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CYBÈLE

trales en échange, hélas ! de toutes celles qu’il envahit dans notre hémisphère. Ces marbres proviennent de pays qui sont à nos antipodes et qui ont connu l’homme fossile qu’en vain l’on a cherché de ce côté-ci du globe. Mais il n’y a pas que des urnes, des casques, des armes qu’un antique limon, pétrifié depuis, a conservé dans ses épaisseurs. Allons plus loin et vous verrez bien autre chose.

Le premier objet que Namo désigna du doigt était une table de portor où se dessinait fort nettement une tête humaine prise de face. Mais ce n’était rien auprès du tableau macabre que représentait une immense dalle sur le fond noir de laquelle se détachaient en blanc plusieurs squelettes incomplets sans doute, mais parfaitement reconnaissables, se groupant, s’accrochant, pour ainsi dire, les uns aux autres dans une disposition qui suggéra aussitôt à l’esprit de Marius le souvenir de la grappe humaine du célèbre tableau de Girodet intitulé : le Déluge. Triste sujet à lugubres et trop opportunes méditations sur lesquelles Namo ne tenait pas à s’appesantir, car il ne tarda pas à entraîner son ami d’un autre côté où un spectacle non moins étonnant, mais éveillant de tout autres idées, réunissait un grand nombre de spectateurs. C’était un petit cirque placé dans une demi-obscurité et entouré d’une balustrade qui retenait le public. Au dessus, et dis-