Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
645
646
FRANCE. ÉTAT RELIGIEUX ACTUEL


sources qui lui viennent au jour le jour et, si l’on peut ainsi dire, de la main à la main, les seules ressources dont légalement elle puisse disposer, demeurent très inférieures à ses besoins. L’Œuvre du denier du culte, organisée dans les divers diocèses pour assurer le.traitement des évêques et des curés et les frais d’entretien des églises, rencontre partout d’excellents et généreux concours ; mais les détresses, en beaucoup de diocèses, sont encore supérieures aux libéralités. Dans les villes, l’inconvénient se corrige : l’évêque peut prélever, sur le superflu des paroisses riches, ce que requiert la vie des paroisses pauvres. Mais que faire lorsqu’on se trouve en présence d’un certain nombre de paroisses rurales, isolées, perdues au fond des campagnes, et dans lesquelles le curé ne trouve que des cotisations insuffisantes ou même dérisoires ? Certains évêques ont essayé de taxer chaque paroisse ; c’est un essai qui ne réussit que partiellement : dans le diocèse de Bayonne, par exemple, 224 paroisses fournissent la cotisation que l’évêque leur réclame ; mais 277 n’en fournissent qu’une partie. L’archevêque de Chambéry déclare qu’il lui faudrait 60 000 francs fie plus ; l’archevêque d’Auch, qu’il manque 40 000 francs. L’évêque du Puy calcule qu’il lui faut 75 000 francs, il en prévient ses fidèles, et n’obtient pas plus de 26 936 francs. Et l’on a le droit de s’émouvoir en constatant qu’en plusieurs diocèses la générosité des fidèles tend à se ralentir plutôt qu’à s’accroître. La caisse diocésaine est loin, le mécanisme leur en échappe ; une certaine paresse d’esprit les empêche de réfléchir ; ils voient l’Église vivre, et, l’esprit d’épargne aidant, ils en viennent à. croire que pour vivre elle n’a peut-être pas besoin de tout ce que, d’abord, ils avaient songé à mettre de côté pour elle.

L’Église de France voit le danger, elle le signale, mais sans insister à l’excès. Au fond, ces curés et vicaires, qu’une presse hostile, à l’époque concordataire, avait représentés roinme « aimant l’argent » , ont pris sur leurs détracteurs une singulière revanche : ils ont abandonné, sans mot dire, les 330 millions que l’acceptation des cultuelles aurait permis à l’Église de conserver ; et ils attendent, au jour le jour, un peu de i des fidèles, quelques subsides de l’évêché.

Côté du denier du culte, trois œuvres fonctionnent, qui viennent en aide au clergé. L’Œuvre tir Saint-François de Suies pour la défense et la conition de la foi, fondée en L857, a pour but d’aider J. clergé a ranimer la vie chrétienne, par la fondation d’écoles libres, d’œuvres de persévérance, de bibliothèques : les secours qu’elle distribue annuellement dépassent un million de francs. L’Œuvre des campagnes, fondée en l, s ;, I. érigée en archieonfrérie en a pou, objet de venir en aide aux curés de cnm"il pour leurs éludes. o, i, „ iii, [’accomplis ut de ieui ministère. Ces deux œuvres laissent a

VŒuvn >irs tabernacles on église » pauvres, fondée a

1846’’’irchiconfrérle en L858, le

soin île s’occupei des besoins (lu culte.

L’active Intervention de ces œuvres console le plus

lblc’’disette pécuniaire a laquelle, dans cer condamnés les prêtres ; et lorsque’— « -n sei uncrid, . n’esl

1 au sujel du manque d’argent, e i |e l du

manque de vocations : voilà le péril qui les préoccupe el

qu ils tachent de conjurer. Au lendemain de la sépa 1 très Inquiétant : les famille !

trop souvent, détournaient leurs enfants du

-qui n’avait plus le prestige d’une fonction

publique ni le bénéfice d’un —salaire.officiel L’Éalise « ls de M. Paul Dudon avait’’» Oins que les besoins nie

ni requis, l-xpu

que dans chaque dio

maison d’instruction pour les futurs prêtres ; mais on se demandait avec quelque inquiétude si ces maisons étaient destinées à se remplir. En 1910, le bureau de l’Alliance des grands séminaires constata que le nombre des séminaristes, depuis 1905, avait diminué de moitié. Mais la confiance même que témoigne l’Eglise, la multiplication de ses postes d’occupation, l’extension de ses besognes d’apostolat, attestent aux familles les plus soucieuses des intérêts humains que le ministère sacerdotal, malgré les crises qu’il a traversées, est assuré d’un avenir durable, et même glorieux ; et depuis 1910, les enfants recommencent à se presser, plus nombreux, dans les classes des petits séminaires, où de très loin ils se préparent à la prêtrise.

Jusqu’à ce que cette génération d’enfants ait atteint l’âge adulte, l’Église de France semble destinée a souffrir d’une crise du recrutement ; mais l’état actuel des petits séminaires permet d’entrevoir, pour une échéance précise, l’atténuation de cette crise.

Des œuvres existent pour aider l’Église à se recruter ; c’est à Paris V Œuvre des séminaires, fondée en 1882 ; à Marseille la Providence du Prado, fondée par le P. Chevrierjà Dax le Berceau de Saint-Vincent-de-Paul ; à Biville (Manche) l’Œuvre de Saint— Thomas ; à Louvain, l’Institut du cœur miséricordieux de Jésus, fondé en France, en 1790, par les sulpiciens.

XI. L’action sociale de l’Église par les patronages et œuvres postscolaires. — C’est merveille de voir cette demi-disette d’argent, cette demi-disette d’hommes, coïncider, en France, avec une action sociale de l’Eglise telle que rarement on en vit de plus intense. Les patronages, destinés à former la génération qui mûrit, sont en pleine prospérité. Le seul diocèse de Paris compte actuellement 212 patronages de garçons et 254 patronages de jeunes filles, qui agissent respectivement sur environ 45 000 et 60 00(1 âmes. Des colonies de vacances s’y joignent, dans lesquelles les prêtres ont l’occasion’d’un long contact avec les jeunes âmes. Tout cela est nouveau, et tout cela se développe à profusion.

Toutes les tentatives « postscolaires » par lesquelles L’État veut s’ériger en émule n’obtiennent que des résultats très médiocres. Un inspecteur général de l’instruction publique, M. Edouard Petit, publie Chaque année des rapports sur ces tentatives : l’optimisme même dont ils s’inspirent laisse percer d’immenses inquiétudes. Des enfants que certains maîtres « laïques s’étaient liât tés de soustraire aux conseils du prêtre viennent au patronage paroissial chercher ces conseils.

La créai ion et la conduite dis patronages, depuis une quinzaine d’années, oui donné lieu a Imite une série d’études, a de nombreuses discussions de congrès. Nous avons eu des i journées des patronages. dans lesquelles les directeurs des principales œuvres de jeunesse échangeaient leurs expériences ci leurs

vues ; nous avons eu des expositions ou l’on pouvait

examiner de pies, par des schémas, par des siatis tiques, l’installation des patronages, leur outillage, leurs progrès, lue revue vient de se fonder, qui s’appelle la Revue des patronages. Grâce a cette initiative, l’art de créer un patronage, de l’organiser, l’iut d’orienter les responsabilités des jeunes hommes

toul en les respectant, l’art de préparei a la Vi(

vique ei d’affermir les germes de vie religieuse, sont en train de devenir une éritable péd

Enfin la Fédération gymnastique <i sportive des patronages <ir Iran, , , , [ggg Da, |e docteui

Michaux, —loupait, en 1911, 10000 gymnastes pour les fêtes, p— Nancy, et compte, en 1912, il unions, , gionale. plus de i 300 toi l< ti tivlté, et près

de 130 mi mbr< ai tifs.