Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/130

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Un de mes lecteurs m’adresse un journal de Limoges où s’étale une merveilleuse instruction de ce général en chef sur le tir.

Rien ne saurait m’étonner du général de Saint-Mars. Est-ce pas lui qui l’année dernière commençait une circulaire par cette phrase prestigieuse et non dénuée d’imprévu :

Certes, en temps de guerre, le pied du fantassin aurait une importance capitale, etc… (sic).

Mais revenons à l’instruction du même sur le tir, car elle est fertile en perles de tous orients.

Le début n’en est pas vilain :

Le cycle de l’instruction du tir va se fermer ; c’est le moment d’examiner ce qui a été fait en 1894, afin de profiter en 1895 de notre expérience de l’année écoulée.

Le fait est qu’on ne saurait choisir un moment plus propice.

Sautons quelques lignes à pieds joints et arrivons à une phrase d’une mansuétude plutôt relative, mais d’images étrangement fortes :

Le tissu des trajectoires couvrira le champ de bataille d’une nappe de fer et de plomb qui pourra devenir infranchissable en pays découvert, mais qui restera toujours déchirée et trouée par les accidents du sol naturel et du sol remué par l’outil.

Ça, c’est embêtant, de songer que des gens à