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quit de sa santé. Le visage rouge encore des larmes versées, elle répondit sèchement, furieuse de s’être laissé surprendre. Le prince avait également l’air contrarié…

Le vicomte était à mille lieues de soupçonner la nature des relations qui existaient entre son ami et Juliette Saurel. Il croyait, de la part des deux, à une fantaisie passagère et rien de plus, ne supposant pas que cette courtisane, que chacun avait pu posséder pour quelques louis, fût capable d’inspirer une affection sérieuse. Aussi, sans se gêner, dit-il avec désinvolture :

— J’aurais désiré vous entretenir quelques minutes en particulier, cher.

Le prince ouvrait la bouche pour lui fixer un autre rendez-vous, mais Juliette dit brusquement :

— Je suis sans doute de trop et je vous laisse, prince : n’oubliez pas que vous m’avez promis de venir ce soir… Au revoir, Valterre…

Elle sortit.

— Ah ça ! reprit le vicomte, on dirait qu’elle vous a confisqué pour son usage personnel… Mais, causons de choses plus sérieuses. Votre duel est arrêté pour demain matin.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

En remontant dans sa voiture, Juliette Saurel se laissa aller à un accès de rage froide. C’est qu’en effet le hasard venait de renverser en un clin d’œil l’échafaudage de ses combinaisons. Depuis