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    1. IDOLATRIE##


IDOLATRIE, IDOLE]

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p. 92 94. — e) Le dieu Milk (M.L.K. Mélék, féminin Milkat ; ponctué par les Massorètes Molek, chez les Septante, Moloch), ou encore Melchom (quoique les dieux Moloch et Melchom aient été traités comme deux divinités distinctes, Melchom ayant son sanctuaire sur le mont des Oliviers, IV Reg., xxra, 13, et Moloch, dans la vallée de Hinnom), est un dieu phénicien, plus particuUèrement honoré chez les Ammonites. C’est la divinité dont le culte est caractérisé par les sacrifices humains et les sacrifices par le feu. Les rites sanglants qui entouraient le culte de Baal, cf. III Reg., xviu, 28, devaient se rattacher en quelque manière au culte de Moloch. Moloch est d’ailleurs qualifié « baal » dans Jérémie, xxxii, 35 ; cf. xix, 5 Sous la forme particulière de Melchom, IV Reg., xxiii, 13 ; I Par., XX, 2 ; Jer., xlix, 1, 3 ; Amos, i, 15 ; Soph., i, 5 ; dans III Reg., XI, 5, 33, l’hébreu Milkôm est rendu par la Vulgate par « Moloch ». Sous la forme de Moloch, Lev., XX, 3, 5 ; III Reg., xi, 7 ; IV Reg., xxiii, 10 ; Jer., xxxii, 35 ; Amos, v, 26 ; et, dans le Nouveau Testament, Act., vii, 43. Sur les sacrifices humains, cf. Lev., xviii, 21 ; Jer., xxxii, 35 ; Ezech., xx, 26 ; cf. XVI, 20 ; xxiii, 37. Sur l’interdiction de ces sacrifices par la loi mosaïque, Lev., xviii, 21 ; xx, 2, 3, 4, 5 ; cf. Deut., xviii, 10. Sur les sacrifices offerts à Moloch par les Israélites, IV Reg., xvii, 17 ; xxiii, 10 ; Is., Lvn, 5 : Jer., vii, 30-32 ; xix, 1-13 ; cf. Ps. cv (cvi), 37-38 ; Ezech., x^, 20-21 ; xxiii, 37-39. Achaz, roi de Juda, offrit son fils en sacrifice, IV Reg., xvi, 3 ; II Par., xxvra, 3 ; et son petit-fils Manassé suivit cet exemple, IV Reg., xxi, 6, cL col. 633. Ces sacrifices étaient accompUs à Topheth, dans la vallée de Benenomon. II Par., xxviii, 3 ; xxxra, 6 ; cf. Jer., vra 31 ; xxxii, 35. On rendait aussi un culte à Moloch, sur le mont du Scandale. III Reg., xi, 5, 7, 33. Sur Moloch, cf. Lagrange, op. cit., p. 99-109. — / ; Achéra-Astarté, compagne inséparable de Baal, principe femelle, était la déesse de l’amour et de la guerre. Cf. Lagrange, op. cit., c. ni, p. 119-140 ; Lemonnyer, Le culte des dieux étrangers en Israël, Achcra, dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, janvier 1912. « Reine du ciel », Jer., vii, 18 ; xliv, 17, 18, 19, 25, elle nous apparaît, comme Baal, avec un caractère sidéral. Baal est le soleil ; Astarté, la lune ; une figurine du musée du Louvre la représente avec un croissant sur la tête. C’est la Vénus de Chanaan. Le nom aschéra signifie tantôt la déesse, tantôt son emblème. Déesse, à laquelle on rend un culte à côté de Baal et de toute l’armée du ciel, IV Reg., xxiii, 4 ; xxi, 3 ; II Par., xxxiii, 3, dont l’image est taillée, pésél, IV Reg., xxi, 7 ; est une idole. III Reg., xv, 13 ; II Par., xv, 16. Aschéra est l’équivalent d’Astarté, cf. Jud., ii, 13 ; iii, 7. Sur les prophètes d’Aschéra, cf. III Reg., xviii, 19. Emblème : pieu de bois placé près de l’autel, et non pas un bois sacré, comme le veulent les Septante, constamment traduits par la Vulgate : lucus ou idolum luci. Exod., xxxiv, 13 ; Jud., vi, 25, 26, 28, 30 ; IV Reg., xxiii, 6, etc. Cf. Lagrange, op. c17., c. v, §2, p. 17.’). Interdiction de placer des aschéra près de l’autel de Jéhovah. Deut., xi, 21 ; cf. col. 626. Cf. Micli., V, 13. Dans Is., xvii, 8 ; xxvii, 9, les’ « s/iérf/n, figurent ii côté des hammdntin, représentations solaires de Baal. Cf. II Par., xxiv, 8. Sous le nom d’Astarté, m Rtg., XI, 5, 33, ou d’Astaroth, 1 Heg., vii, 3, 4 ; xii, 10 ; XXXI, 10 ; IV Reg., xxiii, 13 ; Jud., ii, 13 ; iii, 7 ; x, 6 (le pluriel, en plusieurs de ces derniers textes, s’exjiliquc soit par la juxtaposition du mot Uaalim, soit parce que l’on entend désigner par la la pluralité des images, soit parce que le pluriel est mis pour le singulier). Sur le culte d’Astarté chez les Hébreux, voir col. 635.

3. A côté de ces divinités principales, l’Écriture

nous donne le nom de quelques autres divinités dont les Israéfites empruntèrent le culte aux peuples voisins. — —a) Le dieu-poisson Dagon, chez les Philistins, Jud., XVI, 23 ; I Reg., v, 2, 3, 4, 5, 7 ; I Par., x, 10 ;

I Mac, X, 84 ; xi, 4, avait une divinité féminine qui lui était unie, Atargatis, déesse syrienne appelée parfois aussi Dercéto, dont le temple était à Carnion.

II Mac, xii, 26 ; cf. I Mac, v, 43. Cf. I Reg., xxxi, 10. Cette déesse est une modalité d’Astarté. Cf. Lagrange, op. cit., p. 119-140. — b) Chamos était le dieu national de Moab. Il apparaît une seule fois comme dieu des Ammonites avec Moloch. Jud., xi, 24. Partout ailleurs il est le dieu de Moab. Num., xxi, 29 ; Jer., XLViii, 46 ; cf. 7, 13. Salomon lui avait rendu un culte à Jérusalem, III Reg., xi, 7, 33 ; culte que détruisit plus tard Josias. IV Reg., xxiii, 13. — c ; La déesse Thammuz (Vulgate, Adonis), Ezech., viii, 14, était une divinité syrienne à laquelle des Juives idolâtres rendaient un culte, en célébrant une lamentation annuelle en son honneur. Son culte était primitivement d’origine babylonienne. Voir Thammuz, dans le Dictionnaire de la Bible, t. v, col. 2144-2145 ; cf. A. Lemonnyer, Le culte des dieux étrangers en Israël. dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, 20 avril 1910, p. 251 sq. On croit trouver des allusions aux lamentations idolâtriques en l’honneur de Thammuz, dans Amos, viii, 10 ; cf. Zach., xii, 10 ; Jer., xxii, 18. — d) Se rapportant à des divinités chananéennes, il faut signaler le texte d’is., lxv, 11 : reprochant aux impies d’abandonner le vrai Dieu, Isaïe les interpelle, disant : « Vous qui dressez une table pour Gad et rempUssez une coupe pour Meni. » Cad, identifié par certains savants avec la planète Jupiter, est le dieu de la Fortune. Meni est le dieu du destin.

4. Il faut faire une place à part aux divinités assyriennes et babyloniennes, mentionnées dans la Bible.

— a) Le mot Assur, qui paraît assez souvent dans les saints Livres, désigne ordinairement une contrée ou un peuple, mais non une divinité, sauf peut-être dans l’expression « terre d’Assur », Is., vii, 18 ; Mich., v, 6. — &J Le dieu Bel était le dieu principal de Babylone. Il est nommé par Jérémie, l, 2 ; li, 44 ; Baruch, vi, 40 ; et parDaniel, XIV, 2, 3, 5, 8, 9, 10.11, 13, 17, 21, 27. Il s’agit ici du dieu Bel-Mérodach, Marduk, dieu de la planète Jupiter, qui, d’après les renseignements fournis par Diodore de Sicile, était représenté debout et marchant, bTr, xoç fi’/ y.xl ôtav ; orLo ;. C’est bien là le dieu dont parie Jérémie, dans sa lettre aux Juifs captifs à Babylone Bar., vi, 3, 14. Daniel nous donne quelques détails sur son culte. On lui servait tous les Jours

« douze artabes de farine, quarante brebis et six baths

ou métrètes de vin ». Dan., xiv, 2. Il avait attachés à son culte soixante-dix prêtres, qui se nourrissaient, eux, leurs femmes et leurs enfants, de ces mets, 9. 14. Cf. Jer., Li, 44 ( ?). Les prophètes annoncèrent la ruine du culte de Bel. Jer., l, 2 ; li, 44. A ce propos. Isaie joint au nom de Bel le nom de Nabo, fils de MardouU-Mcrodach, primitivement adoré à Barsip, et adopté ensuite à Babylone. Is., xlvi, 1. Bel est appelé par son nom de Mérodach une fois dans la sainte Écriture, par Jérémie, l, 2. Mais il paraît une fois dans le nom théophore Mérodach Baladan. Is., xxxix, 1. ^ — c) Maîtres de Samarie, les Assyriens en déportèrent les habitants et les remplacèrent par des populations assyriennes, qui transportèrent en Palestine le culte de leurs idoles, tout en adoptant le culte de Jéhovah. IV Reg., xvii, 29. Les hommes de Babylone liront Sochothbénoth, probablement la déesse Zarbanit, épouse de Mardouk, cf. G. Rawliuson, llenxlohs, t. I, p. 654, note, et E. Schrader, Succoth-Dcnalh, dans E. A. Riehm, Handworlcrhiich biblischen Mlrrlums, t. ii, p. 1 600 ; Hagen, Lrii’con 617)//cii ;  ; i, Paris, s. d. ( 1 9 1 0), t. ui, p. 1035. Les hommes de Cutha firent Nergel ou