Page:Allais - Le Boomerang.djvu/126

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cieuse compatriote, l’amoureuse française.

« Quand l’amour la possède, affirmait-il, et la tient bien, elle est d’une inébranlable fidélité… Elle peut avoir des amours successives, certes, mais elle est fidèle à l’amour du moment. »

Et, poussé comme un aérostat par le vent de l’improvisation, Népomucène Le Briquetier complaisamment s’ébattait dans cette nue philosophico-pathologico-érotico-sentimentale.

Puis, il prit son verre, ou, pour parler plus exactement, le verre qui se trouvait sur sa table, à la portée de sa main, et le leva :

— Je dois boire, dit-il, à la femme française, la seule qui… celle qui… cet être divin auquel…

Alors, il s’aperçut que son verre était empli non de vin, de café ou d’alcool, mais d’un peu d’eau de Vichy.

— Pouah ! pouah ! fit-il avec une grimace des plus comiques.

Cette conclusion inattendue bouleversa d’un rire folâtre et potachiforme la cohue des « Chassés de lycée. »