Page:Allais - Le Boomerang.djvu/38

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justement occupée par Marie-Blanche Loison, laquelle n’eut garde de partir sans avoir décoché le plus gracieux et le plus reconnaissant de ses sourires à son compagnon de quelques minutes.

Et la lourde voiture s’enfonça dans le brouillard, éperdument, laissant sur le trottoir, tête et cœur comme subitement vidés par une puissante et brusque pompe aspirante, notre pauvre ami Guillaume de la Renforcerie.

Marie-Blanche Loison !

Le très doux écho de ces trois noms, avec l’évanescente vision de quelque chose de blond et de rose, c’est tout ce qui lui demeurait de l’aventure.

Courir après l’omnibus ?

Fréter un sapin ?

Deux solutions également séduisantes et réalisables auxquelles notre aplabourdi ne songea même pas, tant, à cette minute, le pauvre garçon était tout écroulé.

Puis, peu à peu, le sens de la vie se réinstalla chez lui.

Mais trop tard, l’omnibus doit être loin