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HORMISDAS


episcopuin ab apostolica sede damnatum, eorum complicem et sequacem, vel qui in eorum communionis societate permanserint ; quia Acacius quorum se communioni miscuit, ipsorum similem jure meruit in datnnatione senteatiam. Petrum nihilominus Antiochenum damnamus cum sequacibus suis et omnium suprascriptorum.

Suscipimus autem et probamus epistolas beati Leonis papae universas quas de christiana religione conscripsit, sicut prsedixlmus, sequentes in omnibus apostolicam sedem et prædicantes ejus omnia constituta. Et ideo spero, ut in una communione vobiscum, quam sedes apostolica prædicat, esse mcrear, in qua est intégra et verax cliristianae religionis et pcrfecta soliditas : promittens in sequenli tempère sequestratos a communione Ecclesiae catholicæ id est, non consentientes sedi apostolicæ eorum nomina inter sacra non recitandæsse mysteria. Quodsi in aliquo a professione mea de iare tentavcro, liis, quos damnavi, complicem me mea sententia esse profiteor.

Hanc autem professionem meam ego manu mea subscripsi, et tibi Hormisda ; sancto et venerabili papae urbis Romae direxi.

d’Alexandrie (Pierre Monge) qui l’a imité en tout. Nous condamnons aussi et anathématisons Acace, jadis évêque de Constantinople, condamné par le siège apostolique, complice et adhérent des précédents, et tous ceux qui auraient persévéré dans la communion de ces liommes ; Acace, qui est entré en communion avec eux, a mérité par là de partager leur condamnation. Nous condamnons aussi Pierre d’Antioche (Pierre le Foulon) avec tous ses adhérents et tous ceux des personnages ci-dessus.

D’autre part, nous recevons et approuvons toutes les lettres écrites par le bienheureux pape Léon sur la religion chrétienne, désirant suivre en tout, comme nous l’avons dit, le siège apostolique et proclamant toutes ses constitutions. J’espère dans ces conditions entrer en communion avec vous, représentants du siège apostolique ; c’est là que la religion chrétienne trouve son plein affermissement. Je promets donc qu'à l’avenir je ne réciterai plus dans la célébration des saints mystères les noms de ceux qui ont été séparés de la communion de l'Église catholique, c’est-à-dire qui ne sont point d’accord avec le siège apostolique. Que si je tentais de m'éloigner en quoi que ce soit de la présente profession de foi, je me déclare moi-môme le complice <le ceux que j’ai condamnés.

Je soussigné ai souscrit de ma main le présent formulaire et je l’adresse à Hormisdas, le saint et vénérable pape de la ville de Rome.

On ne pouvait rien ima.41ncr de plus clair. J.o formulaire était l’anirnialion péremploire du droit de Home à définir souverainement et d’une manière infaillible les controverses doctrinales aussi pieii (jiie les questions de personnes. Les constilula des papes et tout spécialement le fameux Tome de L60n étaient mis sur le même l)ied que les décisions des trois ^l’ands conciles de Nicéo, d'1-^phèse et de Chalcédoine. Quel besoin y avait-il dans les questions controversées de discussions et d’enquèles nouvelles ? Rome et Chalcédoine avaient ju(4é, la cause était finie. Désormais l’on ne serait catholique qu’en étant romain, qu’en condamnant les doc trincs et les personnes que Rome avait condamnées, qu’en recevant sans discussion les do ;.', mes qu’elle avait cîinonisés. Jamais encore ne s'étaient alliriuées d’ur.e manière aussi tranchante les prérogatives souveraines de rfvfîlise de Rome..JafTé, n. 774-77.5 ; Thiel, Epist.. VII et viii ; cf. aussi le texte du formulaire dans benzinwr-Rannwart, Enchiridion, n. 17I-17'2. Voir l. vi, roi. 2175.

iJe telles exigences n'étaient point faites i)Our encourager Anastase. Du concile d’Héraclée, il était à peine question : avant mi’me de l’ouvrir il fallait accepter le règlement définitif des questions qu’il prétendait traiter. D’autre part, le péril créé par Vilalien se faisant moins pressant, les désirs de réconciliation avec Home devenaient aussi moins vifs. I, 'empereur objecta donc

aux légats qu’il lui était impossible de raj’er Acace des diptyques. Semblable mesure produirait infailliblement une émeute dans la population de la capitale, restée fort attachée au souvenir de l’ancien patriarche. C'était vouloir la réconciliation avec Rome, et la canonisation de l’auteur même de la rupture. Les légats ne purent que se retrancher derrière leurs instructions ; le 16 juillet 516, ils quittaient Constantinople. Le Liber poniificalis constate mélancoliquement que leur mission avait échoué ; nihil egeninl.

L'échec était moindre cependant que l’apparence l’aurait fait croire. La présence dans la ville impériale des représentants du pape avait réveillé bien des consciences. En Thrace, dans l’Illyriciim, en Dardanie, en Épire, nombreux étaient les évoques qui, soit isolément, soit en corps, dema idaient le retour à l’unité romaine. Hormisdas accueillait avec joie leurs suppliques, et envoyait son fonnulaire, dont il pressait la signature. JafTé, n. 780, 783, 785 ; Thiel, Epist., xvii, XX, XXIII. Le 15 février 517, il pouvait écrire à Avit, évoque de Vienne, que quarante évêques del’Illyricum abandonnant l’obédience de Thessalonique étaient rentrés en communion avec Rome. Jaiïé, n. 784 ; Thiel, Epist., xxii.

L’empereur lui-même ne pouvait résister indéfînimmt à l’opinion publique. Eu même temps qu’arrivaient à Rome les légats de retour de Constantinople, deux hauts fonctionnaires impériaux se présentaient à Hormisdas. La question d’Acace étant, extér’euvement du moins, la seule qui créât difficulté, ils devaient en demander au pape le renvoi après le concile toujours projeté. L’assemblée réglerait d’abord les points de doctrine en suspens ; l’on examinerait ensuite les questions de personnes. Les ambassadeurs impériaux étaient aussi porteurs d’une lettre adressée au sénat romain ; on lui demandait d’interposer ses bons olTices auprès du pape et auprès du roi Théodoric pour la conclusion de la paix. Thiel, Epist., xr et xii. Hormisdas demeura inflexible : qu’on radiât d’abord Acace et les pourparlers pourraient commencer ; sinon, l’on n’avait que faire à Rome des bonnes paroles de l’empereur. Désireux pourtant de montrer ses intentions pacifiques, le pape, en avril 517, envoyait â Constantinople une seconde légation. Eimodius de Pavie et Pérégrinus de Mirenum. eu Campanie, les deux envoyés pontificaux, étaient porteurs des lettres adressées à l’empereur et au patriarche. On ne laissait point ignorer à ce dernier qu’on le tenait toujours pour excommunié, mais la sévérité à son égard se tempir.iit de quelque indulgence ; on espérait que son action serait décisive pour ramener la masse de l'épiscopat oriental. Jafïé. n. 720 ; Thiel, Epist., xxviii. Un moiitoire adressé à tous les évoques les engageait à revenir « à la pierre sur laquelle a été fondée rfîglisc »..laffé, n. 701 ; Thiel, Epist., XXIX. Enfin l’on faisait espérer â ceux qui déjà étaient retournés à l’ftglise romaine qu’ils verraient bientôt le terme de leurs angoisses. Les légats enjoindraient à leurs persécuteurs de cesser toute vexation, en invoquant au besoin l’intervention de l’emp "reur. JafTé, n. 792, 794, 795, 796 : Thiel, Epist., xxxii, xxxiv.

La deuxième légation d’Hormisdas devait être moins heureuse encore que la précédente. La radiation des diplvepies d’Acace et de ses successeurs, m "me les plus orthodoxes, tels qu’Euphémius et Maccdonius, heurtait trop violemment le sentiment populaire pour que l’empereur n’en tirât point parti. Nous sommes mal renseignés sur les faits et gestes de la légation ; le Liber ponlipenlis insinue qu’après avoir essayé de la persuasion, voire de la corruption, l’empereur recourul. à l’endroit des légats, à la manière forte. Ils auraient été gardés de telle sorte qu’il leur aurait été impossible de remettre aux divers destinataires les protestations dont ils étaient porteurs. Ce qu’il y a