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HUGUES DE SAINT-YICTOR


dominicain, cnlii’piit de nioulier que V Exposilio in regulum H. Auynslini, où il voyait l’œuvre de Hugues, contient quatorze erreurs. Cf. Hugonin, P. L., t. CLXxv col. ex. Vers 1180, l’auteur du IJter de vera philosophia <lénonça, nous l’avons dit, seize propositions de la Siimma sententianim mise sur le compte de Hugues. Les corniliciens, que Hugues jugea sévèrement, sans les nommer du reste, attaquèrent, au rapport de Jean de Salisbury, qui nous les présente d’une façon si vive, cf. K. Buonaiuti, Giovanni di Salisbunj c le scuole fxlosoficlic dct siw tempo, dans la Rivista slorico-eritica (telle scicnze teologiehe, Rome, 1908, t. IV, p. 389-394, les meilleurs maîtres du temps, Anselme et Raoul de l.aon, Alhcric de Reims, Simon de Paris, Guillaume <le Champeaux ; vix parcitur magistro Hugoni de Sancto Victorc, dit-il, Melulogicus, t. I, c. v, P. L., t. cxcix, col. 833, et hoc qiiidem magis propter habitum rcUgionis qunm propler reveienliam scientiæ aul doclrinœ— Ainsi les adversaires de Hugues osent à peine s’en prendre à lui. Les admirateurs, eux, s’expriment en toute liberté.

En premier lieu paraissent ceux qui viennent de Saint-’V’ictor. Hugues est lor.é dans la belle lettre d’Osbert sur sa mort, P. L., t. clxxv, col. clxii-clxiii, cf. Y Indiculum omnium scriptorum magistri Hugonis de S. Viclore, dans les Reclienhes de science religieuse, t. II, p. 283 ; dans l’épi ! aphe composée par Simon Chèvre-d’or, cf. Histoire littéraire de la France, t. xii, p. 6, 490-491 (remarquer toutefois que Simon ne fut peut-être pas un victorin. cf. Fourier Bonnard, Histoire de l’abbenje royale de Saint— Victor de Paris, 1. 1, p. 139, n. 1) ; une Chronique anonyme d’un victorin de la fin du xii’e siècle, P. L., col. clxv, cf. Fourier Bonnard, Histoire de l’abbaye royale de Saint-Victor de Paris, 1. 1, p. 143 ; le Memoriale de Jean de Paris, P. L., col. CLXvi ; cf. J. de Ghellinck, jRec/icrc/fes de science religieuse, t. i, p. 271, note ; le nécrologe de Saint-Victor, P. L.. col. CLXiii-ci.xv ; au commencement du premier catalogue publié par B. Hauréau, P. L., col. cxLiii ; à la fin du second catalogue qui devait figurer sur le tombeau de Hugues, P. L., col. clii ; surtout par le plus illustre des victorins après Hugues, Richard, qui le désigne de la sorte, sans le nommer. Benjamin major, 1. 1, c. iv, P. L., t. cxcvi, col. 67 : sicut privcipuo illi nostri temporis theologo plaçait, et en le nommant, Tractatus despiritu blasphemiee. P.L.. t. cxcvj, col. 1189 : niagni illius, magistrum Hugunem loquor, noslri temporis iheologi.

Voici, maintenant, les chroniqueurs, les historiens de l’Église ou <le la littéralure ecclésiastique. Ce sont, avec Jacques de Vitry, qui, on s’en souvient, appelle Hugues ic harpe du Seigneur » et « organe du Saint-Esprit », les chroniqueurs Sigebert de Gembloux, Robert du Mont, Albéric des Trois-Foutaines, Jacques de Voragine, Richard le Poitevin, Robert Abolant d’Auxerre. dans les Monumenta Germanise historica. Scriptores, t. vi, p. 452, 49.5 ; t. xxiii, p. 828 ; t. xxiv, p. 170 ; t. XXVI, p. 81, 235 ; les auteurs anonymes des Annales Dorenses, op. cit., t. xxvii, p. 523 ; de la chronique publiée dans le Recueil des historiens des Gaules ri de la France. Paris, 1781, t. xii, p. 120 (transcrit presque littéralement Richard le Poitevin) ; de la chronique de Morigny, op. cit., t. xii, p. 86 ; de la chronique de Jumicges, P. L., col. clxv ; les autres chroniques indiquées par J. de Ghellinck. RccherclKS de science religieuse, t. i, p. 270, n. 3 ; Sigefroy de Meissen, Vincent deBeauvais, le pseudo-Henri de Gand, Trithème. saint.Antonin, Werner l^olewinck, P. L., col. ci.xvi-cLxvni. Hugues ne fut le second d’aucun de ses contemporains, c’a été un nouvel Augustin, un des luminaires de la France, il fut aussi saint que savant, tel est le sens et telles sont quelques-unes des expressions de ces témoignages.

Écoulons à leur tour les théologiens, les auteurs ascétiques et mstiques, les polygraphes. Sans parler de ceux que nous retrouverons en traitant de l’influence de Hugues, ’i’homas de Cantimpré, Bonum universale de proprictatibus apum, 1. H, c. xvi. Douai, 1597, J). 174, enregistre, le premier peut-être, l’appellation de secundus Augustinus id est secundus ab A ugastino. Geoflroy d’Auxerre, énuniérant les hommes sages et lettrés r(ui ont honoré l’Église, Libellas contra capitula Gilberti, P. L., t. clxxxv, col. Gl(j, mentionne fidelissimum divini verbi Iructatorem Uugonem de S. Victorc. Dans le Spéculum juturorum temporum ou Pentachronon, extrait des œuvres de sainte Hildegarde, Gebenon, prieur d’Eberbach, dans J.-B. Pitra, Analecta sacra, Mont-Cassin, 1882, t. viii, p. 488, qualifie son temps de « vil et misérable », mais ajoute que toutefois des saints y ont fieuri, tels que, en France. Bernard, abbé de Clairvaux. maître Hugues et maître Richard de Saint-Victor. Pierre de Celle, EpisL, I. VH, epist. xix, P. L., t. ccii, col. 610, l’associe à saint Bernard, à Gilbert de la Porrce et à maître Pierre (vraisemblablement Pierre le Mangeur) comme étant, parmi les auteurs récents, de ceux qui méritent de plaire, // ! quibus nec rosæ nec lilia desunt. Le dominicain Gui Vernani, dans son commentaire inédit sur la bulle Unam sanctam, cité par M. Grabmann, Die Geschichte der sclwlastiiChen Méthode, t. ii, p. 258, se réclame de l’autorité de Hugues, ma(77)us et authentici. s doctor Ecclesiæ. Durrnd de Mende, Ralionale divinorum offlciorum, 1. IV [c. xli], Lyon, 1481 [fol. xc b, l’appelle doctor cxcellentissimus. Gerson, De libris Icgendis a rcligiosis. dans ses Opéra, Paris, 1606, t. I, col. 571, nomme Richard de Saint-Victor (à qui il attribue inexactement le De arca mystica), et déclare inutile d’énumérer toutes ses œuvres, /i(71 ! 7 enim composait nisi dininum edoctus a præceptore sua doclorc celebcrrimo Hugone de S. Victorc. cujus opusculum De oratione… saperai omnem laudem ; cf. ^nnotatio doctorum aliquorum qui de contemplalionc locuti sunt, t. IV, col. 97. Il applique à Hugues l’épithète de venerabilis, col. 572, qu’on rencontre aussi dans la lettre d’Osbert, P. L., t. ccxxv, col. clxii ; dans le récit d’un miracle de l’an 1325 attribué à l’intercession de Hugues, P. L., t. CLXXV, col. clxiti-clxiv (avec la variante venerandus) : à2m%e. titre d’un manuscrit de la Practica geometriæ, cf. P. Tannery, dans Fourier Bonnard, Histoire de l’abbaye royale de Saint-Victor de Paris, 1. 1, p. i ; dans la Vie de sainte Lydwine par frère Jean Brugman, Acta sanctorum, ’S^ édit., Paris, 1805, aprilis t. ii, p. 281, et, jusqu’à huit fois, dans l’anonyme Apparaius ad vulgarem Rabani Allegoriarum edilioncm, publié par J.-B. Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1855, t. iii, p. 438, 439, 441, 442, 443, 444, 445. Denys le Chartreux, Commentaria in librum De cselesti hicrarchia, c. vii, a. 32, dans Opéra omnia. Tournai, 1902, t. xv. p. 124, s’empare également du renerahilis Huqo, ainsi que le carme Thomas Nelter (Waldensis), Doctrinalis antiquilatum Ecclesia’Jcsu Christi, t. ii, De sacramentis, c. xlviu. lui, Paris, 1521, fol. 48 a, 52 è. Denys le Chartreux, op. cit.., c. iii, a. 19, p. 78. exprime un tort étonnement de ce qu’Albert le Grand aprctéune graveerreur sur les anges fidilissimo doclissimoque Hugoni qui, ob eminentiam suæ scientiiv, dictas est secundus scu aller Augustinus. La formule : » un nouvel Augustin » est légèrement modifiée dans Sixte de Sienne, Bibliothcca sancta, l. IV, Paris, 1610, p. 250 : Hugo victorinus…, vir divinarum et humanarum litterarum exquisita erudiiione clarissinuis, et Auguslini doctrinæ ac phraseos usque adeo xmulalor ut Augustini lingua eruditorum sui temporis adaqio dictas sit.

Mettons à part des théologiens qui sont hors de rang. Dante, theologus Dantes, montre, dans son Paradiso,