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AMOURS, DÉLICES ET ORGUES

qu’une cuisinière de mes amies (j’entends ainsi que cette cuisinière est une de mes amies et non point qu’elle est la cuisinière d’une de mes amies), qu’une cuisinière de mes amies, dis-je, servit un jour à des patrons injurieux et stupides.

Cette cuisinière, qui s’appelait Clémence, était une brave cuisinière, sachant son métier sur le bout du doigt et, malgré sa nature fougueuse et tendre, parfaitement correcte en son service.

Ses patrons se composaient de commerçants bassement nés, louchement enrichis et d’autant plus insolents.

La femelle, surtout, à gifler.

— Clémence ! ne cessait-elle de piailler, Clémence, votre veau marengo est complètement raté.

Muette, Clémence se contentait de hausser les épaules.