Page:Allais - Deux et deux font cinq (2+2=5).djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
LA VIE PAS DROLE

Crauck, et je tombe éperdument amoureux d’Odile, l’aînée des jeunes filles…

— Je la connais, la petite Crauck (Odile), charmante !

— Éperdument amoureux ! Le lendemain, je la rencontre dans une soirée, et je lui annonce ma visite pour le lendemain. Elle semble un peu étonnée et me demande la cause de cette démarche… Tu sais comme on est bête quand on est très amoureux ?

— Je sais.

— Alors, je lui dis : « Mademoiselle, c’est que j’ai laissé quelque chose chez vous. — Quoi donc ? demande-t-elle. — Mon cœur !… » Ça n’était pas, évidemment, très spirituel, mais quand on est sincère…

— Et que t’as-t-elle répondu ?

— Jamais tu ne t’en douterais, et si froidement : « Monsieur, a-t-elle dit, je n’ai pas trouvé l’objet dont vous parlez, mais ce soir, en rentrant, je dirai à la bonne de regarder… Il est peut-être dans les balayures ! »

— Mon pauvre garçon !

— Y a qu’à moi que ça arrive, ces machines-là !