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IMMACULEE CONCEPTION


au créateur le plus excellent de tous les dons, une mère vénérable, seule digne de celui qui l’a créée. O heureux lombes de Joachim, qui avez émis un germe tout immaculé ! O admirable sein d’Anne, où se développa petit à petit et se forma une enfant toute sainte, w ôaçù ; to3’UojlLv.’j. -au.y.aLâptaT£, âç v, ; zaTEoÀrJOri Tj^ip’^a. j : avâa(j)|j.ov tu a^lTca Trj ; "Awr, ; io ; 8tas, sv ^ xaï ? y.ixzx |jl ! Lgov sE axi--7]i -poaOriLat ; -t]ù^r’flr, L-xl O’.aaopçojOîv È-iy(>r^ ppiço ; -avâyiov… Aujourd’hui le flls du charpentier, le Verbe, artiste de l’univers, s’est préparé une échelle vivante dont la base s’appuie sur la terre, mais dont le sommet atteint le ciel. » Homil. in Nativ. Deiparæ, P. G., t. xcvi, col. 672. Comment ne pas voir dans ce passage l’idée de la sainteté initiale de Marie ? D’autres expressions de la même homélie confirment cette vue : « Joachim et Anne implorèrent le Seigneur, et il leur naquit une progéniture de sainteté, » yîvvriaa ovL-xiojûvri ; . Ibid., col. 673. « Marie est toute belle, toute proche de Dieu. Elle est uu lis qui a poussé au milieu des épines. Les traits enflammés de l’ennemi n’ont pu l’atteindre. Elle a vécu dans la chambre nuptiale de l’Esprit et a été gardée iinmaculée pour être à la fois épouse et mère de Dieu. » Ibid., col. 669, 672. Elle a ignoré les révoltes de la concupiscence : « Image vivante de la divinité, en laquelle le créateur se complaît, elle a l’esprit uniquement appliqué à Dieu et docile à sa direction. Tous ses désirs sont tendus vers l’unique désirable… Son cœur pur et immaculé n’a de regards et de soupirs que pour le Dieu immaculé. » Ibid., col. 676. « Elle a toujours été vierge d’esprit, d’âme et de corps, » vlô Lt.’: ’iu/rj zat a(jj ; j.aTt à ::--apOîvjJoj ^av, col. 668.

Parlant de la dormition de Marie, notre orateur s’étonne d’abord que Marie soit morte : « Comment, ô Immaculée, s’écrie-t-il, pourras-tu mourir ? » Laî ->ô ; ’)r/âToj’{rJzr^, ? ! àypavTo ;. Ilomil., ii, in Dormilionem, col. 733. La solution de l’énigme est facile à trouver. « Elle se soumet à la loi posée par son Fils, et comme fdle du vieil Adam, elle accepte de payer la dette paternelle, parce que son Fils, qui est la Vie même, ne s’y est pas soustrait non plus, » i-.d y.xi j TïjTr, ; j’o ; r, xj-’ZPir], taJta ; Ojz àr : r, vaTO. Ibid., col. 725. Cf. Homil, i, inDormil., col. 713. Mais comme son Fils aussi, elle ignorera la corruption du tombeau. Son corps virginal et tout immaculé n’a pas été abandonné dans la terre. Homil, i, in Dormit., col. 720. La mort des pécheurs est détestable. Mais pour celle en qui l’aiguillon de la mort, le péché, était mort, âv rj Ô£ To y.it-.’^'j’i Toi Oi/ocTo-j vsvix.p’oTo, que dirons-nous, sinon que la mort a été le principe d’une vie meilleure et éternelle ? Homil, ii, in Dormit., col. 728. Loin de mettre la mort de Marie en relation avec le péché originel, qui, d’après lui, nous rend sujets ù la mort. In Epist. ad Rom., P. G., t. xcv, col. 477, 481, saint Jean Damascène allirme expressément que l’aiguillon de la mort était mort en elle, et que c’est la raison pour laquelle son corps n’a pas connu la corruption. Il reste donc établi que le docteur de Damas professe une doctrine identique à celle de saint.Vndré et de saint Germain.

Dans son homélie pour la fête de la Conception de la mère de Dieu, Jean, évêque d’l-2ubée(t vers 7.50), parle en termes suffisamment clairs de la sainteté originelle de Marie. La Trinité sainte est intervenue d’une manière spéciale pour préparer au Verbe incarné un temple digne de lui. Elle a fait de la Vierge une créature nouvelle : « Nous devons, dit l’auteur, célébrer cette fête de la conception, dans laquelle le temple de Dieu a été bâti, mais non de main d’homme. C’est le jouroùla sainte mère Théolocos a étéconçuedansie seind’Anne. Avec le bon plaisir du Père et la coopération du Saint-Esprit vivifiant, le Christ, Fils de Dieu, la

pierre angulaire, s’est bâti lui-même ce temple, et lui-même y a établi sa demeure… Le créateur lui-même a fait avec la terre vieillie un ciel nouveau et un trône inaccessible aux flammes. Il a transformé le vieil homme pour préparer au Verbe un séjour tout céleste, aÙTo ; ô orjaio’jpyo ; iI. -rf ;  ; TraXa^’oOîtJTjç yf, ; è ;  : oiria ; v ojpavov y.aivov xai 6pcivov axaxoiçXsxxov, y.a.1 xov -aXa ; ojfJivxa yoïy.ôv bîç âjiojpâviov na^xâSoc [j.£X£|jaÀ£v. Chantez au Seigneur un cantique nouveau… Car voici que le diable, tyran de noire nature, a été vaincu Voici qu’un trône plus merveilleux que le trône chérubique est préparé sur la terre… Voici que le palais du roi céleste est bâti sans le secours des hommes…, palais plus élevé que les cieux, plus vaste que toute la créalion. » Homil in Concept. Deiparx, P. G., t. xcvi, col. 1500, 1485, 1488. « Heureux et trois fois heureux êtes-vous, Joachim et Anne, mais cent fois plus heureuse, la descendante de David, votre fille. Car vous autres, vous êtes terre, mais elle est un ciel, ja : î ; yàp yfj k^-.î, aùxr ; fÀ ojpavo’;. Vous êtes terrestres, tandis que c’est par elle que les fils de la terre deviennent habitants du ciel. » Ibid., col. 1477. Marie a sans doute été tirée de la terre vieillie, du vieux limon ; mais Dieu est intervenu pour en faire une créature nouvelle, un ciel nouveau ; c’est-à-dire qu’il l’a créée dans l’état de justice originelle.

Saint Taraise, patriarche de Constantinople( t806), a laissé une homélie sur la Présentation de la Vierge au temple, dans laquelle nous relevons le passage suivant : « Prédestinée dès la création du monde, choisie parmi toutes les générations pour être le séjour immaculé du Verbe, et offerte au Tout-Puissant dans le templesaint, la Vierge n’est-elle pas digned’honneur, pure et immaculée ? N’est-elle pas l’offrande immaculée de la nature humaine, oj/t -po^sopx aatoy-oç xri ; àvOpt.)-- ; vT, ; 9j : 7£f.)ç ? » P. G., t. xcviii, col. 1497. Cette pureté immaculée exclut bien, dans la pensée de l’orateur, la tache originelle, comme il ressort d’autres expressions de la même homélie où Marie est déclarée la < fille de Dieu par excellence », r, O^oni ;, col. 1481, 1485, 1488, r « immaculée par excellence », r, a ; j.f.)uo ;, col. 1485, « qui a délivré Adam de la malédiction et payé la dette d’Eve, » xou’Aoxa xrj ; /caxâpa ; r Ijg ::, xrj ; EJ’aç xov ôsÀr[ ; j.axoç f, z.’krc, M’zi, col. 1489.

C’est à saint Théodore Studite († 826) qu’il faut sûrement atlribucr une. homélie sur la Nativité de la Vierge que Le Quien a éditée sous le nom de saint Jean Damascène, P. G., t. xcvi, col. 679-698. La doctrine de la conception immaculée s’y trouve exprimée de diverses manières. D’après Théodore, Marie est le monde nouveau que Dieu a préparé pour recevoir le nouvel Adam. Avant de former le premier homme. Dieu lui avait élevé le magnifique palais de la création. Placé dans le paradis, l’homme s’en fit chasser par sa désobéissance, et il devint avec tous ses descendants la proie de la corruption. Mais celui qui est riche en miséricorde a eu pitié de l’œuvre de ses mains, et il a décidé de créer un nouveau ciel, une nouvelle terre, une nouvelle mer pour servir de séjour à l’Incompréhensible, désireux de réformer le genre humain, o ; ’ivi-La51v xoj yivoj ;. Quel est ce monde nouveau, cette création nouvelle, f, vEoçavi, ; Lx ; ’; '. ; ? » C’est la bienheureuse Vierge digne de toute louange, t Elle est le ciel qui montre le Soleil de justice, la terre qui produit répi de vie, la mer qui apporte la perle spirituelle… Que ce monde est magnifique ! Que cette création est admirable, avec sa belle végétation de vertus, avec les fleurs odorantes de la virginité I… Quoi de plus pur, quoi de plus irrépréhensible que la Vierge ? Dieu, lumière souveraine et tout immaculée, a trouvé en elle tant de charmes qu’il s’est uni à elle substantiellement, par la descente du Saint-Esprit… Marie est une terre sur laquelle l’épine du péché n’a