Page:Allais - Le Boomerang.djvu/172

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— Ah ! chouette !

Et, dans un geste qui est visiblement familier, Ferdinand Roussetière avance la main.

— Non, reprend Le Briquetier, je vais éclairer ta religion.

Et il lui conte, non sans emphase, l’aventure à laquelle nous avons récemment fait assister le lecteur.

Il y a huit jours (déjà, mais pas encore quinze), j’étais allé au banquet des Anciens élèves chassés des Lycées de Paris, dont je suis l’estimé président. Je fus présenté à un riche Hollandais, un nommé Berg-op-Zoom (ce n’est pas son nom, mais nous l’appelons ainsi).

Ce Hollandais, après boire, se livra au sujet de la fidélité des femmes françaises, à des propos d’un cynisme sans égal et d’une insolence peu commune.

Que cet étranger au poil rude pût tenir de tels propos, il n’y avait rien là de bien surprenant.

Mais qu’il s’exprimât ainsi devant de jeunes Français, dont chacun avait au moins une, sinon deux maîtresses à défen-