retour des âmes dans les corps : HIC lveET ; HINC, ANIMA IN CARNE(77î) REDEUNTE, RESUR-GET 11 /ETERNIS CHRISTl MUNERE DIGNA BO-NIS. De Rossi, Ballet., 1881, édit. franc., p. 21. En vue du jugement, on exprime parfois l’idée, le désir de ressusciter sous le patronage des saints, par exemple, ce chrétien gaulois, dont il est dit : RE-SURRECTURUS CUM SANCTIS, ou ce chrétien espagnol, dont l’épitaphe termine par ces mots : UT, CUM FLAMMA VORAX VENIET COMBURRERE

TERRAS II CŒTIBUS SANCTORUM MERITO SO-CIATUS RESURGAM. Hubner, Inscript. Hisp., p. 50, n.l58. Plusieurs fidèles partagaient l’idée millénariste de certains Pères. L’inscription déj ; mentionnée de l’évêque africain Alexandre dit du lilulaire : …HUlUS ANIMA REFRIGERAT, CORPUS HIC IN PACE QUIESCIT II RESURRECTIONEM EXPECTANS FU-TURAM DE MORTUIS PRIMAM ;  ; CONSORS UT FIAT SANCTIS IN POSSESSIONE’REGNI C/ELES-TIS. De Rossi, Bullet., 1894, p. 91. Ces vers rappellent les vieilles liturgies ainsi que les paroles de Tertullien, De monogamio, c. x, P. L., t. ii, col. 912 : Intérim pro anima cjas (= mariti) orat (se. uxor) et refrigcrium œlcrnum adpostulct ei et in prima resurrectione consortium. Le Blant, op. cit., t. ii, p. 84-86.

5. Le jugement.

On place au iiie siècle un marbre mutilé de Sainte-Agnès qui présente les mots : …ET IN DE (ivdicii on resurrectionis n)DEAM (ad tribu)fi^L CRISTI. Armellini, o/). cil., p. 165, pl. xiii, 7 ; IIarucchi. Éléments, t. ii, p. 264. Sur les épigraphes grecques on trouve l’expression : èv t^, /pi(T ; ij.r, ) r^ij.éç, y.. Mon. lit., n. 2788. A la fin du iiie siècle, le diacre Severus se prénare un tombeau : MANSIONEM IN PACE QUIETÀM QUO MEMBRA DULCIA… FAC-TORI ET lUDICISERVET. De Rossi, //i.scr/pI. c/iris/., 1. 1, p. cxv. Saint Félix de Noie est plus explicite dans l’inscription ((u’il composc pour le jeune Cvnegius enterré dans la basilique de Saint Félix : (Sic et tu)JUS ERIT lUVENIS SUB lUDICE CHRISTO || (c » /n/(z/)rt/err()BILIS SONITU CONCUSSERIT OR-BEM il (human : vqiie ani)M^E RURSUM IN SUA VASA REDIBUNT. Kaufmanii, Jcnseitsdenknmlcr, p. 70, note 1. Le juge est le Christ lui-même. Sur le rôle qu’exerceront les saints, voir t. iii, col. 472 sq. Le jugement sera terrible : ( ?o) S^pôv oiY.r^’ix -oO (Oîov iv)r, (j.épji xpiTEro ;. Bayet, op. cit., n. 106. Mais le juge est juste et il donnera à chacun selon ses œuvres : PR/EMIA PRO MERITIS CAPIET SUB lUDICE lUSTO. Allegranza, Z)e scpulchris christ., p. 25, u. 42. Un marbre d’Aix parle d’un enfant placé parmi les agneaux à la droite du juije : DEXTRIS. TIBI NUNC-FIDE/ADSISTIT-IN ÀGNIS 1| ACTERNUM SPERANS… DONUM. Le Blanl, op. cit., t. ii, p. 489, n. 621 ; Lecleri ; ([, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 904. Dans les textes cités il est surtout question du jugement final. Sur deux monunu’nts on voit gravée la scène du jugement de l’âme. Perret, op. cit., pi. 22, n. 28 ; Wilperi, Malereien, p. 410, 415. Est-ce le jugement particulier ou une réduction du jugement dernier que nous devons y voir ? C’est au premier que M’i Wilpert, loc. cil., p. 391, rapporte un texte épigraphi<iuc d’un prêtre milanais, Sarmala, <lu ive siècle : NAZARIUS NAMQUE PARITER VIC-TORQUE BEATI LATERIBUS TUTUM REDDUNT MERITISQUE CORONANT. || O FELIX. GEMINO MERUIT QUI MARTYRE DUCI j’ADDOMINUM ME-LIORE VIA REQUIEMQUE MERERI. De Rossi, Inscript, christ., t. no, p. 172, n. 30.

G. L’éternité. — Rien n’est mieux attesté jiar l’épi graphie quc la croyance : l’éternité. Voici plusieurs acclamations et formules, dontquclques-un ?s remontent au IIe siècle : in irlrrum, v. ; aiM/j, in ivrum, rivas in