Page:Allais - Le Boomerang.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

son récit, l’émaillant de mille anecdotes incidentes plus joviales les unes que les autres.

Un jour, par exemple, que Marie-Blanche lui demandait :

— Que vas-tu me donner pour ma fête, mon beau chéri mignon ?

— Pour ta fête, Marie-Blanche, je t’offrirai mieux qu’un banal cadeau. Je changerai l’i de ton nom de famille, ce pauvre petit i de rien du tout, sans allure et sans caractère, en un y magnifiquement héraldique, et tu t’appelleras dorénavant Marie-Blanche Loyson, avec un y, tu entends bien, un y.

— Oui, j’entends bien.

— C’est tout ce que tu trouves à dire pour me remercier ?

— Mais si, mais si, mon beau chéri mignon, je te remercie bien, seulement, j’aurais mieux aimé un boa en plumes.

À force de ne jamais offrir le moindre boa en plumes, Guillaume perdit aux yeux de son amie tout prestige et, voilà quelques jours, il trouvait sur la table de nuit de la chambre un ainsi conçu billet (nous nous