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LA QUESTION DES OURS BLANCS

régions polaires ne boivent que de l’eau frappée et ils s’en trouvent admirablement, puisque leur robustesse est passée à l’état de légende. Ne dit-on point : Fort comme un ours blanc ?

— Évidemment.

— Et, puisque nous en sommes sur cette question des ours blancs, voulez-vous me permettre, mon cher Allais, et vous aussi, mon cher Labitte de Montripier, de vous révéler un fait d’autant moins connu des naturalistes que je n’en ai encore fait part à personne ?

— C’est une bonne fortune pour nous, Captain, et un honneur.

— Savez-vous pourquoi les ours blancs sont blancs ?

— Dam !

— Les ours blancs sont blancs parce que ce sont de vieux ours.

— Mais, pourtant, les jeunes ?

— Il n’y a pas de jeunes ours blancs ! Tous les ours blancs sont de vieux ours, comme les hommes qui ont les cheveux blancs sont de vieux hommes.

— Êtes-vous bien sûr, Captain ?

— Je l’ai expérimenté moi-même. L’ours, en général, est un plantigrade extrêmement avisé et fort entendu pour tout ce qui concerne l’hygiène et la santé. Dès qu’un ours quelconque, brun noir, gris, se sent vieillir, dès qu’il aperçoit dans sa fourrure les premiers poils blancs, oh ! alors, il ne fait ni