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DEUX ET DEUX FONT CINQ

que c’était un rude numéro. J’en ai encore plein les yeux !

Cinq minutes et je me trouvais place du Trône.

Bientôt, je rencontrai ma jeune amie, qui descendait, toute rose, des Montagnes-Russes.

Nous n’avions pas cheminé plus d’un hectomètre qu’elle me déclarait que si j’étais venu là pour la raser avec mes observations idiotes, je pouvais parfaitement retourner à l’endroit d’où je venais. Et puis, voilà !

Ce à quoi je répondis, sans plus tarder, qu’elle avait toujours été et qu’elle ne serait jamais qu’une petite grue ; que, d’ailleurs, j’avais depuis longtemps copieusement soupé de sa fiole. Et puis, voilà !

Et nous nous quittâmes sur un froid coup de chapeau de moi, accueilli par un formidable haussement d’épaules de sa part.

Pas plus de voitures pour s’en aller que je n’en avais trouvé pour venir.

Au reste, un peu énervé et ne sachant que faire de ma vesprée, je n’étais pas fâché de marcher un peu.

Je dégringolai à pied le boulevard Voltaire, le joyeux et bien parisien boulevard Voltaire.

Arrivé place de la République, j’aperçus un de ces grands omnibus qui vous mènent de certains points déterminés à la gare Saint-Lazare, ou de la gare Saint-Lazare à ces mêmes points déterminés.