Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/497

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low s’est envolé joyeux vers les demeures éternelles, sedes æternas lætus advolavit, dit l’épitaphe debout contre le mur ; Andrew Brougthon, fatigué des travaux de la vie, s’est endormi dans le Seigneur, in Domino obdormivit, dit l’épitaphe couchée à terre : ainsi l’un joyeux, l’autre las ; l’un a trouvé des ailes dans le sépulcre, l’autre y a trouvé un oreiller. »

Le très éminent écrivain voit dans ces épitaphes au ton si différent « la clef des deux hommes et la nuance des deux convictions : Ludlow était un penseur ; il avait déjà oublié le roi mort et ne voyait plus que le peuple émancipé ; Broughton était un ouvrier ; il ne songeait plus au peuple et avait toujours présente à l’esprit cette rude besogne de jeter bas un roi. Ludlow n’avait jamais vu que le but, Broughton que le moyen. Ludlow regardait en avant, Broughton regardait en arrière. L’un est mort ébloui, l’autre harrassé. »

L’église fut bâtie en l’honneur de Saint-Martin de Tours, elle porte la date de 1498 et la croix de Savoie sur sa façade.

En 1588 les Vaudois du Piémont qui tentaient de rentrer dans leur patrie, et dont je t’ai entretenu à diverses reprises, mon ami, ne furent pas reçus à Vévey ; le gouvernement bernois, voulant éviter tout sujet de mésintelligence avec la Savoie, avait donné les ordres les plus rigoureux à cet égard : les habitants