Page:Allais - Le Boomerang.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

exemple, l’idée de cette « tête de mort » qui essayait de pêcher à la ligne des poissons dans la Seine, remit une gaieté de bon aloi dans le cœur de Guillaume.

Mais il n’est de si belle contemplation qui ne doive prendre terme, surtout quand on est forcé d’exécuter un plongeon suprême.

À un moment donné… — vous remarquerez que les moments sont toujours donnés ; c’est curieux, on ne les prête pas[1], on les donne… — se levant :

— Monsieur, s’adressa d’une voix forte Guillaume de la Renforcerie à la « Tête de Mort », monsieur, veuillez déranger votre système piscatoire, car je vais me jeter à l’eau.

L’homme au feutre, sans que son bras droit bougeât d’un centimètre, ni sa gaule, ni son fil, ni son bouchon, tourna lentement sa large face basanée de Hollandais.

Cette face basanée était poilue ; un nez

  1. Et l’on fait bien de ne pas les prêter, car c’est effrayant ce qu’il s’en perd.