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CYBÈLE

dominait la cime neigeuse de l’orgueilleux Ouarancenis (l’œil du monde) des Arabes. Et de tous côtés ; dans les vallées et les plaines, de blanches et riantes cités, grandes et petites, que les voyageurs reconnaissaient et nommaient l’une après l’autre. Il était décidé que l’on pousserait d’abord vers l’orient jusqu’aux rives extrêmes de la Méditerranée ; pourtant le mécanicien ayant fait observer qu’il existait en ce moment un fort courant nord-sud qui contrariait la marche de l’aéronef, Alcor eut l’idée qui fut aussitôt admise par ses jeunes amis, que l’on pourrait sans dépense de force, profiter de ce courant pour pousser une pointe assez avant dans l’intérieur, afin de donner à Marius un aperçu du pays, avec probabilité de reprendre ensuite un contre-courant qui les ramènerait, ce qui fut fait. La navigation aérienne ne laissait pas en effet de tenir compte des circonstances atmosphériques favorables, et d’économiser le cas échéant ses précieuses munitions de forces motrice et ascensionnelle.

Le panorama ne tarda donc pas à changer très sensiblement. La mer échappa bientôt à la vue ; on ne vit plus que montagnes se pressant et s’étageant autour de quelques sommets principaux que rasait d’assez près l’aéronef, puis de larges vallées ou plutôt de véritables plaines, et encore d’autres chaînes