Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/200

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Le Pays-de-Gex, situé au-delà du Jura, — longue chaîne de montagnes secondaires qui sépare jusqu’à Divonne la Suisse de la France, et finit à la gorge défendue par le fort de l’Écluse, — dut faire partie d’abord de l’ancienne Helvétie ou du territoire des Allobroges, composé, comme tu sais, du Dauphiné, de la Savoie et de Genève, puis il fut érigé en baronnie dans le moyen-âge, et eut pour maîtres successivement les sires de Joinville et les ducs de Savoie, sans parler des évêques de Genève, possesseurs alors d’une assez grande juridiction ou mandement autour de leur fief de Peney, au pied duquel passait le Rhône.

Ce pays fut conquis par les Bernois, ainsi que celui de Vaud et le Chablais (rive gauche du lac), en 1536, et restitué, une trentaine d’années après, à la couronne de Savoie, qui le céda à la France plus tard avec la Bresse et le Bugey, — aujourd’hui le département de l’Ain, — en échange du marquisat de Saluces, acquis en même temps que le Dauphiné et cause de vieilles contestations.

Avant la Révolution française il était du ressort du parlement de Bourgogne ; après, et lorsque Genève eut été réunie à la France, il forma avec l’ancien bailliage de Gaillard et de Ternier le département du Léman, qui dura jusqu’en 1814.