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ERREUR DOCTRINALE


misses qui sont erronées ou douteuses ; elle vient, "ù cont^raire, de la forme, lorsque, d’une manière consciente ou inconsciente, on tire des prémisses une conclusion qui n’en devrait pas découler logKiuement Dans le premier cas, le nom propre du faux raisonne ment est celui A’argumeni erroné. Dans le second cas, le faux raisonnement est un paralogisme, ou encore un sophisme. Le paralogisme, à le prendre rigoureusement, est un faux raisonnement dont nous sommes nous-mêmes les dupes et avec lequel nous restons dan

la bonne foi, tandis que le ^^Vi].’^ZtenUon son acception usuelle, la mauvaise foi et 1 mtention de tromper. Mais, le plus souvent, on donne indifie ?enm nues nom’s de faux argument ou de sophisme Itout raisonnement qui ne conclut pas logiquenænt à une proposition soit certaine, soit probable, et con’"SirrTjStera’d’abord la division des sophismes que proposent certains logiciens en sophismes ducccuret sophismes de l’esprit. Car.. tout sophisme, si est un afonnement et^ion une sin.ple a^^rmation sans nreuve même apparente, est un sophisme de 1 esprit, Se a cause première en soit d’ailleurs dans l’esprit Ôïdans le cœur. » E. Boirac, Cours de philosophie, Paris 1907, p. 473.

Sr, ’on peSt distinguer les sophismes en deux grandes classes, d’après l’ancienne logique, a savou :. Ks sophismes de diction et les sophismes de pensée se on que l’erreur du raisonnement vient des mo qui l’eiprimeut, ou des idées et des jugements dont

Les’pSipaux sophismes de mots sont l’é' ?"/^o^" «  et V amphibologie. L’équivoque provient de 1 ambi guï c de^s termes, et consiste à P-^d’-J^’^"IVnhi dans des sens différents. Voir col. 386. L amphibologie résulte de l’ambiguïté des constructions grammatkales, et introduit une confusion dans la propo-Sn elle-même. Parmi les sophismes de diction on peut ranger également le sophisme dit passage du S diopé au sens composé et vice ^crsa, falU, aa compositionis et divisionis, qui consiste à attribuer simultanément à une chose des propriétés quelle ne peut avoir que simultanément, ou, au contraire, rapporter à une époque dinérente des choses qiii ne oSt vraies que réunies et considérées ensemble, le sophisme de Vétgmologie, qui consiste à raisoiiner de choses selon l’étymologie des noms, comme si ces noms étaient nécessairement l’expression exacte de a nature des choses ; le sophisme d^ l’abstraction Véaiisée, qui consiste à prendre pour des être concrets les qualités et relations des choses ; et le sophisme de distinctions verbales, qui consiste ^.distinguer des choses en réalité identiques, mais vis-a-vis desquel es le°angage possède plusieurs termes distincts pour les

^Lef sophismes de pensée peuvent égalemerit être divisés en deux classes : les sophismes A’mduclion et les sophismes de déduction.

Les sonhismes d’induction sont au nombre de trois, à savoir 1° le dénombrement imparjait ; 2° 1 ignorance de la cause ; 3° la fausse analogie. Le sophi.sme du dénombrement imparfait, cnumeratio imperfecta, ou encore, sophisme de - l’induction par simple énuu ération s a lieu lorsqu’on attribue à tous les membres d’un corps les qualités ou les défauts observés dans un petit nombre. Le sophisme de l ignorance de la cause, non ccmsa pro causa, consiste à Prendre pour cause ce qui n’est pas cause, mais seulement un antécMent plîis ou moins constant ; il se vérifie donc lorsqu’on rattache un fait à un autre fait’! » ’-.f ^/Y'" '> l’ait précédé, ne l’a cependant pas jirodmt. Post hoc rrgo propter hoc ; ceci est venu après cela, donc cela a produit ceci. La fausse analogie consiste a conclure

d’une chose à une autre, à cause d’une certame ressemblance accidentelle, et malgré une différence

6ss6nticllG.

Les sophismes de déduction sont, pour ne citer que les principaux, le sophisme de conversion, le sophisme d’opposition, la pétition de principe, 1 ignorance de la question, et le sophisme de l’accident. Le sophisme de conversion le plus fréquent consiste a convertusimplement une proposition universelle affirmative.par exemple, tous les hommes sont mortels donc tous ceux qui sont mortels sont des hommes. Le sophisme d’opposition le plus fréquent se vérifie lorsqu on conclut de la fausseté d’une proposition a a vcrite d une proposition contraire : par exemple, il est faux que tout homme soit menteur, donc aucun homme n est menteur. La pétition de principe a lieu quand on pose comme certain ce qui est précisément en question et ce qu’il s’agit de démontrer : par exemple 1 aimant aîtke l’acier parce qu’il a une vertu attractive. A la pétition de principe se rattache le cercle ^^^"eux qm consiste à prouver une proposition par une autre, laquelle ne peut elle-même se prouver que Par la première. L’ignorance de ta question consiste à prouver autre chose que ce qui est en question ; autrement dit, ce sophisme déplace la question en prouvant une proposition autre que celle qu’il s’agit de démontrer^ Le sophisme de l’accident consiste à passer de 1 accident à l’absolu ; et par ce sophisme on attribue a une chose, absolument et sans restriction, une qualité qui ne lui est qu’accidentelle. c*„ovt

Tels sont les principaux sophismes, dont Stuart Mill a proposé une classification, en les appelant’sophismes d’inférence. Il les distingue d’autres sophismes qu’il appelle sophismes d’inspection, ou sophismes a priori, et auxquels nous donnerons simplement le vieux nom de préjugés. Il faut entendre par la <. cerîaines maximes courantes généralement acceptées comme des dogmes que l’on ne discute 1^1"^ ; do^t par suite, on ne se défie plus, et qui n’en son pourtant pas moins des assertions erronées, ou, pour le moins, cquivooucs .. Cf. Mercier, Cours de philosophie, Louvain, 1909 t’i n. 141. Or, il existe des préjugés dans tous les domaine^ : les uns sont spéculatifs, les autres pratiques ; les uns se rapportent à la vie individuelle, dS ; s à la famille, et d’autres à la société ; les uns se rencontrent dans les sciences, d’autres en philosonhie, et d’autres en religion.

Bacmi, Novum organum, 1. L 38-70, énumore a sa façon les préjugés et les erreurs qui en résultent. Selon lui, ce sont des « fantômes » , ou des « idoles » , auxquels on sacrifie la vérité, et il les div.se en quatre dasses fantômes de la tribu ; fantômes de la caverne, antômes du forum ; fantômes du théâtre. Les fan omes de la tribu comprennent les erreurs qui ont eur source dans la faiblesse de la nature humaine en genea Les iantômes de la caverne désignent es erreurs mii sont propres à chaque homme en particulier, et Ù l’ivi nnent de son éducation, de ses habitudes c e drconstances. Les fantômes du forum embrassent les erreurs qui naissent des relations des hommes entre eux et particulièrement des langues mal établies ou mal’conmrpes. Les fantômes du théâtre s étendent "uxe ? els d’école et aux fausses doctrines enseii ^nées dans les sciences ou la philosophie. Cette divisJm des réjugés, on le voit, est assez originale, num rSïe vague et peu précise. Cf. Jaiïre op. e, /., p. 6. Voici, en somme, les principaux préjuges qui n éresseit plus spécialement le domaine de la phdosophie 1° Poser en principe que l’ordre logique doit correspondre à l’ordre ontologique, ’les idées aux choes Tc’e là un dogme préconçu dont le Pant u^sme Tfi t son point d’appui. 2° Rejeter comme faux ce ltVr^tZconceveble ou même simplement mima-