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UN PATRIOTE

Dans un restaurant de Menton et à une table voisine de celle que j’occupais, vint s’asseoir un vieux, grand, sec et décoré monsieur.

Le premier coup d’œil me suffit pour reconnaître dans ce nouveau venu un chef de bataillon en retraite.

Pourquoi un chef de bataillon plutôt qu’un capitaine ou qu’un colonel ?

C’est un don, comme cela, que je possède, de deviner, à la simple inspection d’un bonhomme, le grade qu’il détenait dans l’armée française.