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FRÈRES PRÊCHEURS (LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES ;


Bzowius (7 1637), Thomas Campanella († 1639), Jacques Goar († 1653), François Combefls († 1679), Michel Vansleb <y 1679). Noël Alexandre († 1724), Jacques Echard († 1724), Michel Le Quien († 1733), Joseph Augustin Orsi († 1761), Bernard de Rubeis (y 177.")). Innocent Ansaldi († 1779). Joseph Allegranaz (y 1785), Thomas Mamachi († 1792), Jean-Baptiste Audiffredi († 1794), Gabriel Fabricy († 1800), Philippe Becchetti (y 1814). Scriplores ordinis prædic, t. n et m (par le R. P. Rémi Coulon) ; Hurter, Nomenclator, t. n-v.

IX.’.A RBSl’ADRATIOK DE L’ORDRE HES FRÈRES

BBURS. — La Révolution française et les secousses dont elle a successivement agité les pays de l’ancien et du nouveau monde amenèrent la ruine successive d’un grand nombre de provinces de l’ordre. Le nombre réduit des religieux et les conditions précaires dans lesquelles ils vivaient amoindrirent extrêmement l’activité littéraire des dominicains dont l’effort devait, avant tout, faire face aux besoins de la prédication et de la pastoration. L’ordre cependant ne cessa de maintenir fermement ses traditions doctrinales dans son enseignement.

La restauration de l’ordre en France par le Père H.-D. Lacordaire imprima à l’ordre entier une forte impulsion. Elle se traduisit avant tout par une très grande activité dans la prédication. L’institution des conférences de Notre-Dame de Paris a mis en évidence l’activité des prêcheurs de France. Ils y ont donné un haut enseignement pendant un demi-siècle de durée, depuis leur fondation en 1835. Le Père Jacques Monsabré, en particulier, y a traité, pendant une vingtaine d’années (1872-1890), du dogme catholique d’après la doctrine de saint Thomas d’Aquin ; et son successeur actuel, le P. Janvier, qui

issi un frère prêcheur, donne, dans le même esprit, un exposé de la morale chrétienne depuis 1903. Le renouveau de l’ordre pendant la seconde moitié du xix° siècle lui a permis une organisation plus complète des études dans les diverses provinces de l’ordre. Quelques-unes aujourd’hui possèdent un corps professoral qui ne le cède en rien aux meilleures institutions ecclésiastiques. L’ordre a maintenu, créé ou renouvelé plusieurs écoles supérieures de sciences sacrées. Le collège pontifical de la Minerve à Rome, qui avait traversé les agitations révolutionnaires, a été remplacé par le Collège angélique, en 1910, par les soins du martre général le R m< P. Hyacinthe Cormier, avec Ions les droits et privilèges d’une université pontifie de, et où sont admis les clercs séculiers et réguliers. L’université de Manille, fondée par l’ordre, n’a point interrompu son existence depuis le xvii c siècle et elle est toujours florissante. L’école biblique de Jéru I, fondée vers 1890, est ouverte aux religieux

et aux séculiers, ri elle s’est acquis, pat l’enseignement

"us scientifiques de ses professeurs, une

haute réputation, i (acuité de théologie de l’uni Fribourg, en Suisse, a été confiée, en 1890, elle compte aujourd’hui plus de 250 étudiants.

fiis.it ions scolaires, l’ordre a créé

1 irtain nombre de périodiques pour le progrès

l la diffusion fies doc trines théologiques de saint Thomas. La Revue e de l’école de Jérus dm, , a été fondé* f. M.-J. i La Revue thomiste

par le p, Thomas Coconnler

i. inalecla ordinis prædteatorum (Il lus pariculièrement destinés aux membres de l’oril ciences philosophiques el |

1907), rédigée par les dominicains de la oui ! d’une haute estime dan

ivant. Les mêmes religieux publient la

Revue de la jeunesse (1909) d’un caractère à la fois doctrinal et pratique, et la Revue Lacordaire (1913). destinée à préparer une édition critique des œuvres du célèbre orateur. La Revue Saint-Thomas-d’Aquin (1913) vise surtout à une vulgarisation des doctrines du docteur angélique. La Ciencia tomista (1910), publiée à Madrid par les dominicains espagnols, s’est conquis dès la première heure un notable crédit.

La restauration des doctrines thomistes au xixe siècle a été l’œuvre collective de nombreux hommes d’Église et surtout de la papauté. Par là ce mouvement déborde, et de beaucoup, l’histoire de l’ordre des frères prêcheurs. Celui-ci cependant s’y appliqua de son mieux. Le maître général Vincent Jandel, dans son règlement des études, rappela les anciennes prescriptions législatives en cette matière, et les chapitres généraux de Gand, en 1871, et de Louvain, en 1885, y ajoutèrent le poids de leur autorité. L’activité théologique des frères prêcheurs a été surtout l’œuvre de la génération présente. Pour cette raison nous écartons de cette notice ce qui la concerne : Scribantur hœc in generalione altéra. Néanmoins, parmi les disparus, plusieurs ont aidé de leur collaboration le grand mouvement de la restauration thomiste. Au premier plan se placent les cardinaux Thomas Zigliara (y 1893) et Zéphirin Gonzalez (y 1894), qui par leurs manuels de philosophie et de nombreux écrits estimés ont représenté dignement l’ordre des frères prêcheurs dans le renouveau des doctrines thomistes. Une place doit être accordée au P. Réginald Beaudouin († 1907), qui a été le principal précepteur théologique de la province de France. Il a agi surtout par son enseignement. Le Traclalus de conscienlia, Tournai, Paris et Fribourg-en-Brisgau, 1911, édité par les soins d’un de ses disciples, le P. A. Gardeil, peut donner une idée de sa méthode et de sa doctrine. Nommons aussi un des hommes de la génération nouvelle, le P. Benoît Schwalm, prématurément disparu (y 1908), et dont l’activité théologique a pourtant été hautement appréciée. Enfin le P. Henri Dcnifle (y 1905), sous-archiviste du Saint-Siège, qui a laissé une œuvre historique incomparable, a renouvelé l’histoire scolaire du moyen âge, éclairci un grand nombre de points doctrinaux et écrit une œuvre magistrale sur les oricines du luthéranisme.

Le xix° siècle a été témoin de la forte impulsion donnée par les souverains pontifes à l’étude de la doctrine de saint Thomas c’Aquin. En cela. l’Église romaine n’a fait que renouer la tradition des siècles antérieurs, ainsi qu’on peut s’en rendre compte par les témoignages que nous avons rapportés au cours de cet article. En présence des négations des philosophies antichrétiennes, il était urgent de placer une doctrine a la fois sûre et profonde, capable de s’opposer comme un mur d’airain à toutes les entreprises destructives des philosophies rationalistes. C’est ce qu’ont vu les

trois derniers souverains pontifes qui se sont exprimés

un si grand nombre de fois et a ce une volonté si cal I gorique que l’on est en droit de dire que l’autorité de saint Thomas dans l’Église occupe une place suréininente et unique. A l’occasion du septième centenaire de la mort de saint Thomas (1874), Pie IX. dans ses lettres du 3 mais, écrivait : HOS inlrt IselOS crmlus…

celebraiuri nunc sumus sextum ssecularem annum depositionts angellci docloris, sancti Thomas AquincUis, a divtno. providentiel largiti ad ewndem doclrinam miro modo illustrandam, ci adversus iimn-s omnes invicie muniendam, Siquidem /s ait sublimia nains, complexus ingénia humanum excedenle modum, quidquid veteres disputaverant philosophi, quidquid docuerant Ecclesiee Paires, supernaque lamine nra dlatus ad (ntelligendas Scrtpluras, extraxit <i