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I UKRES MINEURS

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Ascétisme.

La théologie mystique pourrait, elle

aussi, nous fournir une longue suite d’auteurs de traités spirituels aux titres souvent bizarres, comme le ce mportait le goût du temps. Les ouvrages sur l’oraison mentale formeraient à eux seuls une bibliothèque ; en voici quelques-uns. Matthias Bellintani de Salo († 1611), qui avait été un des premiers supérieurs des capucins à Paris et à Vienne, publia une Pratique de l’oraison mentale, Brescia, 1573, qu’il revit, augmenta et republia plusieurs fois ; elle fut traduite en français, Lyon, 1601, et en latin. Sanetes Sala de Païenne, conv., écrivit le Volo al cielo dell’oralione mentale, Bologne, 1601 ; son compatriote et confrère Philippe Gesualdi de Castrovillari, évêque de Cariati († 1619), donna aussi un traité d’oraison. Les Voies de la contemplation de Sixte Cucchi, Brescia, 1619, furent plus tard condamnées par l’Index ; la Theoropralica de Jean Verri de Cortenova parut à Inspruck, 1629. En France, le célèbre Joseph du Tremblay, cap., l’Éminence grise († 1638), qui savait allier la vie spirituelle aux occupations absorbantes de la politique, comme le prouvent divers ouvrages, avait donné une Introduction à la vie spirituelle par une facile méthode d’oraison, Paris, 1626. Au même ordre appartenaient Benoît de Canfeld, dont la Règle de perfection, Paris, 1610, exerça une profonde influence sur la spiritualité à son époque, voir t. ii, col. 718 ; elle fut englobée dans la condamnation de livres pouvant prêter aux erreurs du quiétisme, comme il arriva au Clirétien intérieur édité par Louis-François d’Argentan, cap. (y 1680), auteur des Exercices du chrétien intérieur, dont les éditions furent sans nombre, ainsi que celles des Conférences. Cyprien de Gamaches, voir t. iii, col. 2474, avait écrit, pour la fille de la reine d’Angleterre, Les exercices d’une âme royale, Paris, 1655. Suivant l’expression de saint François de Sales, Laurent de Paris, cap. (y 1631), avait bâti un Palais de l’amour divin, Paris. 1602 et 1614, qu’il avait enrichi de Tapisseries, ibid.. 1631 ; enfin le vén. Honoré de Cbampigny, cap. (y 1624), avait publié Y Académie évangélique, Paris, 1624. La sainte académie de perfection, Lyon, 1657, eut pour auteur Elzéar des Dombes, obs., et déjà son confrère François Poteron avait donné une Pratique de perfection, extraite des œuvres de saint Bonaventure, Paris. 1632, pendant que François Dinet écrivait la Philosophie chrétienne, Paris, 1634. Ces volumes toutefois furent moins répandus que le Chreslien du temps, Paris, 1654, de François Bonal, ancien provincial d’Aquitaine, édité plusieurs fois et traduit en diverses langues.

On a aussi une méthode d’oraison en espagnol, Valence, 1620, de Jean Ximénès, divers ouvrages ascétiques en cette même langue d’André de Soto (y 1625). à Bruxelles, où il avait suivi la princesse Isabelle dont il fut le directeur pendant vingt-six ans. Dans cette même région, Nicolas Gazet publia l’Encensoir de l’âme dévole, Arras, 1612, et Bonaventure Dernoye (y 1653) laissa la Moelle de l’Évangile, qui fut offerte au public, Anvers, 1657, par son confrère Henri Jonghen († 1669). A Lisbonne, Pierre de Saint— Antoine avait ouvert aux âmes pieuses El jardin espiritual, 1632, et c’est dans la même ville que Laurent Portel publia son livre bien connu sur les scrupules. Barthélémy de Salutio en Toscane (y 1617) en odeur de sainteté au couvent de Saint-François à Ripa, dont la Vila dell’anima, Rome, 1614, et les Lettres spirituelles, etc., etc., ont été souvent rééditées, nous ramène en Italie. En Sicile, nous pouvons contempler le Zodiaco spiriluale de Santoro de Messine, conv. réf., Palerme, 1621 ; dans le nord de la péninsule, nous élever au ciel avec les Pcnnæ columbæ davidicæ, Bergame, 1638, de Clément Pelandi, auteur de bien d’autres livres mystiques. Nous trouvons aussi dans les mêmes con trées Alexis Segala de Salo, cap. († 1028), qui entre diverses pratiques spirituelles enseigna l’Art admirable d’aimer et servir la vierge Marie, Brescia, 1608, qui fut traduit en fiançais. Lyon, 1614, et autres langues, ainsi que le Chemin asseuré du paradis, Brescia, 1622, et plusieurs ouvrages île ce pieux auteur.

VU. AU XVIIIe SIÈCLE. — 1° Théologiens et philosophes. — —Au xviii c siècle, d’année en année, la théologie scolastique devient de moins en moins en honneur et les grands ouvrages théologiques se font plus rares ; les auteurs ne manquent point pour cela, mais leurs œuvres, sauf quelques exceptions, n’ont plus l’ampleur de celles des écrivains des siècles passés. Les traités sur des matières particulières se multiplient, suivant les besoins de l’époque ou les questions controversées. Les commentateurs des Sentences sont par suite moins nombreux et parmi les frères mineurs nous ne trouvons guère que les suivants : Pierre Junius, irlandais, qui écrivit sur le I er livre, Venise, 1731 ; les trois Espagnols Antoine Perez (y 1710), qui donna des controverses sur le I er livre, Saragosse, 1700 ; Jean Perez Lopez († 1724), qui commenta le I er et le IIP livre, Barcelone, 1690, et Emmanuel Perez de Quiroga, qui commenta les trois premiers, Ségovie et Valladolid, 1704-1714. Tous déclarent suivre la doctrine du docteur subtil, qui demeure toujours le chef obligatoire de l’école des observants, dont les autres imitent l’exemple ; par exemple, Adrien de Nancy, cap. (y 1745), se montre scotiste dans son Analysis theologise, Nuremberg, 1742, et sans commenter les Sentences, il en suivait la division dans le Liber argumentalionum, Bamberg, 1729. Voir t. i, col. 462. Charles-François de Varese († 1718) résumait les commentaires et les Quodlibela du subtil dans le Prompluaiium scolicum, Venise, 1690. C’est toujours la même doctrine qu’enseignent François-Marie Assermct, cordelier de Paris, voir t. i, col. 2123, et Sébastien Dupasquier, conv. (y 1705), dans les Sommes de philosophie scolastique et de théologie. Le titre de Clypeus scolisticæ theologise, que Barthélémy Durand (y 1720), voir t. iv, col. 1962, inscrivait sur un de ses ouvrages, Marseille, 1865, indique son école, comme celui de Clypeus philosophico-scotislicus, Krems, 1740, d’Alype Locherer. A la même époque, Arnold Hachoffer, lecteur à Vienne, éditait un double Compendium alphabelico-scotisticum, le premier juridieo-canonicum, le second theologicopolemicum. Linz, 1739. Le nom de Scot se lit pareillement sur les théologies de G. Mailler, Zug, 1702 : de Walter Schopen, conv., coadjuteur de Breslau (y 1716) : de Marin Panger. Augsbourg, 1732 ; de P. Mayer, "Wurzbourg. 1751, et sur les livres de Crescence Krisper (fl749), de Christophe Antoine Frôlich († 1760) et de Willibald Heiss, 1750.

L’Espagne est la plus riche en disciples du doctor marianus et subtilis, comme ils aimaient à l’appeler. Nous citerons Jean de la Nativité (y 1705), dont la philosophie fut éditée par son confrère Jean de la Trinilé. Ségovie, 1711 ; Jérôme de Sousa (y 1711). qui défendit la doctrine scotiste sur la procession du Saint-Esprit, Naples, 1679 ; Jean Bernique, dans le traité Lie divina scienliu, Aleala, 1705 ; Antoine CasteQ (y 1718), voir t. ii, col. 1834 ; Jérôme de Lorte y Escartin (y 1721), qui a publié la Mappa subtilis et la Mappula scotistica, Saragosse, 1691, 1693 ; Charles Moral (y 1731), auteur d’une Theologia mariaiui, Madrid, 1730 ; Joseph de Cuellar (y 1734), qui donna un Cursus theologicus, Madrid, 1725 ; P. Beccera dont on a les Asserlu theosubtilia, Barcelone, 1737-17 1’Antoine Albalete, Didace Gonzalez ; L. Ramirez, auteur du De triplici agonc scholaslico, scotislico-thomisticoacademico, s. 1. n. d. ; Bonaventure Tellado qui publia la Trulina melaphysico-scholaslica, Salamanque, 1711 ; Barthélémy Sarmentero, évêque de Vich († 1775), qui