Page:Allais - Le Boomerang.djvu/109

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— Une idée ! s’écria brusquement Guillaume, après le troisième demi.

— Vas-y.

— Qu’est-ce que tu fais ce soir ?

— Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?… Pourquoi veux-tu que je fasse quelque chose, plutôt précisément ce soir qu’un autre soir ?… Ce soir, je ne fais rien… Voilà ce que je fais, ce soir.

— Eh bien, je t’invite à dîner… Tu mangeras mal, mais ça te coûtera quinze francs pour nous deux.

— Où donc, que j’y coure ?

— Lis plutôt :

« M. Guillaume de la Renforcerie, membre honoraire de l’Association fraternelle des Anciens élèves chassés des lycées de Paris, est prié d’assister au banquet pseudo-annuel qui se donnera le… 19…, dans les grands salons de l’hôtel de la Cloche-de-Bois.

« Prix : sept francs cinquante. »

« Avis important. — Une tenue, n’importe laquelle, est de rigueur. »

— Je ne suis, expliqua Guillaume, que simple membre honoraire de l’Associa-