Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tiens, tiens !

— Oui, une série de petits accordéons que j’introduis dans l’intérieur du pneu, et qui font une musique fort divertissante, ma foi.

— Mais ce sera toujours le même air ?

— Pas du tout ! Au moyen d’un mécanisme ingénieux et grâce à un simple déclic, le veloceman pourra changer d’air à son gré.

— Mes félicitations, Captain, pour cette à la fois simple et charmante idée. Voilà des pneux[1] qui seront plus gais que les pneux Mony, une bien détestable marque, principalement la nuit, sur route, par les temps humides.

D’habitude, le Captain Cap se refuse à goûter des plaisanteries qui résident seulement en un jeu de mots. Cette fois il ne broncha pas et même il ajouta :

— Tenez, un bon et solide pneu, c’est le pneu gordien. On n’en vient à bout qu’à coups de sabre.

Après avoir souri, comme il convenait, de chacun notre plaisanterie, nous revînmes à des sujets plus austères.

— Et votre grande idée, Cap ?

— Ah voilà !

Je dus insister.

— Ma grande idée, oui, vous avez raison, c’est

  1. J’écris pneux et non pneus ainsi que le font la plupart des bécanographes. Les mots en eu prennent un x au pluriel. Je ne vois pas pourquoi on ferait une exception pour pneu.