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FOURIÉRISME — FRANCE. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL


toutes les qualités que les philosophes avaient jusqu’ici reconnues au devoir.

Il est vrai que Fourier, pour échapper à toutes ces difficultés, se retranche derrière les desseins de la providence, mais les desseins de la providence ne sont ici qu’un deus ex machina ou un expédient commode ; et Fourier n’en fait manifestement un si grand cas que parce qu’ils sont premièrement et avant tout les desseins de Fourier lui-même. Il aurait donc fallu qu’il n’ait pas la fausse honte de se le dissimuler, ou la faiblesse de ne pas nous en avertir : ce qu’il a voulu, en faisant retourner la nature à un plan primitif, ce n’est rien moins que de la reconstruire sur un nouveau plan ; et au lieu de ramener l’homme à ses véritables destinées, il donnait à l’homme des destinées nouvelles qui n’exigent aucun changement, sauf celui de l’homme lui-même.

On ne s’étonnera pas de ne point trouver dans cette critique doctrinale des indications qu’on attendait peut-être sur les lettres ou documents ecclésiastiques que le fouriérisme pourrait avoir suscités. Il n’existe aucune lettre ni aucun document de ce genre. On se reportera cependant avec utilité aux condamnations générales du socialisme, pour les points où le fouriérisme se rapproche de celui-ci. Voir Socialisme, et par exemple, dans Denzinger-Bannvart, les n. 1718 a et 1817 sq.

Outre les ouvrages cités, voir !.. Reybaud, Études sur les réformateurs, Paris. 1840, l. i ; E. Levasseur, Histoire des classes ouvrières en France, Paris, 1867 ; S imbue, Le socialisme de Fourier, Paris, 1879 ; Renouvier, une série d’articles sur La philosophie de Fourier, dans la Critique philosophique, 1883 ; A. Lafontaine, Charles Fourier, Paris, 1911 ; A Alhaiza, Ch, Fourier et sa doctrine sociétaire, Paris, 1911. Voir également Franck, Dictionnaire des sciences philosophiques, art. Fouriérisme, Paris, 1875

J. Bouché.

    1. FOURMESTRAUX (François de)##


FOURMESTRAUX (François de), théologien dogmatique, né à Lille en 162"), entra dans la Compagnie de Jésus en 1644, et fut appliqué à l’enseignement li la philosophie à Marches (Belgique), puis à celui i Douai où il soutint d’ardentes controverses surtout contre le prieur des carmes de Douai, Charles « le I’.rias, au sujet de la science moyenne et de la prédétermination physique. Il mourut à nal le 25 avril 1683. Il reste de lui les ouvrages mis : 1° Immortalis Clirisli Servatoris bénéficia, ni sine macula conecplw, Marchiennes, 1662 ; asta defensto advenus convicia ci imposturas lophilalethis vanum thomislarum Iriumphum de média lemere nuper jaclanlis, Douai, 1673 ; /’. Platelii r Soc. 7f.su.S’. Iheol. in univers. oris Synopsis cursus theologici. Pars ilhuma. De sacramentis, Douai, 1683. tant mort pendant l’impression de son le P. de Fourmestraux se chargea de la publication du tome iv et ajouta ce cinquième volume qui dit ions suivantes.

Bibliothèque de lu <-’de Jésus, t. m I menclator, 1910, t. i col. 326,.428.

P. Bbrm p. i i. FOURNENC Jacques, né à Pezénasen 1609, mort î i* il. en 1665 Entré à l’Oratoire des 1623, île s ; l vie chargé d’enii « Son cours parut en 3 gros in I philosophie ignopsii accurainceriorem Aristotelis doctrinam, cum mente m explicata il illuslrata, et cum ortho nins breoller dilucideque conquelquei écrits de théo n’ont point vu le jour et mourul supérieur Roctu De r (’W#n I T histoire

[noold

FOX Georges. Voir Quakers.

FOY (Louis-Étienne de), canoniste français, mort en 1778. Licencié en droit de la faculté de Paris et chanoine de Meaux, il publia un Traité des deux puissances ou Maximes sur l’abus, tirées du droit canonique, des principes du droit public et de l’histoire, in-12, Paris, 1752. Nous signalerons en outre, parmi les travaux de cet auteur, une traduction annotée des Lettres de Busbeck sur son ambassade en Russie, 3 in-12, 1748 ; Prospectus d’une description historique, géographique et diplomatique de la France, in-4°, 1757 ; Notice des diplômes, des chartes et des actes relatifs à l’histoire de France, in-fol., Paris, 1754, dont un seul volume a paru.

Fellcr, Dictionnaire historique, 1818, t. III, p. 611.

B. Heurtebize.

    1. FOYER DE PÉCHÉ##


FOYER DE PÉCHÉ. Voir Concupiscence, t. iii, col. 809 sq.

    1. FRANCE##


FRANCE. On étudiera successivement : 1° l’état religieux actuel ; 2° les publications catholiques sur les sciences sacrées.

I. FRANCE. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL. — Les

recensements récents de la population française ne s’occupent pas des confessions religieuses. D’après diverses données, le P. Krose, le statisticien de l’Allemagne catholique, a calculé qu’en 1906 la France comptait 38467000 catholiques, 628000 protestants, 55 000 juifs, et 102000 individus étrangers à toute confession religieuse, ou dont la confession religieuse était ignorée ; d’après le Jewish year book de 1910, il faudrait évaluer à 95 000 le nombre des juifs en France.

La liste des diocèses a été donnée à l’art. Concordat de 1801, t. iii, col. 758 ; nous ne la reproduisons pas ici. Le but de cet article est de fixer quelques idées au sujet de la situation religieuse de la France actuelle ; d’étudier comment le catholicisme français a tenu tête et survécu aux récentes bourrasques qui l’ont déraciné de l’État français ; de noter les principales initiatives qui attestent, dans cette nouvelle période à peine ébauchée, la vie du catholicisme français ; et d’apporter ainsi, dans l’ensemble, un certain nombre d’arguments de fait, pouvant être utilisés par la science théologique pour illustrer le traité De Ecclesia, pour appuyer les affirmations que ce traité contient, et justifier les tenaces et surnaturelles espérances qu’il suggère.

Une période nouvelle s’est ouverte, en 1905, dans l’histoire de l’Église de France : le pouvoir civil a déchiré le concordai, l’Église a été séparée » de l’État. Le régime concordataire, sous des formes diverses, avait, pendant pics ch— quatre siècles, donné un stalut à l’Église de France : 1e concordat de François I er, puis le concordat de Bonaparte, avaient assuré à l’État certaines prérogatives dans l’Église, à l’Église une certaine situation officielle dans l’État. Soudaine ni( ni dans les premières années du v siècle, on sentit

craquer l’édifice concordataire ; l’idée de i séparation.

épie préconisaient des la fin du second Empire les

manifestes du parti républicain (voir la Politique radicale de Jules Simon), et que Ce parti, une fois maître du pouvoir, avait tu second plan, passa dans le

mime du gouvernement. Dès les premiers

assauts, elle fui victorieuse, et brutale fui sa victoire :

nation ne lui pas négociée avec lîome ; elle fui

réalisée à l’écarl de Rome, et sans déférence pour Rome ; le traité dil concordat, qui unissatl la puissance

I la puissance papale, ne fut même pas ofïl( ielleinent dénoncé, une loi fut votée qui en élail

comme l’abrogation furtlve, el ce fui tout. On dirait