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HUGUES DE SAINT-VICTOR


allusion à Exod., xxviii, 33, sont les « cloclieltes » de la science en général, de la science qui apparaît dans les écrits, non celles de la prédication, ainsi que le prouve la suite du texte : excmplo sanrlir conversationis muUos ad honeslalem inciUwil et melli/lua dortrina ad scienliam erudivit, muUos c ulem aquarum vivenliuw pulcos effodiens libris suis, qiios de fuie et moribus tam subtUitcr qnam suavitcr dùscrendo edidit. D’autre part, le prologue des Excerptionum, P. L., t. clxxv, cnl. 191-192, avertit que le 1. X de la II"^ partie comprendra sermoncs diversos singulns de materia sua éditas, et les éditeurs ont publié cent sermons qu’on a parfois considérés connue la réalisation de ce programme. Mais l’atitlKMiticité des Exccrpiionum est suspecte et celle de l’ensemble des cent sermons est insoutenable. Peut-être pourrait-on croire, avec ÏHisloire interdire de la France, t. xii, p. 67, que, parmi ces sermons, ' se retrouveraient en partie ceux que Hugues et Richard [de Saint-Victor] auraient composés ; mais comment les discerner ? » L. Bourgain, Lu chaire française au XIIe siècle, Paris, 1879, p. 115120, a donné quelques renseignements sur les manuscrits des sermons attribués à Hugues ; voir aussi P. Féret, La faculté de théologie et ses docteurs les plus célèbres. Moyen âge, Paris, 1894, t. i, p. 117, note 1. Il y aura à poursuivre les recherches dans cette voie. Le serm. iv. In nativitate B. Mariæ, col. 910, cite quelques strophes d’un egregius versificalor qui n’est antre qu’Adam de Saint-Victor postérieur à Hugues.^ 2. De fructibus curnis et spirilus, P. L., t. cLxxvi, col. 997-1010 ; cf. A. Mignon, Les origines de la scolaslique, t. I, p. 64 ; t. ii, p. 312. — 3. De modo dicendi et meditandi, P. L., t. clxxvi, col. 877-880. C’est un recueil factice de morceaux qui appartiennent à Hugues ; cf. Eruditio didusculicu, t. III, c. vii-viit, xi-xii, XIV ; t. VI, c. viii, P. L., t. clxxvi, col. 770-775, 806 ; In Ecclesiasten hom. I, P. L., t. clxxv, col. 116119, àsaint Augustin, /3P( : /oc/r(nac/ir/s/(ana, l. IV, c.xii, X VI7, P. L., t. XXXI V, col. 1 01, 1 04-1 05, et à Alcuin, Dialegusde rhelorica et virtuti bus, P. /, ., t.ci, col.941. — 4. Spéculum de miistriiis Ecclesiæ, P. L., t. clxxvii, col. 335380 ; cf. Diclionn., t.i, col. 51. — 5. De cœremoniis, sacramentis, offi( iis et observationibus ecclesiasticis, P. L., t. clxxvii, col. 381-456 ; cf. A. Mignon, Les origines de la scolastique, t. ii, p. 125-126. — 6. Libellus de canonc mgstici libaminis, P. L., t. clxxvii, col. 455470. — 7. De beytiis et cdtis rébus, P. L., t. clxxvii, col. 9-164. Ce bestiaire est un des plus importants ouvrages de symbolisme du moyen fige. — 8. De claustro animæ, P. L., t. clxxvi, col. 1017-1184. — 9. De medicina animw, P. L., t. clxxvi, col. 1183-1202. — 10. De nu/tiis, P. L., t. clxxvi, col. 1201-1218.

2° Philosophie et matières diverses. — 1. De anima et efus <td sui et ad Dei cognitionem et ad vernm pictalem institutione, P. L., t. clxxvii, col. 105-190 ; cf. Dictionnaire, t. I, col. 2307. — 2. De libero arbitrio. Connu par quatre manuscrits, qui le donnent comme une lettre de Hugues, ce traité inédit iut jugé par H. Hauréau, Hugues de Saint-Victor. Xuuvcl examen de l'édition de ses œuvres, Paris, 1859, p. 154, non authentique, puis, Les œuvres de Hugues de Saint-Victor, Paris, 1886, p. 151, considéré comme authentique. H. Geycr, Die Sentenfiie divinitatis, Munster, 1909, p. 31-32, reiette l’authenticité. — 3. D’autres ouvrages, imprimés et manuscrits, ont été attribués faussement à Hugues. Cf. Histoire littéraire de la Franc, t. xii, p..53-62. Un des plus" célèbres est le Mamniotn-ptus soi expositio vocabuUirum quæ in Bibliis, hymnis Ecclesiep, homiliis rrperiuntur, qui a eu un grand nombre d'érlitions et dont l’auteur véritable serait le franciscain.lean Marchesini. qui vécut au XIII' ou au xv siècle. (A. Histoire littéraire de la France, t. xii, p. 71-72, 699-701 ; S. Berger, De

glossaiiii, compendiis exegeticis quitus lam mcùii iivi, Paris, 1879, p. 42-47 ; La Bible au seizième siècle, Paris, 1879, p. 19-20.

Il serait utile de connaître la chronologie des œuvres de Hugues. Malheureusement, là-dessus nous sommes peu renseignés. Zôckler. Realencyklopadie, 3°= édit., Leipzig, 1900, t. viii, p. 439, pense que les (cuvres exclusivement mystiques, comme le De arcu Noe moruli, le De arca Noe myslica, le De vanitate mundi, le In Salomonis Ecclesiasten homiliæ, appartiennent à la première période de sa vie scientifique, tandis que les œuvres qui ont un caractère plus scolastique et encyclopédique, telles que VEruditio (lidascalicu, le De sacramentis, et les Commentaria in Hierarchiam cœlesiem, seraient d’une période tardive et plus mûre de son développement intellectuel ; les écrits exégétiques seraient de l’une et l’autre période. Le passage d’une phase mystique à une phase scolasticjue et l’ordre chronologiciue des œuvres y correspondant Sont affirniés par ZcJckler de façon gratuite. Ce cju’il faut retenir, c’est que le commentaire sur le pseudo-Denys, étant dédié à Louis ^'II, qui commença de régner on 1137, est des dernières années de Hugues. Le De sacramentis fut écrit, dit l’auteur, prief., P. L., t. clxxvi, col. 173-174, après divers travaux qu’il y insère, sauf à les retoucher quelque peu, et sûrement bien avant 1133, car il y renvoie, t. II, part. I, c. VI, P. L., t. clxxvi, col. 383, à son De anima (= De sapientia anim ; v) Christi ; or ce traité est une réponse à une lettre de Gautier de Mortagne adressée, nous l’avons vu. à Hugues, prieur de SaintVictor, et Hugues ne fut pas prieur a van', 1133, date de l’assassinat du prieur Thomas. Le De sacramentis est postérieur également aux Institutiones in Dccalogum et au De quinquc septenis : des Institutiones il reproduit une partie des c. ii-iii, P. L., t. clxxvi, col. 12-14 ; cf. De sacramentis, t. I, part. XII, c. vii-viii, P. L., t. clxxvi, col. 355-359 ; du De quinque septenis, c. i, P. L., f.. clxxv, col. 466 (et il faudrait en dire autant de l’Expositio moralis in Abdiam, P. L., t. clxxv, col. 401, si son authenticité était établie), il reproduit, t. II, part. XIII, ci, col. 525, un passage sur les péchés capitaux. Enfin le De sacramentis est postérieur à la Chronique, qui est le conipendiosum volumen composé par Hugues de prima eruditionc sacri eloquii quae in historica constat leciione, avant la rédaction du De sacramentis. La Chronique finit par ces mots : Ilonorius secundus sedit annis qninque et mensibus duobus, Ilenricus imperavit annis quindccim. CL Monun.enta Germaniæ hist. Scriptores, t. XXIV, p. 97, et r/ ; ?(//fH/(17n, publié jinr. !. de Chellinck, Recherches de science religieuse, t. i, p. 277. Ilonorius II mourut le 14 février 1130 ; il n’est guère possible qu’entre cette date et celle de la mort de Hugues, celuici ait eu le temps de rédiger le De sacramentis. La finale relative à Ilonorius II a donc été ajoutée après coup par Hugues ou par une main étrangère. Et ainsi les dates du De sacramentis et de la Chronique, antérieure au De sacramentis, demeurent ignorées. l.'IIistoirc littéraire de la I-'rance, t. xii, p. 17, a observé que, à l’inverse de l’ordre suivi iiar les anciens éditeurs, le De arca oc moruli doit être rangé avant le De açca Noe mysticu et le De arca Xoe mystica, à son tour, avant le De vanitate mundi. car le premier est rappelé dans le second, c. xii, /'. /, ., t. ci.xxvi, col. 098, et le second dans le troisième, col. 717. Le De arca Noe mystica, c. VII, col. 693, renvoie aussi au De tribus diebus (ou De opcribus trium dierum. I. VII de VEruditio didascalica). Il arrête le dénombrement des papes à Ilonorius II (1124-1130) encore vivant, puisque, dit-il, c. iv, col. 687, quod supcrest spalium usque ad finem arcæ illos capict qui postnos fuluri sunt. En résumé, le commentaire sur le pseudo-Aréopa-