Page:Allais - Le Boomerang.djvu/18

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journal froissé gisait dans le fond du panier vide.

Ce journal n’était pas un journal français, ni anglais, ni espagnol, ni belge, ni suburbain, ni italien, ni allemand, ni russe.

Guillaume cherchait vainement à quelle langue ressortissait l’écriture imprimée qui jonchait le panier vide.

Du japonais ?

Il le crut un instant ; puis, par un effort de sa cervelle qui, quoique d’avant-dernier ordre, possédait encore quelques notions ethnologiques, il aboutit à cette conclusion que ce journal était un journal néerlandais, ou, pour parler comme dans le temps, une gazette de Hollande. Et il reconnut cette chose à un détail insignifiant peut-être pour un esprit superficiel, mais capital aux yeux du véritable investigateur.

Sur ce que nous autres, avisés publicistes, nous appelons la manchette, Guillaume avait déchiffré ce vocable : « Amsterdam ! ».

Par suite d’une rare mémoire que l’exercice de la versification avait accrue, Guillaume se souvint que, tout petit,