Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
CYBÈLE

glaces sont, disons-nous, fort lentes à se produire puisque ce mouvement s’étend à une période de 10,500 années. Pourtant il est aisé de reconnaitre dès à présent même des signes sensibles du changement qui date de l’an 1248, notamment dans l’abaissement de température qui gagne peu à peu le côté de la terre que nous habitons.

Déjà la demi-douzaine de siècles qui s’est écoulée depuis l’époque qu’on peut appeler le moment de la pleine mer australe et de la basse mer boréale, ou bien celui du maximum de froid pour l’hémisphère sud et du maximum de chaleur pour l’hémisphère nord, cette demi-douzaine de siècles seulement, dis-je, a suffi pour rendre moins habitables les terres septentrionales et les preuves de ceci abondent. Ainsi, le sol aujourd’hui si désolé du Groenland garde encore des racines de forêts disparues, lesquelles témoignent d’une végétation relativement récente et devenue impossible avec la température actuelle de cette contrée glacée l’Islande avec ses cinquante mille habitants, n’a plus guère que le tiers de la population que cette île nourrissait il y a quelques siècles, quand on y récoltait des céréales qui n’y pourraient plus être cultivées de nos jours ; plus près de nous, la vigne ne prospéra-t-elle pas longtemps en Angleterre jusqu’à ce qu’enfin cet arbuste précieux dut reculer