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GAZET — GEDDES


dans son abbaye de profession. I] publia une édition des œuvres de Cassien qu’il accompagna d’un important commentaire, 2 in-8°, Douai, 1617, et qui fut plusieurs fois réimprimée : Arras, 1617 ; Paris, 1642 ; Lyon, 1677, etc. Elle se trouve dans P. L., t. xlix et L. Alard Gazet publia en outre : De ofjtcio sen horis B. Mariæ Virginis colleclanea disquisitio, omnibus religiosis avlerisquc ecclesiasticis aliisque divæ Virginis culloribus perulilis ; accessit altéra disquisitio de officiis defunctorum, psalmis gradualibus et pœnilenlialibus, litaniis, in-12, Arras, 1622.

Valère André, Bibliotheca belgica, in-4°, Louvain, 164.3, p. 37 ; Zicgelbauer, Wstoria rei literarise orciinis S. Bcnedicti, t. iv, p. 201, 273 ; [dom François |, Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 364 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 801.

B. Heurtebize.

GAZZAN16A Pierre-Manie naquit à Bergame vers 1720. Il prit l’habit religieux dans le couvent dominicain de cette ville où il fit profession en 1737. Après avoir achevé ses études philosophiques et théologiques à Bologne, il commença à enseigner à Pavie (1747-1750), puis à Bologne (1750-1753), à Gênes, en qualité de lector primarius de 1753 à 1756 ; de nouveau il enseigna à Bologne de 1756 à 1758. Le chapitre provincial de 1758 lui confia la charge de maître des étudiants du couvent de Bologne, et la même année il fut agrégé à l’université. L’impératrice Marie-Thérèse ayant fondé à Vienne deux chaires de théologie, l’une pour la doctrine de saint Augustin, l’autre pour celle de saint Thomas, elle appela le P. Gazzaniga pour occuper la seconde, en 1759. D’après Lamatsch, Beitrage zut Geschichle der Dominikaner, Œdenburg, 1855, p. 253, il sut se concilier la bienveillance ou l’amitié d’illustres personnages, tels que le poète Métastase, le nonce Garampi, l’archevêque Migazzi : il jouit en particulier de la faveur de l’impératrice. En 1767, le chapitre de sa province lui donna rang parmi les maîtres en théologie. En 1785, une place, réservée aux Italiens, étant devenue vacante, parmi les docteurs du collège de la Casanate, par suite de la mort du P. Bertucci, le P. Gazzaniga fut élu pour lui succéder, 16 juillet 1785. Il ne semble pas qu’il ail quitté Vienne pour ses nouvelles fonctions ; même une décision du 7 septembre 1787, prise par les docteurs de la Casanate, nous apprend que le P. Gazzaniga a renoncé à sa charge, sans que vraisemblablement il ait jamais eu à l’exercer. Nous ne savons pas exactement jusqu'à quelle année il demeura à Vienne. Hurter affirme qu’il était de retour en Italie dès 1782, ce qui est inexact. Lamatsch, op. cit., prétend aussi qu’après son retour, il aurait été élu provincial. Quoi qu’il en soit, il semble avoir fixé sa résidence à Bologne. Pie VI le tenait en grande considération ainsi que l’empereur Joseph II, qui lui fit servir une pension annuelle de 300 florins, à partir de 1785 jusqu'à sa mort, qui arriva à Vicence le. Il décembre 1799. Il serait intéressant d'étudier l’attitude prise par Gazzaniga en face des idées politico-religieuses régnantes à la cour de Joseph II. La faveur dont il jouit semble bien indiquer qu’il n’en fut pas un adversaire bien déclaré. Gazzaniga a publié : 1° Prælecliones theologicæ habitée in Vindobonensi universitale, Vienne, 1763-1766. C’est un ensemble de traités séparés formant un cours et qui parurent dans l’ordre et sous les titres suivants : De Deo, ejusque proprietatibus in usum suorum audilomm, 1763, 1. 1 ; Dc Trinilate, deactibushumanis et de beatiludine, 1764, t. n ; De gratia acluali et habituali, 1765, t. m ; De virtutibus theologicis, 1766, t. iv. Ce cours de théologie eut un grand nombre d'éditions : Vienne, 1770-1775, 1775-1779 ; 9 in-4 « , Venise, 1792-1794, 1797, 1803 ; 3 in-4° et 9 in-8 « , 1819 ; 9 in-4°, Bassano, 1831.. Il est à noter

que, dans certaines éditions, le traité des sacrements n’existe pas ; mais dès 1793, l’auteur avait déjà publié à Bologne, en 2 in-4°, son traité : De sacramentis in génère et in specie. L'édition de Venise, 1797, contient ces traités. 2° Gazzaniga publia en outre Theologia dogmalica in systema redacta, dont la partie morale est l'œuvre de Bertieri, des ermites de saint Augustin 2 in-8°, Vienne, 1786 ; Ingolstadt, 1786 ; Trente, 1780. Il donna encore Theologia polemica, 2 in-8°, Vienne, 1778-1779 ; Mayence, 1783. C’est une apologie de la religion chrétienne, t. I er, suivie dans le iie d’une apologie de l'Église catholique. On a encore de Gazzaniga un certain nombre de thèses théologiques, qui furent défendues à Vienne. Plusieurs de ces ouvrages soulevèrent des polémiques. Il eut en particulier pour adversaire le jésuite Joachim Cortes, qui publia contre lui : Observationes theologicæ in aliquot doclrinæ cupita prælectionum R. P. F. Pétri Mariæ Gazzaniga ord. præd., Assise, 1796. Il aurait eu aussi pour détracteur un autre jésuite, le P. Jean-Charles Brignole ; c’est du moins ce qui ressort d’une lettre du P. JeanThomas Faccioli, dominicain, au vicaire général de l’ordre, Gaddi (1" octobre 1802). C’est en réponse aux insinuations de jansénisme portées contre lui par Brignole que Gazzaniga aurait répondu par un écrit intitulé : Fr. Pétri Mariæ Gazzaniga O. P. contra Anonymum suum accusatorcm moderato de/ensio. Cet écrit resté manuscrit (Arch. gen. ord.), p. 19, porte à la fin R. P. Pétri Mariæ Gazzaniga O. P. Prælectionum theologicarum judicium epistolare. Nous ne savons exactement en quel ouvrage le P. Brignole l’avait attaqué ; ce point de polémique a d’ailleurs échappé aux savants compilateurs de la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus. Le jugement porté par Hurter, Nomenclator, t. v, col. 288, sur Gazzaniga nous paraît un peu excessif : Acer molinistareum est adversarius et encomiasles Simonis Stock, præcursor josephinismi, quem ut restauratorem thomismi in academiis Auslriie deprœdicat. L'école thomiste pouvait se passer de l’appui de Simon Stock. La première partie du jugement est très vraie ; Gazzaniga fut, en effet, un des adversaires les plus déclarés du probabilisme. Dans ses Prælectiones, 1779, t. v, p. 170283, il le combattait aussi résolument que Neubauer, S. J., le défendait ; ailleurs, t. iv, p. 992, il combat l’interprétation du commandement de l’amour de Dieu telle que la proposaient Sirmond et d’autres jésuites. Un ancien professeur du collège romain, Gaspar Segovia, publia, en 1795 : Disserlatio de opinione probabili, cum Appendice super Ranieri II Aragonum régis X, monachi, sacerdolis et episcopi malrimonio, adversus theologicam de conscientia probabili præleclionem Cl. Gazzanigæ. Cette dissertation parut dans les Effemeridi letter. di Roma, t. xxiv. Gazzaniga répondit par Observationes in nuperam disserlationem clar. D. Gasparis a Segovia de opinione probabili, etc., Borne, 1795. Nous ignorons toutefois si cette réponse a été imprimée.

Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1911, t. v, col. 330 ; Dôllinger-Reusch, Geschichle der Moralsireitigkeiten, Nordlingen, 1889, t. i, p. 325, 355 ; Brunner, Der Prediger-Orden in Wien, ibid., 1867, p. 32, cite Lamatsch, Beitrage, etc. ; Acta in congregatione Casanat., ras., t. i, p. 101 [Arch. gen. ord.] ; Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, art. Cortes, Segovia, etc.

B. Coulon.

    1. GEDDES Alexandre##


GEDDES Alexandre, exégète écossais, mort à Londres le 26 février 1802. Il naquit le 4 septembre 1737, à Arradowl, dans le Banfïshire et après avoir fait dans son pays des études plutôt médiocres, alla à Paris, en 1758, au collège écossais, et suivit les cours du collège de Navarre. Il s’adonna surtout à l'étude des langues, en particulier de